Jeux Vidéo : Command & Conquer IV, La Tragédie !

Date 12/4/2010 0:00:00 | Sujet : Dossier

C'est non sans une certaine appréhension fébrile que Command & Conquer IV a débarqué sur nos PC, le bonheur de reprendre les commandes du GDI et du NOD dans des combats dantesques, mais aussi parce que Electronic-Arts signe la fin de la Saga Command & Conquer avec cet opus 4 : Le Crépuscule du Tiberium.





Le monde de la stratégie en temps réel ou STR comme on la nomme possède son étalon, c'est la Saga Command & Conquer, véritable institution chez les généraux en herbe et les conquérants aguerris qui pendant près de 15 années a tenu en haleine des millions de joueurs, Command & Conquer 4 : Le Crépuscule du Tiberium, sonne le glas de la série mythique, sortez vos Kleenex-Club.


Depuis quelques mois, Electronic-Arts se surpasse, tous les titres mis à disposition des joueurs ( Mass-Effect 2 - Dragon Age Origins - Battlefield-Bad-Company 2, entre-autre) remportent un très vif succès, alors l'arrivée du dernier hit : Command & Conquer IV déclenche le bonheur chez les fans de la série et évidemment nous avons repris notre uniforme de commandant.

Passé l'engouement de son arrivée, Command & Conquer 4 : Le Crépuscule du Tiberium, livre donc son ultime combat et pour faire honneur à la saga, Electronic-Arts chamboule toutes nos habitudes du gameplay traditionnel des différents opus, oubliez tout ce que vous avez appris sur Command & Conquer, et retournez en cours, car ici, il ne suffira pas d'être un fin stratégie, il faudra aussi faire preuve de talent en logistique.

A ce propos, l'adage du 405è BCS de Tübingen se veut être le suivant :

"En matière de logistique, il ne suffit pas de vouloir, ni même de pouvoir, il faut avant tout savoir"





Le tiberium. La clé de la richesse et du pouvoir illimités.

Les premiers fragments sont tombés sur Terre en 1995 et beaucoup pensaient que ce cristal changerait le monde. Ils avaient raison. Les Guerres du Tiberium ont failli anéantir la civilisation. Derrière cette atrocité se cachait un homme : Kane, le messie autoproclamé de la fanatique Confrérie du Nod. Son ambition de contrôler le tiberium n'a été contrariée que par le Groupement de défense international (GDI), une organisation militaire défendant les valeurs de liberté, de paix et de sécurité.




Le Tiberium a pourtant été plus fort que tout. Il s'est répandu rapidement à travers le monde, faisant plus de victimes que tout autre fléau avant lui. En 2062. les chercheurs du GDI ont estimé que la Terre serait inhabitable moins de dix ans plus tard. Et puis Kane a refait surface... pour proposer une trêve.





Quinze années plus tard, l'alliance GDI-Nod tient toujours.

Le projet commun du RCT (Réseau de contrôle du Tiberium) a repousse la menace d'une extinction humaine et contribué à rétablir l'écosystème dévasté de notre planète à l'aide du minerai toxique, désormais sous contrôle. Le RCT est bientôt terminé et une nouvelle ère dorée s'annonce pour l'humanité.

Mais, dans les deux camps, on s'attend à ce que Kane finisse par trahir le GDI Cette attente va bientôt prendre fin

Alors, Command & Conquer 4 : Le Crépuscule du Tiberium, conclu la série avec cette approche qui pourra dérouter les habitués de la série, le gameplay s'en veut chamboulé, les repères effacés et entre stupéfaction pour les uns et indignation pour les autres, l'aventure d'une nouvelle génération de STR s'annonce, Command & Conquer 4 : Le Crépuscule du Tiberium s'en veut donc l'initiative.




Alors que le GDI se veut en plein désespoir, Kane affirme détenir la solution à l'éradication du fléau, mais entre stupéfaction et résignation, c'est à vous qu'une fois de plus, on fait appel pour contrecarrer les plans du dictateur du NOD.

Bien que vous pourrez jouer les 2 factions, il y a les adeptes du GDI et ceux du NOD, Command & Conquer 4 : Le Crépuscule du Tiberium, introduit la notion de choix des conséquences, une première dans un STR, alors entre : "Tempête sous un crâne" et Choix Cornélien" ce sera à vous de prendre une décision.





Le coté obscur vous tente (Le NOD) ou le coté de la Force demeure votre prédilection (Le GDI) il vous faudra trancher, quelque soit ce choix, il faudra en passer par les armes dans des missions différentes pour chaque type de camp.





Command & Conquer 4 : Le Crépuscule du Tiberium, ne déroge pas à la sacro-sainte cinématique d'introduction des chapitres, mais ici, il faut le reconnaître, Electronic-Arts, qui carbure aux stéroïdes nous en donne pour notre argent, c'est grandiose et immersif.





