Fallout 76 de Bethesda: Test PC,

Date 26/11/2018 14:00:00 | Sujet : Jeux Vidéo

Ceux qui me lisent depuis des années séculaires savent que l’évocation seule du nom de Bethesda, fait briller mes yeux de fan, alors quand j’ai entendu parler le maître au sujet d’un Fallout 76, qui remontait à la genèse de l’après-apocalypse, je l’ai écouté avec respect, dignité et une farouche envie d’en savoir plus.

Alors après m’être abreuvé au contenu du flot volubile de ses paroles « divines », analysées, digérées, la Voix et la vision de celui qui sait, j’ai eu un peu peur, « mais qu’était donc devenu le Fallout qui m’a transporté et scotché sur mon écran pendant deux décennies » ?

 



Mais qu’avais-je donc fait au maître pour que je mérite ça, mais le maître avait parlé, sa parole servant d’axiome, il n’y avait rien à en redire, il en est le maître du jeu et du donjon, mais je souhaitais me rendre compte par moi-même de ce virement de cap que je ne comprenais pas, comme beaucoup de fans dans mon genre d’ailleurs.

Une vague montante des fans en colère, avait réussit à me submerger, et à me faire douter du maître et du bien-fondé de « 76 ». Je ne pouvais pas néanmoins me résigner sans combattre, comme me disait mon maître, « À vaincre sans périls, on triomphe sans gloire ».

Je ne pouvais non plus laisser aux autres, dicter mes choix vidéoludiques, ou me laisser croire les « on dit » et autres légendes urbaines qui courraient sur ce Fallout 76, seuls quelques "Illuminés" (sens 1er du mot), louaient le culte de cette nouvelle mouture. Des lobotomisés qui ne comprennent rien à rien et qui n’avaient aucune notion de la Saga passée.

Mais ils détenaient peut-être la Vérité.!

 



IL existait donc une vérité au-delà de la parole du maître et de la clameur, des torturés, il fallait que je l’entrevoie, que je la sente, que je la touche, car moi le Saint-Thomas numérique, il me fallait obtenir la substantifique moelle et que j’y trouve une certaine rédemption après et pour avoir douté.

Vous vous retrouvez dans votre chambre, après avoir fait la fête, c’est le grand jour, les portes de l’abri 76, s’ouvrent sur l’aventure, la végétation luxuriante a repris ses droits, il va falloir vous aventurer dans un monde, qui autrefois vous était familier, mais la bombe a changé la donne.

Après une création plutôt sympathique et détaillée de votre personnage, et avoir satisfait aux dernières recommandations des robots, vous emportez un succinct d’équipement, un peu de médoc, des pilules antiradiations, un système de CAMP autonome, et la lourde porte blindée de l’Abri 76, s’ouvre enfin sur la liberté, tout le monde a déjà déserté le blockhaus, vous êtes le dernier à sortir de l’abri.

Fallout 76 vous projette donc 25 ans après la catastrophe nucléaire, où vous étiez confiné dans un abri, vous n’en ressortez que 25 ans après. La lumière du soleil vous aveugle et petit à petit vous vous habituez, votre seul compagnon a pour nom Pip-Boy, qui regroupe toutes vos données, et inventaire.

 



Tout le monde ayant déjà déserté le silo austère à l’air recyclé, je me lance dans cette aventure sans but, sans scénario, sans trame, pour découvrir par moi-même ce renouveau d’une licence épique et dantesque, qui depuis quelque temps avait perdu l’essence même des Fallout que j’avais appréciés.

Après une douzaine d’heures de jeu, il a bien fallu s’en rendre compte, la réalité a largement dépassé la fiction, si certains se demandent encore, s’il fallait jeter l’eau du bain avec le bébé, autant que je les rassure tout de go, car j’ai eu la Lumière, « Balancez tout, sans remords ni regret, et courez vous cacher au fin fond du bois pour pleurer. »

Mais sachez avant tout que ceci n’engage que moi et que je fais partie de cette majorité de joueurs qui ne se reconnaissent pas dans ce Fallout 76, et que rien ne vaut sa propre expérience pour se faire une opinion.

