Les aficionados du Colt, S&W et autre Winchester de la conquête de l’ouest baignent dans le bonheur, la suite tant attendue de Hard West premier du nom vient de sortir de son état d’accès anticipé pour dévoiler toute sa noirceur. Cette sortie a eu lieu pendant les congés des aoutiens dont je fais partie, après avoir joué les courgettes et pris un repos salvateur, je me suis replongé dans l’ouest obscur d’Hard-West, le nouveau jeu de stratégie au tour par tour de Good Shepherd Entertainment et Ice Code Games. Je ne reviendrai pas sur le jeu en lui-même, je me suis exprimé à ce sujet dans ma preview de son AA, mais je vous parlerai plutôt de ses atouts et de ses combats. Alors autant vous le dire, si l’AA d’Hard-West II effleurait les mécanismes du jeu pour une petite balade de santé, cette version finale me semble plus « hard » (West), peut-être qu’entre-temps ai-je vieilli et ma dextérité ensommeillée m’ont donné du fil à retordre. Car ne nous y trompons pas, les ennemis nombreux et surarmés ne vous laisseront aucun répit notamment par le fait qu’à chaque challenge remporté, un nouveau défi apparait avec certaines conditions à remplir pour signer votre victoire, et les ennemis encore plus nombreux et robustes. Plus nombreuses, plus fortes, plus perfides, les forces des ténèbres vous assaillent par vague successive, alors avant de vous ruer tête baissée les Colts aux poings, apprenez à observer vos ennemis, ils se tapissent dans l’ombre de leur environnement. Bon de ce côté, il vous faudra balayer le champ de bataille pour visualiser vos ennemis, ce n’est pas évident, mais rien de rédhibitoire et dans cette version finale, le problème persiste, alors ouvrez votre œil de lynx. Hard-West II tisse son histoire au fil de votre aventure, bien sûr l’objectif final du jeu sera de renvoyer « Mammon » au royaume d’Hadès, et pour ainsi dire, récupérer votre âme perdue, mais avant d’en arriver là, vous remplirez aussi des missions secondaires avec des bonus à la clé. L’ouest s’ouvre à vous, alors explorez la carte pour y découvrir des lieux avec des quêtes secondaires qui vous feront progresser dans votre recherche du St-Graal, où se cache donc ce fameux train fantômes qui tel un Attila ne laisse que misère et désolation sur son passage. La légende raconte qu’il embarquerait des trésors, à cette occasion de rencontre avec le Diable, vous et votre bande de despérados hors-la-loi gagnerez leur rédemption et le salut de la population. Hard-West II se veut une version plus radicale et plus expéditive que son ainé (et plus punitive aussi), mais le principe reste le même, de la tactique et de la stratégie au tour par tour, les aventuriers exerceront alors leur talent dans une approche tactique à 360°, tout en favorisant l’improvisation et la créativité. Si l’on s’attendait à un opus révolutionnaire, il faudra revoir ses bases, Hard West II ne change rien à la donne et aux fondamentaux tracés par son aîné, le mécanisme fonctionne très bien, quoi demander de plus, le plaisir de jouer envahit le joueur dès la prise en main. Il ne faudrait pas croire non plus que Hard West II, se contente de marcher dans les pas de son aîné, ce sera aussi à vous de diriger votre équipe de « bras cassés » pour faire face aux ennemis. Utilisez le décor pour piéger vos ennemis grâce à des bombes à clous et autres cartouches de dynamites achetées à l’échoppe du coin, rendez service aux villageois ou aux Indiens, défendez la veuve et l’orphelin et libérez les malheureux emprisonnés à tort, il se pourrait qu’ils aient aussi un rôle à jouer dans votre ascension et dans votre progression. Mixez la puissance de vos armes avec vos sets de cartes afin de vous octroyer des pouvoirs supplémentaires, car seules les armes ne feront pas tout, les pouvoirs de la bande vous seront d’un grand secours dans les combats acharnés. Si le combat contre le Diable s’apparente à une partie de poker, ne négligez pas la puissance des cartes et de leurs combinaisons, au besoin, je vous encourage à réviser vos cours de Texas Hold'em Limit ou de Peney Hold'em, les formes de poker les plus jouées. Au fur et à mesure de vos découvertes et de challenges remportés, vous ferez l’acquisition de cartes de jeu (valet, dame, 9 de pique, etc.), la combinaison d’une ou plusieurs cartes identiques vous apportera de nouveaux pouvoirs. D’une paire à deux paires, en passant par le brelan, le full, la quinte, le carrée, organisez votre main de jeu avec des combinaisons diverses de cartes, car les pouvoirs requièrent une combinaison particulière de cartes, alors avant de distribuer les cartes, examinez leur résultat pour chacun de vos membres. Les