Je ne sais pas pas pour vous, mais pour moi, le simple fait d'évoquer un nom et je m'emballe tout feu tout flamme. Parce que à vrai dire, Square-Enix et Eidos Montreal, qui sont à l'origine de l'excellent Deus-Ex-Human Revolution, se sont attaqués au volet des aventures de Garret, le maître voleur et empereur de l'infiltration, de quoi me faire vibrer comme un archer.
Je dois bien aussi le reconnaître, Thief est le deuxième jeu du studio canadien, un challenge de taille quand on pense que nous les joueurs attendons depuis bien longtemps, un renouveau des aventures du maître voleur. Dans ce domaine, la communication sur Thief, j'y étais, alors dans les ruelles de la ville endormie, les joueurs sont à l'affût et moi aussi.  Stéphane Roy, le producteur du jeu, me disait bien avant la sortie de Thief : “C’est dans la boîte, Thief est passé gold. Il sera bientôt temps pour les fans de retomber sous le charme de Thief, et pour les nouveaux venus de découvrir tout ce qui le rend unique.” et de rajouter : “Thief est l’un des pères fondateurs du genre infiltration ; nous sommes très fiers d’avoir travaillé sur une série aussi appréciée et de pouvoir enfin dire : Garrett, le Maître Voleur, est de retour.” C'est vrai, Eidos-Montréal avait pour ambition de renouveler la prestation : prendre une série classique, saluée par la critique mais dormante, et lui redonner vie. Ce n’est pas un défi aisé, tout le monde en conviendra, mais ils l’ont à nouveau relevé ! 
Le Baron Northcrest a pris des mesures de confinement impitoyables envers la population de la Cité pour contrôler leur soulèvement et contenir la propagation d’une mystérieuse maladie. Celle-ci se répand dans les rues, tourmentant les esprits des habitants avec d’effroyables cauchemars et de terribles voix. Personne ne se sent à l’abri de cette maladie qu’on appelle « la Grisaille ».
De retour dans la Cité, Garrett doit parvenir à sa planque située à l’autre bout de la zone de quarantaine du Baron, férocement gardée. Mais sur son chemin, il entend parler de précieux objets conservés dans une boutique de bijoux. Il choisit de s’y infiltrer et, même s’il sait que ce ne sera pas une mince affaire, ne peut pas s’empêcher de jeter un œil à ce qui s’y cache.  C'est sur cette introduction que vous prendrez les commandes de Garret, d'ailleurs plusieurs offres sont disponibles, comme le fait de pouvoir jouer en "Maître-voleur", un challenge bien tentant pour les aguerris de l'infiltration, mais beaucoup trop restrictif dans sa teneur qui n'accepte aucun dommage collatéral, autant le dire tout de suite, c'est au dessus de mes moyens. Thief se veut un jeu d'infiltration, mais je pense que quelque fois, il faut aussi savoir faire de la casse, comme assommer des personnages gênants et/ou tuer des soldats ou des ennemis, qui se mettraient en travers de la route, alors j'ai préféré prendre un niveau personnalisé (option tres complete qui en séduira plus d'un), je me voyais déjà comme le maître de Dunwall.
La cité de Thief, c'est un peu l'époque de Zola, la misère et la crasse, sauf qu'ici, Garret ce n'est pas Cosette et loin s'en faut. La ville rongée par la maladie subit le joug de la Milice qui rode lors des couvre-feux. C'est donc l'endroit de prédilection pour notre voleur, car Thief se veut une espèce d'Open-World dans la ville proprement dite. Ainsi ce sera l'occasion, ici et là de glaner des missions, de côtoyer les marchands louches pour se ravitailler en matériel, car avant tout nouveau chapitre, il vous faudra faire le plein sous peine d'échecs cuisants, par manque de ressources. Bon, la cité est une ville tentaculaire, desservie par un dédale de petits chemins coupe-gorge où les patrouilles de police oeuvrent à ramener l'ordre et la loi. Vous devrez alors être aussi discret qu'une plume d'oie, qui s'écrase lourdement au sol, car les gardes ont l'oreille fine et pour mon plus grand malheur, Garret ne sait pas se battre, contrairement à Corvo qui excellait dans ce domaine.  Mais il faudra s'y faire, Thief est un jeu d'infiltration et uniquement un jeu d'infiltration pur et dur. Entre-nous, ce type de jeu possède ses attraits, mais à la longue, c'est un peu lassant, le jeu aurait gagné à embarquer quelques scènes d'actions et de tueries de masse, mais bon, je m'égare, je suis un voleur et non un assassin. Oui, mais quelque fois comme me disait mon maître : "la fin, justifie les moyens". Donc quand vous visitez les marchands, faites le plein de flèches en tout genre et des grenades aveuglantes afin de couvrir votre fuite en avant, car la seule chose que vous savez faire, c'est de voler et non de tuer et pourtant! Les flèches à eau pour éteindre les torches, les grappins pour se frayer un chemin en hauteur, les flèches étouffantes sur les chiens de garde et autres grenades aveuglantes, feront parti de votre quotidien.  