Une fois encore, les acteurs (les vrais) s'adressent à vous par le biais de ces cinématiques, à la différence qu'ici c'est comme pour le tableau de la Joconde, on a l'impression qu'elle vous regarde et bien ici c'est du pareil au même (vue subjective comme dans DOOM), et toutes les discussions d'introduction seront l'occasion de visiter les différentes parties des camps, pour arriver enfin à la salle des contrôles.

Le plus impressionnant restera le fait que jusqu"à présent, Kane semblait intouchable, un peu comme un dieu mythique et bien ce sera une première, Kane vous semblera à portée de main, les fans vont jubiler ou trembler sous ses colères de névrosé schizophrénique, mégalomane.

Passée la scène d'introduction, vous entrez dans le vif du sujet,et bien là, Command & Conquer 4 : Le Crépuscule du Tiberium, va vous électrocuter

Si certains amateurs de "bondage" ne rechignent pas à quelques coups de cravache sur les fesses pour en tirer une jouissance, ici les joueurs habitués à la Saga, risquent bien de prendre ce coup de cravache en pleine figure et là, sa fait mal.




Premièrement, il vous faudra une connexion Internet en permanence pour pouvoir jouer, sans cela, point de salut, bien sur, on pense ici à la lutte contre les vauriens qui pillent sans vergogne le Copyright, mais cette connexion permet le contact avec les autres joueurs, pour une meilleure interactivité, dommage que les champs appropriés ne gardent pas en mémoire les identifiants, à chaque partie, il faudra les ressaisir (enfin le MDP), bien que l'on dispose d'un compte EA.



Si l'on peut critiquer le moyen de lutte contre le piratage, il faut le reconnaître, cela permet de jouer sans le DVD dans le lecteur; puisque la connexion se fait sur les serveurs de EA, une aubaine pour nous, puisque quand nous jouons et ce dans les phases de combats intenses, on écoutent de la musique classique, à l'instar des Walkyriees, c'est grandiose !.

Vous aurez droit à un petit tutorial pour vous rafraîchir la mémoire et c'est le choc, on pourrait affirmer que la partie purement Gestion et chaîne de construction a été balayée et du coup, on se sent un peu perdu et pour combler le vide, on nous attribue un VCM multitâche.

Exit les bâtiments à construire en rang d'oignon ayant chacun sa spécialité, les Casernes forment des soldats, les unités de fabrications des Blindés, etc., exit aussi la collecte du Tibérium. Ici le VCM regroupe toutes ses constructions en un seul et même véhicule, qui plus est, peut se déplacer sur le champ de bataille, au grès de l'avancement de votre stratégie.

Les besogneux gestionnaires qui préparaient leurs unités via la collecte de Tibérium, risque bien de s'étouffer d'apoplexie, "Oubliez tout ce que vous avez appris sur Command & Conquer" et entrez dans l'ère de la guerre moderne, tout est concentré en un seul point, va falloir réviser les cours de logistique de l'académie militaire.





Si l'on peut regretter l'avant Command & Conquer pour sa partie gestion des ressources et constructions, il faut le reconnaître qu'au bout de quelques minutes de prise en main, cette nouvelle approche d'un centre unique de construction, recherche, développement possède de nombreux atouts et à notre préférence, toutefois cette fonctionnalité de C&C IV génère un jeu plus bourrin, pas nécessairement une qualité dans un STR, seuls les Attila et autres kamikazes apprécieront.




La guerre chirurgicale nécessite des interventions en des points stratégiques, il vous faudra donc faire preuve de logistique, pour parvenir à vos fins et le VCM Next-Gen s'en veut l'arme ultime, c'est l'un des points forts de ce nouveau changement de gameplay.





Un petit regret encore avec cette unité, vous ne pourrez pas construire d'unités à la chaîne, ainsi, oubliez la diversité dans la construction (Fantassins - Blindés - Avions - etc.) tant que la fabrication des soldats n'est pas terminée, vous ne pourrez pas constituer votre armada de blindés, etc.

Si vous êtes plutôt du style à planifier une attaque, avec frappe aéroportée, suivie d'une avancée de blindés, derrière lesquels se dissimulent les fantassins et bien sortez vos Lotus, vos points d'expérience ne sont jamais assez nombreux, seules les unités qui disparaissent vous donnent droit à d'autres points d'expérience, sa limite le jeu.

Et ça, c'est énervant, tout au long du jeu vous entendrez cette voix de reproche : "Il nous manque des Points de Commandement" et sans ces points, impossible de construire des unités supplémentaires, la limitation de population à 50 est un frein majeur.

Il vous est donc impossible de constituer une armada digne de ce nom, autant dire tout de suite, que vous partez au combat avec la B*** et le couteau, c'est du pénible de chez Pénible, frustrant et incompréhensible, vu que la guerre moderne nécessite des moyens humains et matériels.