pouvoirs du groupe ainsi réunis apportent un bonus non négligeable dans les combats, à utiliser donc pour vous assurer des coups gagnants, tout en profitant de bonus de chance et de visée, qui peuvent changer l’issue d’un combat.. Hard West II ne se la joue pas à la « Rambo », foncer dans le tas serait une erreur, faites d’abord des tirs avec 100% de réussite, ainsi chaque ennemi tué vous fait regagner vos points d’action en déclenchant la « Bravado ». Vous pouvez aussi vous la jouer à la Pyrrhus, et sacrifier vos coéquipiers en les tuant pour obtenir de la « bravado » et ainsi remporter le challenge, mais avouons-le, ce serait ignoble, mais aux combien jouissifs et salvateurs. Pour rappel, chacun des membres de votre équipe dispose de 3 Points d’Actions, pour du tir, du déplacement, et à défaut d’utiliser un médikit (Whisky, Haricot, etc.) ou d’un pouvoir, souvent très gourmand en PA. Pour vous assurer un maximum de destruction, attaquez d’abord les plus forts et les plus dangereux, les ricochets sur des objets peuvent vous assurer des tirs réussis tout en vous protégeant, le pouvoir de furtivité de Flynn sera un atout, car cela affaiblit l’ennemi, et le tir peut-être réussit. Mon maître me disait : « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire », alors prenez des décisions et prenez l’ascendant en anticipant les actions ennemies, d’ailleurs n’oubliez pas que la chance sourit aux audacieux, en un mot, soyez créatif dans vos combos. Par contre, malgré, toute la meilleure volonté du monde, vous ne manquerez pas de maugréer contre vos coéquipiers, ainsi, il vous sera difficile d’expliquer pourquoi ils ratent une vache dans un couloir étroit, alors qu’ils sont quasiment à bout portant, voir touchant, et munis d’un lance-roquettes à ogives multiple. C’est à ce moment-là que vos envies de meurtres grandiront avec la fureur d’un désespéré, le remède sera donc de faire jouer votre set d’armes (pistolet, fusil), ce changement ne coute rien et peut s’avérer crucial dans une issue de combats. N’oubliez pas que l’on ne part pas au combat le ventre vide, aussi pensez à provisionner quelques flacons de bon Whisky, des boites de haricots (évitez les Tarbais), des bandages et autres denrées et soins, qui peuvent le cas échéant, vous sauver la mise. Afin de renforcer les liens qui vous unissent aux membres du groupe, lors d’un camp, n’hésitez pas à parler à chacun des membres, cela renforcera l’adhésion et la motivation de vos troupes, alors « non », il n’y a pas de romances possibles avec les personnages, juste une affinité spirituelle qui avantage dans certains cas. (Point de loyauté en cas de bonne décision suivant les membres). Par défaut, la visée a été réglée sur automatique, ainsi lors d’un combat, l’IA sélectionne automatiquement le meilleur tir mortel, mais rien ne vous empêche d’opter pour une autre cible, ce sera en fonction de votre stratégie. J’ai regretté aussi que lors de l’immobilisation de l’un de vos compagnons (coup de massue qui brise un os), on ne puisse pas utiliser ses points d’actions, j’aurais apprécié que l’option « vigilance » soit de mise. Il faudra aussi prendre en compte la lente progression de vos personnages pour en faire de véritables machines de guerre, car plus vous progressez, et plus vos ennemis deviennent forts et nombreux, voire même comme dans l’attaque du train fantôme, dans la mine, etc., vous vous retrouver à combattre 14 ennemis alors que vous n’êtes que 4 et déjà en moindre condition. Nan sérieux là ! Très abusé selon moi, à croire que la durée du jeu s’augmente par ce biais, mais mon maître me disait : « 100 fois sur le métier remettre son ouvrage », j’aime de temps en temps que les choses soient simplifiées, surtout pour ne pas couper l'immersion. En un mot, la difficulté du jeu n’est pas optimisée par rapport au niveau du joueur, (membre de l'escouade), Hard West 1er du nom savait équilibrer la chose, alors, on réfléchit et l'on agit après afin d'assurer sa victoire. Ne vous contentez pas des « saves » automatiques, mais privilégiez plutôt les « saves » manuelles, afin d’éviter le pire en cas de défaite cuisante et à défaut, sachez que la fuite se révèle être un salut. Si Hard West II ne révolutionne pas le genre, il a le bon goût de nous faire réfléchir à la menée d’un combat en utilisant tous ses atouts, mais ce ne sera pas sans peine, aussi en cas de victoire, ce ne sera que plus bénéfique.
La substantifique moelle d’Hard West II s’apprécie au fur et à mesure de votre progression dans les chapitres et le plaisir de jouer demeure au premier plan.
Alors travaillez en équipe, sera le succès de vos missions. |