De « Lawyers à la dérive » à Nicholas Beaulieu : ITW

Date 28/11/2022 12:00:00 | Sujet : Dossier

Après avoir goutté avec délectation au sulfureux 1er tome de LALD, il me fallait pouvoir connaître l’homme qui se cachait sous l’écrivain, car franchement, il y a de quoi s’interroger, s'indigner, voire meme plus encore.

 

 

Mais à bien y réfléchir, un homme qui adore « Guns N’ Rose », apprécie la Carbonate Flamande, et verse l'intégralité de ses droits d'auteurs à l’Îlot, (association qui lutte contre l'exclusion et la précarité), ne peut pas être que foncièrement mauvais?



Pour rappel : le roman (ainsi que les deux premiers tomes de la saga) est disponible sur le site , avis aux (a)mateurs.

Apres quelques sollicitations, le « dandy » des TGI a bien voulu me recevoir, voici un extrait de nos entretiens, confidence, confidence!.

JerryG : Bonjour maître Beaulieu, merci de m'avoir ouvert l'antre du loup (car tout comme Nicholas Beaulieu, le loup est un prédateur), C’est quoi votre cursus. ?

J’ai le parcours classique de l’étudiant en droit qui passe le CAPA et devient avocat sans être destiné à fréquenter les structures internationales.

Après avoir travaillé dans différents cabinets, la plupart américains, je pense disposer aujourd’hui d’une bonne connaissance du fonctionnement de ces derniers.

Cela dit, tout ce qui est relaté dans le roman n’est que pure fiction. Toute ressemblance avec des personnages existants est donc purement fortuite !

Le JDNG : Comment vous est venue l’idée de rédiger « Lawyers a la dérive » ?

Le goût du challenge.

Après avoir interrompu la lecture d’un roman que je trouvais très moyen, des amis m’ont mis au défi d’écrire une nouvelle.

Après avoir rédigé un chapitre, puis deux, je me suis rendu compte que les idées me venaient naturellement. Je me suis donc lancé dans la rédaction d’un livre.

J’avais une vingtaine de pages sous le coude. Il ne me restait plus qu’à en trouver 160 ! Puis les deux tomes suivants ont été également très faciles à rédiger.

Cela dit, j’ai la chance de bien connaître les cabinets d’avocats d’affaires, un univers où se mêlent jeux de pouvoir et ambitions personnelles. L’inspiration vient donc très naturellement !

Le JDNG : Comment s’est passé votre travail d’écriture ? Avez-vous une méthode pour écrire ? Des rituels ou des astuces ?

Je me mets face à l’écran et j'écris de façon mécanique, sans m’arrêter. La construction et l’architecture se mettent en place naturellement, et tous les détails me viennent simultanément a l’esprit, un peu comme Mozart lorsqu’il composait une partition, mais certainement de façon plus rapide encore.

Une fois lancé, j’ai l’impression d’être confortablement installé dans une Formule 1, habité par la grâce de Léonard de Vinci lorsqu’il progressait dans son travail, sans réaliser que la production d’un chef-d’œuvre était en cours.

Mon principal conseil aux apprentis-auteurs sera donc de démystifier le travail d’écriture et de se faire confiance.

Tout le monde peut écrire. Il suffit d’avoir une histoire à raconter, et celle-ci n’a nullement besoin d’être aussi captivante que celle de « Lawyers à la dérive ».

Le JDNG : « Lawyers à la dérive » plonge le lecteur dans le monde du droit, auriez-vous des réformes à suggérer au 1er avocat de France/Garde des Sceaux. ?

Le droit est devenu un enjeu de souveraineté, et les Américains l’ont bien mieux compris. On le voit tout particulièrement en matière de sanctions extraterritoriales, lorsque la justice américaine se saisit de dossiers qui ne la concernent que très indirectement.

Il convient donc de défendre et promouvoir davantage l’application de notre droit. Il s’agit d’un enjeu crucial pour notre attractivité en général, et la place de Paris en particulier.

A ce titre, il serait opportun de rouvrir, de façon sereine, la question de la création d’un véritable statut d’avocat en entreprise.

Comme je le mentionne dans le roman, les postes de juristes en entreprise sont de plus en plus prisés, car ils offrent toujours plus de responsabilités opérationnelles et stratégiques.

Il convient donc d’offrir à nos juristes les mêmes garanties, et donc le même statut, que celui dont bénéficient leurs homologues de droit étranger et les avocats français, que ce soit en termes de secret professionnel ou de confidentialité.

 



Le JDNG : « Lawyers à la dérive » s’apparente à un pamphlet, expliquez-nous votre regard sur les avocats.

C’est un aspect totalement romancé et sans doute lié aux auteurs américains de mon Panthéon personnel comme Bret Easton Ellis, l’auteur d’"American Psycho", Guy de Maupassant avec son "Bel Ami", pour ne citer que quelques exemples. Ou des séries comme "House of cards" et des films comme "Wall Street" d’Oliver Stone.

Dans la vraie vie, la confraternité entre avocats est la pierre angulaire de notre Profession.

Par ailleurs, dans les cabinets d’affaires, les hard et soft skills des candidats au partnership sont minutieusement scrutés. Le moindre faux-pas se paie donc "cash".

Plutôt que de la "jouer perso" et de se lancer dans des coups tordus, qui peuvent s’avérer certes payants à court terme, il est conseillé d’être loyal, aussi bien avec ses confrères qu’avec ses clients, sa hiérarchie et ses collaborateurs.

