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Jeux Vidéo : Torment Tides of Numenera - Test PC.
Posté par JerryG le 20/3/2017 14:00:00 Articles du même auteur

Si le coup de Coeur dans l’achat d’un bien immobilier s’exécute en tout juste 90 secondes, pour le jeu vidéo, il vous en faudra beaucoup plus, non pas des secondes, mais des heures entières, car Torment Tides Of Numenera ne se jauge qu’après une bonne tripotée d’échanges de dialogue et d’action peu reluisante.



Mais à la prise en main, certains d’entre-nous risquent bien de déposer les armes avant la bataille, l’accumulation de lignes de dialogues et l’aspect Fallout 1er du nom finiront même par décourager une escouade répressive de L'empereur Shaddam IV.

 



L’aspect graphique du jeu semble lui aussi sorti d’une autre ère avec sa vue isométrique des années 1960 et ne mettra jamais votre PC en éveille, même dans les rares fois où les combats semblent montrer une augmentation d’adrénaline chez un mollusque, votre machine se contentera de ronronner comme un chaton au ventre repu.

On aurait pu penser que vue les progrès en matière de moteur graphique, le jeu allait se caler sur le modèle ultra réaliste, mais non, la suite du non moins célèbre titre que fut « Planescape Torment », se contente de calquer son aîné. Bienvenue dans le vintage Gaming.!

Par contre, si vous aimez lire Victor Hugo, alors vous allez être aux anges, car ici la partie narration/dialogue l’emporte sur tout le reste, Torment Tides Of Numenera revient aux sources du RPG 1er du nom. Vous définirez votre héros, non pas par l’attribution de points, mais après avoir ingurgité 2 tomes entiers des Misérables pour avoir un semblant d’aperçu de votre personnage.

 



Car vous prenez la place de ce personnage au fil d’un chapitre qui va vous servir de tutorial, un peu de gaieté dans cette introduction qui vous guide pas à pas dans les moindres détails, l’initiative passant au second plan, mais c’est la rançon de la gloire. l'apprentissage avant tout.!

Ne vous attendez pas à avoir un façonnage aux petits oignons de votre personnage comme dans les RPG de type Donjon & Dragon, à la sauce Dragon Age ou Mass-Effect, ici, c’est du succinct et votre personnage ressemble plus à Twinsen, qu’à Gerald de Riv.

Mais alors, existe-t-il une magie qui fasse que. ? Eh bien à vrai dire, si vous êtes plutôt un adepte du corps à corps brutal, un aficionado des combats en temps réel, un guerrier à l’appétit vorace, et/ou un aventurier des mondes « Open-World » alors, enfourchez votre destrier et quittez l’univers des « Neufs Mondes », il n’y a rien à glaner pour vous en ce bas monde.

 



Par contre, si la lecture et la participation approfondi des dialogues sont de votre quotidien et si vous préférez la réflexion et la diplomatie aux échanges de coups dévastateurs, alors Torment Tides Of Numenera va vous aller comme un gant et vous immerger dans un monde peu exploité dans l’univers des mondes parallèles, les époques séculaires ou Science, magie et fantasy s’entrechoquent dans une atmosphère à la Cyberpunk post-atomique.

Votre personnage n’a plus de souvenirs, plus de connaissances, ce n’est plus qu’une coquille vide dont la chute cosmique à son écrasement sur la terre ferme, déstabilise le monde en place. L’humanité c’est succédée pendant des millénaires, mêlant technologie et pouvoir au grès de l’égrainement du temps, les anciens laissant la place aux nouveaux et ainsi de suite pendant 9 décades de temps des Neuf mondes.

 



Torment Tides Of Numera sort tout droit de l’imagination débordante de ses paires géniteurs, il a macéré pendant de longues décennies dans sa cuve amniotique enrichie en nutriment vaporeux d’un esprit sous Xanax englué dans des pensés désordonnées.

