Au moment où le Gouvernement vient d’annoncer l’interdiction avec effet immédiat des applications dites récréatives (TikTok, Instagram, Netflix) sur les téléphones des fonctionnaires d’Etat, retrouvez ci-dessous les commentaires de Chris Vaughan, Vice-Président, Technical Account Management EMEA chez Tanium à ce sujet :

“La Commission européenne et d’autres pays occidentaux ont déjà pris des mesures pour interdire TikTok sur les téléphones professionnels de leurs fonctionnaires, il n'est donc pas surprenant que le gouvernement français fasse de même.

Les institutions prennent conscience que l'utilisation de la plateforme pourrait exposer les agents et les citoyens à un certain nombre de risques, notamment à des campagnes visant à promouvoir les projets politiques d'adversaires et à accentuer les divisions dans les sociétés occidentales. Tant que les interdictions sont en place, les gouvernements doivent continuer à chercher des preuves de ces activités dont ils sont la cible.

Les tactiques des services de renseignement chinois sont généralement axées sur des objectifs à long terme et sont alimentées par la collecte continue de données. La collecte massive de données sur les utilisateurs, qui comprend désormais des informations sur les achats et le commerce, combinée à la surveillance biométrique et au suivi des déplacements, fournit des renseignements détaillés aux services de l'État chinois.

Ces données peuvent également être exploitées pour mener des opérations ciblées, opportunes et souvent ciblées contre des individus ou des groupes de citoyens. Ces tactiques pourraient être utilisées lors des prochains scrutins et des événements à forte résonance politique.

Cette toute récente interdiction de TikTok s'inscrit dans le cadre d'une question plus large concernant le degré d'influence chinoise jugé acceptable en matière d'infrastructure nationale et de vie quotidienne.

Ces derniers mois, les inquiétudes se sont accrues en Occident, où l'utilisation des technologies de surveillance chinoises a été restreinte. De nombreux rapports font également état d'efforts chinois pour influencer les hommes politiques par le biais du lobbying et des dons, et le public par l'intermédiaire des réseaux sociaux et de la désinformation.

Historiquement, la Russie a été le principal acteur des opérations de désinformation, comme en témoignent ses activités liées à l'élection américaine de 2016 et au référendum sur le Brexit.

La Chine s'est davantage concentrée sur le vol de la propriété intellectuelle qu'elle peut ensuite utiliser à son avantage. Toutefois, il semblerait que le Parti communiste chinois commence à se concentrer davantage sur les opérations de renseignement et d'influence pour atteindre ses objectifs stratégiques, ce qui renforce les inquiétudes concernant l'utilisation d'applications telles que TikTok.

Les responsables politiques occidentaux doivent continuer à s'attaquer de front à ces activités au niveau gouvernemental, plutôt que d'en laisser la responsabilité à des entreprises privées.”