Cela ne veut pas dire pour autant que le jeu est mauvais, mais il n’est pas représentatif du Fallout que j’attendais et que je rêvais de voir. j’ai plutôt eu l’impression, que ce 76 était devenu si "casual" et destiné aux enfants de 6 ans que j’ai sorti ma boite de Kleenex-Club.

 



Alors oui, j’adore Bethesda, le maître qui sait fabriquer des jeux vidéo et fédèrent des centaines de milliers de hordes de joueurs assoiffés par des aventures fantastiques et gargantuesques, aux rebondissements extraordinaires et qui réussit aussi à faire pleurer et rire.

Mais là, le maître a fait dans la simplicité et surfe sur la vague des meutes de MMO pour élèves de première année de CP. Tout a été édulcoré, la licence a été galvaudée et j’irais même à affirmer qu’elle a été déchirée et méprisée par le maître, au nom du « pognon », car à ce prix là, ce Fallout vaut son pesant de mutants explosés aux RPG.

Le maître aurait-il perdu sa créativité pour nous concocter un recyclage aussi banal en exploitant une licence qui a fait ses preuves pour nous livrer une indigeste régurgitation d’un dîner "cramé" de la veille. ?

Je n’ose encore y croire, mais c’est pourtant le cas, en règle générale, je ne me justifie pas pour mes prises de position et pour mes actes, mais je crois surtout que « la confiance ne vaut que si elle est vérifiable ».

 



Enfilez votre combinaison, remplissez votre sac à dos de matériel et de matériaux et suivez-moi, je vais tout vous dire sur mon humble expérience.

Ce Fallout rédigé à l’emporte-pièce, avec une cuillère à café de jeu en « solo » pour faire plaisir aux aficionados de la première heure, et surtout un chaudron bouillant de « multijoueur » qui ne trouve pas vraiment sa place dans cet univers et je vais vous dire pourquoi. !.

La première chose qui frappe en sortant de l’abri 76, ce sont les décors, pas vraiment à la hauteur de ce que l’on observe dans les jeux, Bethesda, aurait-il recyclé (c’est la mode dans ce jeu) de vieilles textures d’anciens Fallout, histoire de faire du neuf avec du vieux, pour des économies. ?

Bien sûr n’est pas The Witcher qui veut. Mais quand même, on aurait pu s’attendre à un meilleur rendu des textures et des couleurs, même sur PC, c’est édulcoré et pastel, que l’on dirait un « Pixel-Art » lissé, et le floutage de l’arrière-plan qui donne mal à la tête que je me suis demandé si ma vue n’avait pas baissée d’un seul coup.

 



Mais sachez aussi, que les graphismes ne font pas le Jeu. D’ailleurs, Skyrim, Fallout ne sont pas reconnus pour leurs graphismes, mais pour leur Gameplay, leur scénario, pour les dialogues et les choix moraux des différents conflits cornéliens dus aux situations, et influencent le devenir du joueur et de son histoire.

Ce Fallout 76, fait-fi de tout cela et vous voici livrer à vous-même, sans savoir où aller et quoi faire, si ce n’est qu’explorer l’immensité sans but réel, enfin tout du moins que celui de survivre tant bien que mal. Une superbe idée, qui fait un flop à chaque fois. Ou qui ne parvient pas à accrocher le joueur solitaire.

Pas de PnJ donneurs de quêtes et qui racontent des histoires de leur vie et du monde dans lequel on arpente les chemins. Ici, quelques droïdes vous donneront quelques bribes d’informations, mais sans plus, ils ne sont que des carcasses vides en métal, sans âme et qui n’offrent aucun intérêt.

Des quêtes de type FedEx qui surgissent, inopinément, et qui n’ont d’intérêt, que le nom, dénicher une recette de cuisine ou une information qui ne servira pas à grand-chose, voici en quoi se résume ce 76.

