S'amuser pour apprendre ? Rien de très nouveau pour les responsables des ressources humaines qui, depuis longtemps déjà, font appel aux ressorts ludiques du jeu pour aider leurs collaborateurs à acquérir des compétences : jeux de rôle, e-learning, etc.
Aujourd'hui, le jeu vidéo trouve ainsi logiquement sa place dans cet univers d'apprentissage. Grâce à lui, il serait même possible d'aller très loin… à condition de préserver scrupuleusement sa dimension « jeu » ! Apprendre grâce à un jeu vidéo, l'idée fait son chemin depuis plusieurs années déjà sous le terme de « serious game » ou « jeu sérieux ». Derrière cette formulation, se cachent de très nombreuses approches dont les champs d'application sont variés : santé, défense, politique, éducation, etc. Le principe reste toutefois le même : une interaction entre un utilisateur et une application informatique dont le contenu est utilitaire (sérieux) mais dont la forme est avant tout une approche ludique (jeu). Or cet aspect ludique est LA clé favorisant le succès d'un serious game. De nombreux atouts pédagogiques Très populaires et forts de nombreux atouts pédagogiques, les jeux vidéo utilisés comme outils de formation peuvent poursuivre des objectifs variés : transmettre des connaissances, enseigner des principes, améliorer la créativité, développer les compétences en résolution de problèmes ou encore rendre plus concrets des concepts. Logiquement, de grandes entreprises ont donc tenté leur chance avec cette approche. Orange utilise le jeu vidéo pour former ses téléconseillers à l'accueil téléphonique. Renault y fait appel pour entraîner ses commerciaux aux techniques de vente. Il faut dire que l'outil présente l'avantage de renouveler le genre : ceux qui ont déjà suivi une dizaine de formations classiques au cours de leur carrière remercieront leurs managers d'avoir innové. Chez Renault, on explique ainsi volontiers que les professionnels, habitués des formations, apprécient le côté ludique du serious game qui capte davantage leur attention. En outre, les progrès technologiques du secteur des jeux vidéo sont rapides et constants : les jeux ne cessent de s'améliorer. Préserver coûte que coûte la dimension « jeu » C'est dans ce contexte que la société Enodo conçoit des applications basées sur une technologie issue du monde du jeu vidéo et destinées à la formation ou à l'apprentissage. Mais une mise en garde s'impose selon Enodo, qui fait partie des fervents défenseurs de la dimension « jeu » des serious games : c'est en préservant le jeu et en permettant l'immersion des utilisateurs au cœur d'un véritable univers virtuel que le serious game encouragera la transmission d'informations. Concrètement, pour un responsable RH, cela signifie revenir à la nature même du jeu : par exemple accepter que le joueur ne disposera pas de tous les contenus de la formation en une fois et miser plutôt sur le fait qu'il va rejouer pour découvrir de nouvelles connaissances. Il faut aussi accepter qu'il y ait un élément aléatoire, sans quoi il ne s'agirait plus d'un jeu, mais d'une instruction linéaire. Or les experts sont unanimes : rien de tel pour passer à côté de l'objectif de départ. Pour apprendre, il ne reste plus qu'à se jeter sur sa manette… et jouer ! confirme Jean-Baptiste Reynes, fondateur de la société Enodo, spécialisée dans le prototypage d'expérience. |