Il y a quelques temps, nous avions publié un article de pure spéculation sur l'arrêt de l'Internet, une annonce d'un Armaguedon numérique probable et bien voici que l'Epitech (École de l'expertise informatique) publie son Compte rendu « Peut-on éteindre Internet ? » enfin de compte sur Le Journal de la Next-Gen nous sommes des visionnaires.
Dans le cadre de sa conférence annuelle sur la sécurité informatique, Epitech, l'école de l'expertise informatique, a invité jeudi 27 janvier 2011 quatre experts pour une table ronde « Peut-on éteindre Internet ? » qui fait échos à l'actualité. L'événement, ouvert au public, a réuni aussi bien des professionnels que des étudiants de l'école.
En ouverture, Nicolas Sadirac, directeur général d'Epitech a présenté les résultats de l'étude annuelle menée par l'école "Vie privée, sécurité et Internet".
Les échanges étaient animés par Cédric Ingrand, journaliste « High-tech » à LCI, déjà hôte de la précédente édition. Ils ont permis aux trois intervenants d'exprimer leurs sentiments, leurs interrogations et les perspectives sur l'avenir d'Internet :

- Benjamin Bayart, président du fournisseur d'accès associatif FDN
- Jean-Michel Planche, fondateur de Witbe
- Tangui Morlier, président de l'APRIL
Le réseau des réseaux à l'épreuve
Techniquement, en coupant le réseau électrique à l'échelle mondiale, Internet est éteint. Cependant, Internet reste un concept : il serait théoriquement possible alors de le recréer avec d'autres supports. De plus, il est toujours possible de revenir à ses origines de la fin du XXe siècle en utilisant le réseau téléphonique commuté pour l'exploiter. Dans la pratique, on ne peut pas éteindre Internet : même le pouvoir le plus totalitaire n'y arriverait pas. Cependant, on peut le modifier ou l'abîmer... et même très facilement.
L'infrastructure même d'Internet est partagée sur toute la Terre et par toute l'humanité. Des modifications du réseau ne sont donc pas sans risques, puisqu'en modifier une partie revient à la modifier en totalité. Le géant américain YouTube en a fait les frais en 2008. Le site internet venait d'être bloqué au Pakistan. Ses fournisseurs d'accès, en modifiant leurs infrastructures, ont accidentellement prévenu, non pas uniquement leur pays mais l'ensemble de la planète de la modification.
Résultat : youtube.com était inaccessible durant deux heures, entraînant des complications à l'échelle planétaire.
Il a été souligné ensuite qu'Internet sait également se défendre seul face à ce qui menace son intégrité : ses administrateurs systèmes et réseaux veillent au grain, souvent à l'aide de moyens détournés et en dehors de leur temps de travail ! L'exemple de Wikileaks est très parlant. Bien que le site ne soit ni condamné ni même poursuivi en justice, plusieurs gouvernements ont tenté de le rendre inaccessible ou de l'éteindre. En un temps record, le réseau a répondu : quelques heures après que sa première adresse Internet ai été inaccessible, 200 nouveaux autres noms de domaine étaient déposés. Quarante-huit heures plus tard, une opération de « mass-miroiring », c'est à dire de reproduction à l'identique d'un site Internet à un autre endroit (un « miroir »), était lancée. Désormais, il y a plus de 1600 copies de Wikileaks sur Internet à filtrer...
|