 



Pas vraiment non plus d’alliances fortes avec les compagnons (PnJ, Mutant, animal). Là les joueurs ressemblent à des humanoïdes sans grande interaction, pas de dialogue et de complicité dans les actions. Le No man's land du Gameplay, pour ainsi dire de la désolation

Voire même un désintéressement des joueurs quand vous vous retrouvez dans une situation un peu scabreuse, pour en voir même s’enfuir en courant et vous laisser quasiment au seuil de la mort, en vous refusant leur assistance, comme un peu dans la vie réelle où c’est aussi chacun pour soi.

Un MMO de plus, noyé dans une fange glauque et nauséabonde. Un grand vide, que tout cela qui aurait mérité une trame plus fournie et plus dense, en un mot, 76 fait dans le minimum syndical et ce n’est pas peu dire.

Pas de rivalité de clans (peu existant aussi, comme les Samaritains, etc.), pour la possession de régions ou pour défendre un idéal de justice en prenant cause pour la veuve et l’orphelin, et pas la moindre trame d’un soupçon d’histoire.

 

 

Où sont les factions, les bandits ou autres Raiders que l’on pouvait massacrer sans scrupule, et les dépouiller de leur larcin, indûment volé aux plus démunis, pour les restituer.

Où sont ceux, qui attendaient votre passage, pour vous haler afin de leur venir en aide, comme ses agriculteurs qui subissaient l’invasion de voleurs et de chapardeurs de leur récolte ou les mécréants qui demandaient des rançons ou les scientifiques qui avaient besoin de matériaux pour leur expérience, etc.

L’univers « Falloutien » a été élimé, étêté, quant à la notion de Karma si chère à la Saga, c’est un peu comme le vide interstellaire, le maître n’a pas implémenté cette faculté humaine. Ainsi, si vous souhaitez devenir un paria ou un aventurier avec un alignement mauvais, vous ne serez pas vraiment pénalisé.

Enfin si, vous serez marqué en rouge sur la carte, les autres joueurs vous verront sous cet aspect, ce système ayant été pensé, pour ne froisser aucune susceptibilité, et permettre aux joueurs plus jeunes, de se retrouver dans un univers de « Bisounours » et de Picatchou…

 



Je vous l’accorde, c’est toujours frustrant de se voir exploser par un joueur de haut niveau alors que l’on débute dans le jeu.

Mais l’univers de Fallout se veut avant tout une quête « solo » et initiatique, quoique l’on en dise et si des adversaires semblent plus forts, les mutants et autres monstres sortis des mutations radioactives, on peut toujours revenir sur une quête antérieure et se forger une expérience additionnelle...

Mon maître me le disait souvent : « le vrai courage, c’est aussi de savoir fuir pour mieux revenir », mais là, inutile de revenir, même votre Pip-Boy date des années séculaires de la 1ere guerre sur le barrage Hoover.

À se demander d’ailleurs, le pourquoi d’un jeu aussi cynique, qu’insipide, que sans saveur, que le maître présentait comme La révolution dans le genre.

 



Car à bien y voir de plus près, dans ce Fallout 76, il n’y a rien, que le vide d’après-guerre, et la désolation d’un Gameplay datant des années 2000, avec cette fois-ci des vrais joueurs qui ont tendance à sauter comme des cabris dans un désordre digne d’un capharnaüm sans nom...

Bien sûr, la carte de jeu se veut immense, et à perte de vue, mais n’accueillera pas plus de 24 "zonards" sur des kilomètres carrés. Pas de quoi voir les écologistes s’indigner de la surpopulation dans les cabanes et autres bidonvilles insalubres, faites de bric et de broc glaner à gauche et à droite, un peu à l’effigie de la ZAC d’une région qui a défrayé la chronique dernièrement.

Ne cherchez pas non plus l’entraide, au cours de mes sessions de jeu, j’ai du croiser : 4 joueurs, de niveau 7, voire même de niveau 20 faisant les mêmes quêtes que moi, qui débutait.!!!

 

 

Et si vous tombez au combat, la demande d’aide ne sert à rien, vu le nombre de joueurs éparpillé sur la méga carte. Je ne parle même pas de ces "émoticons" disponibles qui s’incrustent à l’écran, pitoyable.