Un avocat qui veut durer doit savoir jouer en équipe !

Le JDNG : Quel a été votre sentiment quand « Lawyers à la Dérive » est paru ?

Une grande excitation. L’impression que l’aventure, enfin, pouvait commencer. J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire la trilogie « Lawyers à la dérive », et je savais que j’allais en prendre encore plus au moment de sa publication.

Le JDNG : Quels ont été les retours des lecteurs ? Que vous ont-ils dit sur votre trilogie ?

J’ai été sidéré par le succès de la saga. Je savais qu’elle était excellente, mais je ne m’attendais pas à un tel raz de marée.

Les critiques ont toutes été excellentes. Les lecteurs ont adoré les 3 romans, et le retour de la grande famille du droit dans son ensemble (en particulier les avocats) a été unanime: cela a été un véritable plébiscite.

Certains m’ont confié l’avoir lu plusieurs fois, l’avoir offert à des proches, voire s’en inspirer dans leur vie de tous les jours, en se demandant, dans des situations délicates : « Comment réagirait Nicholas Beaulieu ? ».

Un fan club a même été créé, et nombreux sont ceux à m’avoir confié que le style du roman était comparable à celui de Michel Houellebecq, Virginie Despentes ou Bret Eston Ellis, des confrères respectables dont les travaux, il est vrai, malgré leurs imperfections, se rapprochent de mon œuvre.

J’ai en revanche été moins convaincu par certains hommes politiques de premier plan qui m’ont approché dans le but inavoué de reprendre à leur compte les diagnostics de Société que je présente dans le livre, ainsi que les remèdes que je préconise pour remédier à la défiance que nombre de nos concitoyens vivent actuellement vis-à-vis de nos institutions.

Le JDNG : Que retenez-vous de cette expérience d’édition par rapport à votre travail d’écriture ? En avez-vous tiré des enseignements ?

L’écriture du roman a été un très bon moment. Mais la facilité et la rapidité avec laquelle j’ai finalisé les 3 tomes de « Lawyers à la dérive » ne m’ont pas permis de savourer pleinement cette période.

Trois semaines après avoir débuté chacun des tomes, l’écriture était déjà terminée. La phase d’édition est donc beaucoup plus exaltante, car, après plusieurs mois, elle continue de se prolonger, avec un succès toujours plus grand.

 



Le JDNG : Quelle est l’originalité de votre livre selon vous ? A-t-elle été perçue par vos premiers lecteurs ?

L’originalité du roman réside dans ses révélations, qui étaient attendues de longue date. Malgré de multiples tentatives, aucun auteur n’était en effet parvenu, jusque-là, à restituer avec autant de pertinence et de réalisme tous les mystères des cabinets d’avocats d’affaires, des ministères et du monde universitaire.

Mon expérience d’ancien managing partner du cabinet américain Brown Traver Crae & Smith, de directeur du cabinet du Garde des Sceaux et de professeur à Sciences-Po m’ont permis de restituer, de façon extrêmement dynamique et précise, tous ces secrets inavouables, qui dépassent souvent les fantasmes les plus fous.

«Lawyers a la dérive » est donc indispensable à toutes celles et ceux qui souhaitent progresser dans ces univers, où se mêlent jeux de pouvoir et ambitions intimes.

Par ailleurs, la trilogie s’inscrit parfaitement dans notre époque, où l’on sent poindre un point de bascule, une rupture anthropologique majeure.

« Lawyers à la dérive » est donc à plusieurs titres fascinants. De la même façon que « Les Misérables », il permettra aux générations futures de mieux comprendre les ressorts de notre Histoire.

Le JDNG : Quel est l’avenir de Nicholas Beaulieu. ?

Plusieurs plateformes m'ont contacté pour une série. Tout dépendra du choix de l'acteur retenu pour interpréter le rôle de Nicholas Beaulieu, un personnage habile, rompu aux jeux de pouvoir, animé d'une grande intelligence, une intelligence complexe.

Je ne donnerai donc mon feu vert que si Vincent Cassel, ou, pour la version américaine, Leonardo Di Caprio, sont disponibles pour y participer.

A noter : Tous les revenus tirés du livre seront reversés à l’Îlot, association qui accueille, héberge et accompagne vers la réinsertion des personnes sortant de prison, sous main de justice, et en grande difficulté

Le JDNG : Envisagez-vous d’écrire une suite au tome 3, qui rencontre déjà un grand succès ?

Ecrire cette grande tragédie contemporaine m'a conduit, à chaque tome, à bonifier mon style, tel un grand cru.

Les lecteurs vont donc adorer le dernier tome des aventures de Nicholas Beaulieu, plongés dans un nouvel univers, celui de Sciences Po, ou j’ai pu occuper des responsabilités de premier plan.

De nombreux producteurs m’ont par ailleurs approché pour adapter « Lawyers à la dérive ». On m’a récemment suggéré d’impliquer Louis Garel et Laetitia Casta pour les rôles de Nicholas et de Jessica.

Mais je me demande si je ne vais pas plutôt donner suite aux sollicitations des productions américaines, voire basculer directement sur grand écran.

Qui de mieux placé, en effet, que le tandem Martin Scorsese / Leonardo Di Caprio pour relever le défi de l’adaptation d’un roman aussi ambitieux que « Lawyers à la dérive » ?

Le JDNG : Merci maître d’avoir pris le temps et la peine de me recevoir, vous sachant occuper.

Good Games for LALD. 





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