Il y a des jeux mythiques auxquels on aimerait rejouer, et ce, grâce aux technologies adaptées au matériel actuel, et bien voici que Pharaon 1er du nom (1999) sort de son sarcophage et nous arrive en une version remastérisée, Pharaoh New Era.

Alors, quand j’ai appris cette nouvelle venue, deux sentiments m’ont tout de suite envahi, devais-je me réjouir ou m’inquiéter ?

Alors pour les Champollion en herbe, voici quelques-uns de mes hiéroglyphes à ce sujet, car autant vous l’avouer de suite, une replongée dans l’Égypte ancienne à l’époque du faste et du luxe des Pharaons ne pouvait que me séduire, moi qui suis un soleil (Râ), j’allais de nouveau briller sur des générations corvéables à bâtir un empire à mon image.

Quel plus beau rôle que celui de Pharaon, de la richesse, de la luxure, et une paranoïa de la démesure et de l’ego, adulé par la populace, VRP des dieux, Pharaon marque les siècles comme les célèbres pyramides ou bien des secrets restent enterrés sous peine d’un allé simple pour Hadès.

Vous voici donc dans le rôle de Pharaon, vous devrez ériger une civilisation digne de votre nom et qui restera dans l’histoire au travers des siècles et des siècles.

Si les graphismes ont été améliorés par rapport au jeu original, vous ne passerez pas des heures en état de contemplation et de béatitude, c’est joli, mais sans plus.

Par contre, avant d’arriver à une dynastie et ce, grâce aussi aux futures générations de vos descendants, sachez que votre empire se construira pas à pas.

Le principe demeure des plus simples, aménager le terrain pour les habitations au cas où, installer les infrastructures dédiées comme les routes, l’approvisionnement en eau, cultiver pour alimenter la population grâce aux cabanes de chasses et gagner la confiance des citoyens.

Ces premières missions correspondent en fait à la partie didacticiel, nécessaire pour tout néophyte, mais autant vous le dire, j’ai retrouvé mes marques d’antan, ainsi que la mise de barrière physique pour laisser naviguer certaines catégories et pas d’autres.

Et évidemment, n’oubliez pas d’installer des postes particuliers comme les pompiers, les architectes qui veillent en se promenant dans la cité au bien-être des bâtiments, qu’en a la population, médecins, herboristes maintiendront votre populace en bon état de santé.

Pharaoh A New Era ne révolutionne pas le jeu 1er du nom, rien de neuf à l’ouest du Nil, par contre le GamePlay de l’origine se retrouve ici, les mécanismes de constructions, le positionnement des habitations, des infrastructures de production demeurent les mêmes, c’est à vous d’assurer la beauté, les dieux y sont sensibles.

Pharaoh A New Era, tient compte des caractéristiques inhérentes à la vie des nomades qui cherchent une oasis de paix et de bien-être, alors ne vous étonnez pas si le jeu demande beaucoup d’attention...

Bien sûr au tout début vous allez sourire à pleine dent, mais au fur et à mesure de votre avancée, quand la cité devient ville tentaculaire, puis métropole surpeuplée et inhumaine, vous devrez courir du moulin au four et au magasin.

Mais on se rassurera, une fois encore les menus se veulent explicites et la gestion des plus simplistes, une fois compris le mécanisme des structures, alimentaire, logistique, sanitaire, industrielle, municipale, religieuse, d'éducation et militaire, vous verrez votre ville grandir et s’animer pour votre plus grand ravissement.

L’Égypte antique sera votre époque, alors pour pérenniser votre ambition, il vous faudra veiller au bonheur du peuple, des loisirs, des jeux, du vin, des femmes (euh, je m’égare peut-être là).

Mais attention, les dieux veillent sur vous et vous devrez leur rendre hommage et entretenir leur culte dédié et veiller à équilibrer les dons et autres offrandes, sous peine de voir le feu du ciel tomber sur vos habitats et entrepôts.

Aussi, je vous encourage à vénérer les dieux, en retour, vous pourrez profiter de leur largesse, les crues du Nil favorisent les cultures, l’agriculture sera florissante, mais du jour au lendemain, la colère divine affame votre peuple.

Pour accueillir de nouveaux habitants, offrez gite et couvert comme on dit, cette tâche sera aisée, mais plus votre ville grandit et plus les difficultés vont s’accumuler.

Chômage, impôts, industrie, agriculture, religion, etc., des questions que vous devrez vous poser et y répondre.

La pleine réussite ne dépendra que de votre bon vouloir, alors si je peux vous conseiller, ménagez la chèvre et les choux, faites de la micro-économie, un peu ici, un peu par là, faites preuve de bon sens.

Si vous produisez trop de poteries, fermez un gisement d’argile, évitez ainsi la banqueroute, car si vous dépensez les deniers de l’Etat à tout va, vous risquez votre tête.

Vous êtes le manager de la cité, le leadership si vous préférez, mais heureusement dans leur grande mansuétude, les dieux vous ont accordé des conseillers (pas comme les nôtres à l’Assemblée nationale).

Ces conseillers veillent au grain dans tous les domaines, dressent ce qui va, ce qui ne va pas, font des prévisions, mais vous décidez du final. Pour avoir une vue d’ensemble, des cartes vous aident, des graphiques en tout genre sont à disposition de votre politique.

Sachez que votre belle cité encourage la jalousie, alors afin d’établir l’ordre et la paix, multipliez les postes de police et prévoyez aussi une armée active, mon maitre me le disait : « si vis pacem, parabellum ».

Vos cités doivent être protégées et renforcées, entourez-la de murs ; votre armée doit être prête au combat, à défaut il vous faudra augmenter le budget de l’armée.

Si les conditions de défaites ou de victoires restent un peu floues, les retombées pourront être conséquentes.

Alors oui quand j’ai appris la venue de Pharaoh A New Era, je me suis réjoui, enfin l’un de mes jeux préférés de l’époque renait de ses cendres et croyez-moi, cette renaissance vaut le détour, grosso-modo, dès la prise en main du jeu, j’ai retrouvé mes petits.

Par contre, un sentiment de tristesse m’avait aussi envahi, les développeurs n’avaient plus d’imagination pour se contenter de reprendre une succès story (Cesare – Pharaon, etc.).

Par contre sachez que Pharaoh A New Era reprend l’historique authentique sur l’Égypte antique, et je l’ai toujours prôné et j’encourage les parents à acheter ce jeu à leurs têtes blondes (noires, vertes, et autres, hein), car il n’y a pas meilleure pédagogie que Pharaon pour apprendre l’histoire de l'Egypte.

Alors oui, le jeu vidéo se transforme en outil ludico-pédagogique, mais d’ici à le voir au prochain programme de la révolution scolaire, Anubis se sera régalé plusieurs fois..