Même si vous ne jouez pas en Maitre-voleur, Garret n'est pas issue de la dernière pluie, notre voleur possède bon nombre de qualités et de cordes à son arc, (sans mauvais jeu de mots). Ainsi, vous pourrez escalader des obstacles, comme des caisses, des murs, vous pourrez vous faufiler dans des trous de souris (conduit d'aération), tirer des flèches en tout genre et des grappins, souffler des bougies et autres torches, etc. et surtout : voler, c'est votre spécialité. Comme je l'ai souligné plus haut, si Garret excelle dans certains domaines, dès que le voleur est pris, c'est la catastrophe, car Garret ne sait pas se battre, donc le maître mot demeure : "voler, fuyez et ne vous faites pas prendre". le script du jeu vous pousse dans la voix de l'infiltration, les bourrins et les têtes brûlées seront vite déconcertés, les autres aussi, car si théoriquement Garret possède tous les atouts pour réussir ses missions, vous ne pourrez pas vous exprimer librement (je parle dans le choix du chemin).  Ainsi, si vous n'êtes pas dans la bonne direction, sur le bon chemin, par la bonne voix, vous ne pourrez pas avancer. Un comble pour un jeu d'infiltration qui ne laisse aucune initiative au joueur dans le choix de sa stratégie et de sa tactique. Vous devrez donc chercher le bon chemin si vous voulez progresser dans votre mission. Dans le cas où le passage serait obstrué par des gardes, car vous devez impérativement passer par là, il vous faudra user de ruse et attirer les gardes vers un endroit, en jetant une bouteille au loin pour attirer leur attention, à défaut de créer des explosions, toutes aussi efficaces, car ces actions sont les seules tolérées pour Garret, inutile de chercher le combat, vous passeriez de vie à trépas en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
Une fois que vous aurez admis le fait que Garret ne peut empreinter que les chemins et détours qui lui ont été prévus, alors, vous verrez Thief d'un autre oeil, pour vous concentrer sur l'infiltration pure et dure. cela conviendra sûrement à certains joueurs et déplaira à d'autres, plus axés : action - infiltration. Bien sûr, j'aurais tendance à faire un parallèle avec le protecteur de la reine, Corvo de Dishonored, qui se veut un modèle du genre dans le domaine de l'infiltration et de la tuerie à grande échelle, mais non, je crois que la meilleure comparaison à faire, serait celle d'avec les différentes séries sorties. Et je dois bien le reconnaître, ceux qui connaissent ces opus, apprécieront les petits clins d'oeil que l'on retrouve dans le jeu. Ce qui n'empêche pas de maugréer devant l'incompétence de Garret en matière d' acrobatie et de technique de combat.  Mais au fil de l'aventure, Thief va vous offrir quelques bons moment de pure contemplation avec des chemins plus aboutis qu'il faudra tout de même maîtriser. Vous aurez même l'impression d'avoir une liberté d'exécution dans certains passages, mais ne rêvez pas, c'est une liberté conditionnée et bien éphémère qui vous ramènera vite aux dures conditions de l'infiltration. Alors afin d'agrémenter votre aventure, vous pourrez utiliser le pouvoir de "Concentration", bien utile. Il ne faudrait pas croire que vu comme ça, Thief se veut inaccessible, décevant et mal foutu par ses restrictions, au contraire, les performances de Garret auront tendance à vous motiver afin de vous faire réfléchir sur la meilleure façon de progresser, surtout si vous vous êtes limité à certaines absences, comme ne pas tuer, ne pas assommer, ne pas utiliser de pouvoirs, etc.  Heureusement que les tares de Garett sont compensées par l'intelligence des gardes, cela équilibre le jeu, mais ne vous y trompez pas, le moindre faux pas ou la moindre bouteille de verre, renversée et les gardes prêtent l'oreille et se déplace en nombre, soit vous fuyez en lançant des grenades éblouissantes, soit vous vous livrez aux périlleux exercices du combat, mais l'issue sera toujours la même, la mort. Bien que la version PC soit un "malheureux" portage du monde console, soit une prise en main qui devient un peu insupportable à la longue, Thief vous fera vivre une aventure extraordinaire toute fluide et aux effets de lumière magnifiques et vous fera passer de très bons moments de jeu, stressants mais au combien enrichissant.  Dommage que pour une version PC, les personnages aient été taillés à la hache, mais comme je l'écris souvent, les graphismes ne font pas un jeu, mais pour nous les joueurs sur PC puissant, c'est un peu rageant. Pour ce premier titre du studio canadien, Thief s'en sort tout à fait honorablement, bien sûr, on pouvait s'attendre à une réalisation plus poussée, à un GamePlay plus dynamique et surtout à une liberté totale de mouvement, qui confère au joueur, cette sensation extraordinaire, qu'il est bien le maître de la nuit, mais ça, ce sera sûrement dans le prochain opus.. 
* Machine de test :
Test réalisé sur un PC Business/Gamer, proc. Intel Core i7 à 3,67 GHz - 16 Go de Ram DDR3 Kingston HyperX - PNY-GeForce-GTX 680- 2 Go DDR5 - Ecran Dell S 2742 L, de 1920*1080 - ratio de 16/9, options graphiques au mieux, SSD Sandisk de 480 Go + DD 1 To, sous Windows 7 Pro, Clavier Steelseries-Apex, Souris Gaming Steelserie-Rival, Tapis de souris Roccat-Hiro, Hub Roccat-Apuri. Ensemble audio Logitech 2.1- Z523. Casque-Micro SteelSeries H.
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