TToN comme je le nomme, vous plonge dans un univers déstabilisant, tout s’entrechoque et se mêle joyeusement, vous utiliserez aussi bien des armes d’estoques, que des armes à énergie, le tout agrémenté de pouvoirs psychiques.

Les ondes spectrales ne sont pas forcément des ennemis, mais plutôt des anciens ayant échangés leur corps matériel contre une formule numérique et le moindre éclat peut se révéler être une arme quantique au pouvoir destructeur ou un simple morceau de miroir de courtoisie ou de téléportation inter-dimensionnelle... !

 



Vous l’aurez compris, TTON regroupe un univers bariolé dans sa faune et dans sa flore, car ici, tout type d’espèce et de mécanisme cohabitent joyeusement. Les Hommes, les machines, les extraterrestres et les « I.A. » philosophent au comptoir du bar, au fil du temps. Mais tout ce petit monde se voit sous le joug des gardiens, des Golems-sentinelles, façonnés par un morceau de vie de tout un chacun.

TTON se veut déstabilisant dans son approche directe, mais le sel des dialogues, la narration détaillée dans ses moindres recoins, vont vous submerger de visions fantasmagoriques et c’est dans ce monde que vous faites vos premiers pas, sans vous souvenir de quoi que ce soit. Mais d’après les anciens, vous êtes le énième corps laissé à la dérive après son utilisation par le Dieu Changeant.

Aux dires des anciens, vous êtes le « Dernier Reliquat ». Une espèce de mue, un déchet abandonné par le Dieu Changeant qui n’a qu’une seule obsession, la quête de la Perfection, son saint-Graal en quelque sorte, alors que le vôtre, n’est que décrépitude et vous voici condamné à errer en quête de rédemption.

 



Le revers de cette médaille veut que votre sillage soit parsemé de misère et de désolation ensanglantée par tous les crimes que vous avez commis, ou tout du moins que le Dieu Changeant à commis quand il était le symbiote de votre corps matériel.

C’est la cité de Sagus qui voit votre éveil, certains reconnaissent en vous le Dieu Changeant et vous vénère, alors que d’autres vous fuient, car vous êtes néfaste et cruel. Mais tous craignent plus encore, l’Affliction, une force maléfique et tentaculaire qui cherche à détruire le père géniteur et toute sa ligné et vous évidemment.

Le monde de Sagus, la ville bulle, est une mégalopole fantasmagorique, tout y grouille comme des fourmis travailleuses et tout un chacun peut vous narrer son histoire, une façon aussi d’acquérir de nombreuses missions secondaires, ce sera une fois encore l’occasion de vous abreuver jusqu’à l’ivresse de tomes entiers de narration et de dialogues plus juteux les uns que les autres et qui valent leur pesant en litres de sang non versé.

 



Mais attention, cette overdose de lignes de dialogue va vous tracer petit à petit les contours de la compréhension de cet univers. Laissez-vous bercer, voire même enivrer par le dialogue, enfoncez-vous dans les méandres tortueuses des sentiers de la vérité, entre joie et larme, entre dépaysement et tragédie, chaque situation pèsera dramatiquement sur votre esprit.

Votre chemin n’est pas trop compliqué, même si le jeu invite à l’exploration, tout est déjà tracé et vous ne serez jamais perdu et ici, pas de « zones hostiles », tout peut se régler à coup d’échange de dialogues et de diplomatie. Au plus grand des hasards, si un combat a lieu, alors il ne se fera que sous votre responsabilité, vous en serez l’instigateur.

Les adeptes de la non-violence et de l’assistance à tout va seront gâtés, le jeu peut s’écouler sans quasiment le moindre versement de sang, tout est dans le dialogue et la compréhension du monde. Les énigmes seront nombreuses à résoudre en faisant appel à vos connaissances et à des souvenirs enfouis dans les méandres de votre esprit affecté.

 



Il vous faudra donc persévérer au fil de votre progression, une bonne dizaine d’heures à engranger des tonnes de dialogue et de plaisir sadique de rôliste frustré par le manque de membres décharnés, de têtes coupées et ensanglantées, pour voir s’estomper petit à petit la superbe du jeu, passé Sagus.

