Dans un contexte marqué par la récession et avec un moral des Français à son plus bas niveau depuis 2008 (selon le rapport de l’Insee du 5 janvier 2012), Wincor Nixdorf en partenariat avec l’Ifop a mené, pour la 2ème année consécutive, une enquête visant à explorer les comportements et les attentes des Français concernant les moyens de paiement électroniques.
Ce baromètre rend compte, chez les Français, d’un sentiment de défiance et d’un besoin de sécurité palpables à travers : leur usage des moyens de paiements électroniques, le niveau de confiance qu’ils leurs témoignent et leurs attentes en matière d’innovation.
Des usages affectés par le climat de crise et d'incertitude économiques :
Le taux de possession par les Français des moyens de paiement classiques est très élevé. Le chéquier (95%), le prélèvement automatique (89%) et le virement bancaire (82%) sont utilisés par plus de 4 Français sur 5. Ce taux de possession évolue peu, comparativement à l’an dernier (plus ou moins 1 point dans l’ensemble).
L’équipement en carte bancaire à débit immédiat reste également stable à 67% et est généralement limité à une seule carte : en moyenne, un Français possède 1,2 cartes.
En revanche, la possession des moyens de paiement plus coûteux ou ceux qui rendent difficiles la maîtrise de ses dépenses chutent : -5 points pour la carte à débit différé (41%), -6 pour le transfert de fonds (36%) et -6 points pour les cartes d’organismes de crédit (27%).
L’évolution de la fréquence d’utilisation des différents moyens de paiement indique une défiance des Français vis-à-vis des moyens de paiement dématérialisés en général et des cartes bancaires à débit différé (62% l’utilisent régulièrement, -8 points) et d’organismes de crédit en particulier (6% contre 11% en 2011). Cette perte de confiance généralisée est à lier au contexte actuel. En effet, l’an dernier à la même époque, tous ces moyens de paiement (à l’exception du chéquier) faisaient l’objet d’une utilisation plus fréquente. Cette défiance est notamment sensible chez les jeunes, les ouvriers et les foyers aux revenus inférieurs à 1 500 euros par mois.
D’ailleurs, lorsqu’ils sont amenés à s’exprimer sur les avantages des moyens de paiement électroniques par rapport à l’argent liquide, si 63% des sondés évoquent la rapidité et 62% la simplicité, seulement 42% des Français citent la sécurité.
La proportion des difficultés liées au paiement électronique n’arrange rien. Ainsi 40% des Français se sont déjà vus refuser leur carte bancaire lors d’un paiement alors qu’ils disposaient des fonds sur leur compte. 33% se sont fait avaler leur carte bancaire par un distributeur de billet et près d’un quart des Français l’ont déjà perdue (24%). Autres chiffres, 25% des Franciliens ont subi des débits frauduleux sur leur compte bancaire et 23% se sont faits voler leur carte. Des taux largement supérieurs à la moyenne nationale de respectivement 18% et 15%.
Note positive pour les établissements bancaires, plus de 60% des Français se considèrent bien informés sur les démarches à suivre en cas d’utilisation frauduleuse de leur compte bancaire. Toutefois, suivant l’âge, la profession et le niveau de revenus, les Français n’ont pas le même niveau d’information. Les hauts revenus (68%), les plus de 65 ans (83%), les artisans (84%) s’estiment bien informés ; un sentiment qui chute chez les personnes aux plus faibles revenus (52%), les moins de 35 ans (49%) et les ouvriers (44%).
La confiance des Français dans les moyens de paiement électroniques recule :
L’écrasante majorité des Français fait confiance au virement bancaire (94%), à leur carte bancaire à débit immédiat (91%), à leur titre de paiement – ticket restaurant, chèques cadeaux… (89%), au prélèvement automatique (89%) et à leur chéquier (88%). Toutefois, par rapport au baromètre de l’an dernier, la confiance à l’égard de ces moyens de paiement dématérialisés est systématiquement en recul. Dans le contexte actuel de crispation financière, ils semblent présenter moins de garanties pour les Français, peut-être vis-à-vis de leurs propres dépenses. Cette augmentation de la défiance est notamment perceptible à l’encontre du porte-monnaie électronique, du compte de transfert de fonds et de la carte d’organismes de crédit, qui enregistrent des chutes de 8 à 9 points par rapport à l’année dernière.
Cette perte de confiance s’étend également au paiement sur Internet : 27% des Français craignent de payer en ligne (+6 points par rapport au baromètre de 2011), alors que ce chiffre semblait baisser régulièrement avec l’essor et la banalisation du commerce électronique. Dans le climat anxiogène actuel, l’environnement virtuel d’Internet ne rassure pas vraiment les Français en quête de concret et de sécurité. En matière de moyens de paiements de substitution à la carte bancaire sur Internet, les Français se recentrent sur des modes de paiements qu’ils connaissent. Ainsi, ils sont 45% à plébisciter la carte bancaire à usage unique et 29% les portes-monnaies virtuels (Google check-out, PayPal…).
Les Français disent Oui à l'innovation à condition qu'elle soit empreinte de sécurité :
Dans leurs choix en matière d’innovation, les Français continuent de réaffirmer leurs besoins de sécurité. 69% des Français seraient prêts à remplacer le code de leur carte bancaire par la lecture de leur empreinte digitale, et lorsqu’ils s’y refusent, 35% évoquent une crainte de voir leurs empreintes stockées dans une base de données.
Autre preuve de cette envie de plus de sécurité, 66% des sondés souhaiteraient disposer d’une carte bancaire à usage unique (un bond de 14% par rapport au baromètre de janvier dernier) et 45% d’une carte prépayée à recharger à volonté.
En revanche toutes les innovations, même en vue d’une simplification des modalités de paiement ne séduisent pas les Français s’ils n’ont pas le sentiment de gagner en sécurité. En effet, 64% d’entre eux seraient défavorables à une technologie sans contact ou NFC pour régler leurs achats. Et 72% des personnes sondées n’envisageraient pas de changer de téléphone portable pour l’utiliser comme moyen de paiement.
« Les résultats de ce baromètre constituent un véritable enseignement pour les institutions financières et les enseignes de la distribution », commente Steve Bousabata, Directeur Banking de Wincor Nixdorf France. « Les innovations, comme le sans contact ou le paiement mobile, soutenus par les acteurs de la téléphonie ou du monde de l’Internet, devront pour convaincre, démontrer à la fois une sécurité accrue et faire l’objet d’efforts de pédagogie appuyés de la part des banques comme des commerçants. Dans ce climat économique incertain, les Français sont plus que jamais préoccupés par la maîtrise de leur budget et la sécurité ».
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