Si vous cherchez une histoire, vous savez le fameux fil rouge qui vous pousse à en savoir plus, à en découvrir plus, avec en intercalaire des missions additionnelles, alors passez votre chemin, il n’y a que des goules pétrifiées. Et inutile de prêter l’oreille aux bruitages, ce "76" aurait pu être tourné au temps du muet, qu’il ne dépareillerait à l’époque des frères Lumière.

Où sont passées les villes de « l’After-Day », où les réfugiés te confiaient des missions, donc pas d’interaction, pour un MMO c’est plutôt cocasse et désopilant. D’autant plus qu’il n’y a pas d’obligations ici dans ce Fallout 76, pas d’impact sur le futur que l’on fasse une quête ou non, c’est un peu à la « Bonne franquette » comme on dit dans ma région.

 



Bien sûr comme tout bon RPG, la partie construction et amélioration n’a pas été oubliée, mais se résume à parcourir une distance, à glaner des matériaux ici et là pour les transformer sur la « roulante (CAMP) » ou à acheter des bribes de "matos" manquants. Un cycle pas vraiment participatif.

Quant au système de « Leveling », vous n’en maîtriserez rien, le hasard décidera pour vous et ce n’est pas le système de cartes à jouer qui va beaucoup changer la donne. Inutile aussi d’avoir un instinct de destructeur au caractère belliqueux, ce MMO a été fait et pensé pour offrir une expédition champêtre à la "Ingalls". (Petite maison dans la prairie).

En fin de compte, dans ce Fallout 76, vous n’êtes même pas le héros désigné d’office ou par nécessité, enfin de compte, vous n’êtes « rien » qu’un rescapé de l’holocauste final, qui sort engourdi de son abri pour découvrir le monde du « jour d’après ». Seulement, voilà, il n’y a rien à voir, que désolation et ennui.

 



Mais où est donc passé l’essence même de Fallout, (choix des dialogues, karma, etc.), en tout cas, pas dans ce Fallout 76, l’univers post-atomique du jeu original, tant apprécié par les fans.

J’arpente les terres désolées du « Moraje » depuis 2 décennies atomiques, alors un retour à la genèse même de l’après-Bombe, ne pouvait que créer l’enthousiasme chez moi.

Imaginez, fouler la terre irradiée après un isolement de quasiment 25 années dans un sarcophage de béton, sans rien savoir du devenir du dehors, laissait donc l’imagination divaguer.

Participer à la reconstruction de la contrée, renouer des amitiés, lutter contre les pillards et autres immondices, tout en créant, échangeant des denrées et développant des routes commerciales et sures. Une noble cause, évincée ici.

 



Avant de quitter l’abri 76, vous avez reçu comme mission de découvrir les emplacements de 3 ogives nucléaires restant actives, il vous faudra les déprogrammer, à défaut les neutraliser ou les lancer, vous êtes le maître du destin.

Fallout 76, se veut une espèce de conglomérat d’un mode « solo » sacrifié sur l’hôtel du pseudo-renouveau et d’un MMO où zone une vingtaine de joueurs en ligne sur une carte plutôt immense, donc, sachez-le, vous ne croiserez que rare des personnages joueurs...

De Fallout, il ne reste rien, si ce n’est que le nom, le maître nous avait habitués à beaucoup mieux, à beaucoup plus dynamique, à beaucoup plus prenant, avec un scénario ficelé et abouti, ou l’action et la réflexion influençaient sur le déroulement du jeu et des relations avec les autres joueurs PnJ.

 



Fallout 76 entendait sûrement se faufiler et se faire une place au sein même des MMO avec cette atmosphère si particulière des Fallout, mais là, pas de rivalités, tout le monde fait la même chose, fait les mêmes actions, et fait la queue comme à la boucherie de mon petit village en attendant que l’ordinateur occupé par un joueur soit enfin libre, pour récolter son ticket d’avancement.

Pas vraiment d’entrain, pas vraiment de passion ou d’émotion, Fallout 76 a été vaporisé dans le souffle d’une explosion nucléaire, alors chercher un abri, MAIS pas le « 76 », et ne sortez pas, il n’y a rien à voir pour l’instant.





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