Le jeu revient lentement avec la nouvelle découverte de la ville bulle, un endroit accrocheur, dommage du manque d’animation et de PNJ, même si quelques quêtes risquent de vous absorber, ce ne sera pas suffisant pour attribuer une lettre de recommandation, le manque de combats dynamiques, la litanie des dialogues devraient finir par vous achever, en à peine 25 heures de jeu et encore, en filant tout droit pour éviter la déchéance.

Mais attention, dans son genre, TTON sait garder la trame de son histoire, il faudra néanmoins une forte dose d’envie pour terminer le jeu avec plaisir, car à trop vouloir rendre les jeux abordables et « casual » comme on dit, en épurant de tout le sel du jeu qui en fait son intérêt, et à fortiori en augmentant la dose d’inaction et l’ivresse à la Germinale, on finit par rebuter tout son monde en réservant ce type-là, à une niche de puristes qui se gaussent.

 



En fin de compte, tout se fait par la négociation, par l’attribution de point d’effort pour résoudre les situations, apprendre la technologie des Numenras, jongler avec les cyphers, monter sa persuasion ou son niveau de compétence dans de nombreux domaines, aurait pu apporter une certaine dynamique dans ce torrent de lignes d’écriture, mais cela ne suffit pas à l’attrait.

L’appui des compagnons vous facilitera la tâche et suivant les aptitudes de chacun, vous solderez les affaires sans dépenser un seul point d’effort, au risque de réduire l’initiative du joueur maître des lieux. Et ce n’est pas l’influence de la couleur de vos actions, le « Flux rouge » qui génère la brutalité et le « Flux bleu » qui engendre de la sympathie qui vont apporter de l’eau au moulin.

On aurait pu s’attendre à une vraie interaction avec le flux de couleur, mais mêmes les dialogues ne prennent pas en compte cette attitude du joueur, ou alors que très rarement et encore, j’ai dû me laissé emporter par ce maelström transcendantal, pour sombrer moi-même dans cette ivresse qui saoule.

Suivant vos actes et vos décisions, les flux devraient influencer votre perception par les autres, mais ce ne sera pas le cas.

 



Le seul garant de votre vigilance et de votre intérêt, réside dans votre seule attention et implication dans les dialogues, car en absence de combat, il faut un intérêt, alors TTON offre cet intérêt, celui de dialogues et de description que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Car « du dialogue jaillit la lumière » me disait mon maître et le secret de TTON, c’est bien celui-là. Mais c’est le seul.

Alors en vérité je vous le dis, quel gâchis que tous ces mois d’attente à s’interroger sur le sera ou non du jeu, « cent fois sur le métier remettre son ouvrage » me disait aussi mon maître, c’est ce qui fait grandement défaut sur TTON.

Mais cet univers à l’encontre de tout, TTON ne laisse personne indifférente, un monde fascinant qu’il faut s’approprier et apprivoiser. Domptez les dialogues, plongez dans les eaux troubles des effluves des destins entrechoqués, analysez les souvenirs et manipulez les mécanismes jusqu’à découvrir le St.Graal, alors TTON vous sera révélé.

 



Si les thématiques profondes comme : l'abandon, l'oubli et l'héritage qu'on laisse derrière soi, vous tiennent à coeur, TTON vous plaira, d'autant plus que ce RPG de Science-Fiction va vous emporter à plus d'un milliard d'années dans le futur.

Si le jeu fait la part belle aux choix et aux conséquences, avec des milliers de décisions cruciales à prendre, qui rendent chaque partie véritablement unique, c'est surtout son manque de dynamisme qui laisse sur sa faim.

Compréhension, indulgence devront être vos qualités, dommage que TTON s’écarte du RPG comme on le conçoit, pour plonger dans les Abymes noires du désespoir du RPG réinventé qui n’a pas su s’adapter à l’intérêt général.

Que représente une vie?

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