Droit à la vie privée sur Internet. Une proposition de loi insuffisante pour protéger la vie privée de nos concitoyens. Internet a bouleversé notre façon de voir le monde et continue à changer nos habitudes. Quelques événements récents nous rappellent que le droit à la vie privée devient essentiel pour le respect de la personne humaine.
Le Sénat travaille actuellement une « proposition de loi visant à mieux garantir le droit à la vie privée à l'heure du numérique ». Mais en dépit de son titre, le projet apparaît insuffisant pour offrir de vraies garanties, pourtant de plus en plus nécessaires pour les citoyens.
Le citoyen devient “people” à son corps défendant
Tout le monde n’aspire pas à devenir un « people ». De nombreux citoyens refusent d’être présents dans les réseaux sociaux tels que Facebook, LinkedIn ou Viadeo, ou ne veulent y être que pour des raisons professionnelles. Pour autant, ce n’est pas si facile de maîtriser cette absence, ou cette présence très circonscrite. Qui n’a pas déjà été identifié sur une photo via Facebook à son insu ? Chaque citoyen devrait pourtant avoir le droit de refuser la publication de photos ou d’informations relatives à sa vie privée.
Les réseaux sociaux ne sont pas les seuls responsables. Google permet de retrouver beaucoup d’éléments sur une personne, et les fonctionnalités ne cessent de s’étendre, telles que la recherche d’images, ou pire encore, le nouveau service « buzz » qui a déjà piégé plus d’un utilisateur en révélant sans qu’il s’en aperçoive la liste de ses correspondants réguliers ou sa propre adresse de courriel. Chaque blog devient également une source potentielle d’atteinte à la vie privée.
Faut-il se méfier de ses amis ? De sa famille ? C’est ce que l’on peut penser d’après l’expérience du chef du MI6, le fameux service secret britannique, dont la vie intime s’est trouvée exposée sur Facebook… par sa propre épouse.
En France ce sont les militants de l’UMP qui ont abusé des fonctionnalités proposées par le site du Mouvement Populaire : un habitant d’Escalquens s’est ainsi vu « incrusté » dans la vidéo d’un meeting politique auquel il n’avait pas participé.
Les activités d’un homonyme peuvent entacher votre réputation
Google on l’a vu permet très facilement de retrouver les traces laissées sur Internet par un individu. Mais que se passe-t-il en cas d’homonymie ?
On pourrait penser que les personnalités publiques sont protégées des risques de confusion. Mais les déboires d’Ali Soumaré pendant la dernière campagne électorale en Ile-de-France ont démontré le contraire : certaines affaires judiciaires que ses adversaires lui attribuaient étaient le fait d’un homonyme.
Tout aussi désagréable, l’homonyme acteur pornographique, célèbre ou pas : une mésaventure qui peut arriver à n’importe quel citoyen.
Certes, le recours à la Justice permet de rétablir la vérité, voire de faire cesser les nuisances pour l’avenir. Mais dans la plupart des cas, la réputation de l’individu est salie, son « blanchiment » n’intervenant qu’a posteriori… et pas toujours avec le même écho médiatique.
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