A défaut, si vous le désirez, vous pouvez faire appel à des allies de l'Internet pour un mode coopératif, ce qui n'empêche en rien l'octroie de point d'expérience, une notion nouvelle dans Command & Conquer 4 : Le Crépuscule du Tiberium, qui va permettre le déblocage de nouvelles unités et de nouvelles technologies de combat. Ainsi tant vos victoires que vos défaites vous feront évoluer au niveau supérieur, un moyen de grandir et d'affiner votre profil.





Avant de partir au combat, vous pourrez consulter l'Arsenal, un moyen de savoir dès le départ, sur quoi vous pourrez compter pour les affrontements, surtout qu'ici, non seulement le GDI et le NOD ne s'aiment pas, mais des factions de rebelles entendent aussi tirer la couverture de leur coté, il faudra les éradiquer sous les ordres du GDI et de Kane, dont vous êtes l'allié maintenant.




Deuxièmement, avec Command & Conquer 4 : Le Crépuscule du Tiberium, Electronic-Arts introduit encore une nouvelle notion, celle de l'appartenance à une classe, que vous découvrirez dans les épisodes, il faudra donc faire un choix de stratégie en fonction des missions.





Si vous jouez les Rambo, autant opter pour le mode "Offensif", profitez alors d'une grande puissance de feu via les unités terrestres, au contraire si vous êtes plutôt réservé, optez pour le mode "Défensif", grâce à une barrière composée de tourelles et de bunkers.

Pour les autres, qui se la jouent plutôt timoré, alors le mode "Soutien" va vous ravir, à vous les forces aériennes à la frappe rapide et chirurgicale, tout n'est que question de choix, mais il faudra choisir le bon, sous peine de voir vos actions réduites à néant et s'éterniser.

On le sait, c'est en temps de guerre que l'on fait les plus grands progrès technologiques, alors on s'interrogera qu'en 2062, il manque des moyens d'assouvir ses rêves de conquêtes, à l'instar du frein qu'est la limitation  de population pour nos armées, car dans Command & Conquer 4 : Le Crépuscule du Tiberium, vous serez limité en valetaille, bonne pour de la chaire à canon.

Alors de mal en pi, votre action se limitera à construire des unités s'opposant à celles de votre ennemi et ce dans la limite de vos points, puisqu'il n'y a plus de construction de base avec son développement et de récolte du Tibérium, tout tourne autour du Crawler et du peu d'unités qu'il peut générer.





Bien sûr, vous pourrez collectionner les bonus laissés sur le champ de bataille par votre ennemi vaincu, mais bon, Command & Conquer se veut plutôt orienté stratégie, plutôt que MMORPG à l'instar d'un WoW, voire même d'un World in Conflict.

Tout tourne autour du VCM, rebaptisé pour l'occasion en Crawler, ainsi dès le début du chapitre, vous partez la fleur au fusil avec un nombre déterminé de Points de Commandement, pour faire simple, c'est l'équivalent de votre capital de construction, autant dire que cela limite grandement les actions.




Il faudra donc bien lire et écouter le résumé des missions avant de partie tête baissée dans la gueule du loup, il faudra faire un choix en fonction des objectifs, compte tenu que grosso-modo, vous ne disposerez pas de plus d'une quinzaine d'unités de combats (tout type confondu), en cas de perte, les points des unités perdues, vous sont capitalisés sur votre compte et vous pourrez de nouveau construire des remplaçants bon pour le combat.





Si vous voulez évoluer, il vous faudra ramasser les quelques bouquets de Tiberium (Vert - Violet) qui traînent sur la carte et les ramener au QG, cela vous donnera quelques Points d'Amélioration, de quoi customiser vos armes, mais cela ne change rien au gameplay de la Saga d'avant l'opus 4 et si vous n'avez pas le niveau de compétence requis (votre commandant), vous pourrez faire une croix sur le déblocage de nouvelles unités et de nouvelles technologies., énervant.

Si la venue du Crawler semble une bonne chose (Attaque-Defense-Soutien), on regrettera qu'en cours de partie, on ne puisse changer l'orientation prise "Errare Humaum est", pour se faire, il vous faudra sacrifier votre Crawler initial au feu de l'ennemi, et en prendre un autre pour avoir accès à de nouvelles dispositions.

En résumé, Command & Conquer 4 : Le Crépuscule du Tiberium , se veut plutôt basé sur une logistique de mouvements basique, plus bourrin que ses prédécesseurs avec des missions éclaires et pas toujours intéressantes et le scénario reste le même : mise en place du Crawler au plus près de l'objectif pour ne pas perdre de temps, construire des unités en adéquation avec les ennemis, etc.




Conclusion :

Avec cet épisode, dernier du genre, Electronic-Arts a voulu faire les choses en grand et se focaliser sur un total changement du gameplay qui a fait ses preuves depuis plus d'une décennie chez les joueurs fans de la série, pas forcement une bonne chose, d'ailleurs : "On ne change pas une équipe qui gagne", Electronic-Arts aurait du s'en souvenir.

Si les 2 campagnes (GDI-NOD) semblent équilibrées et relativement agréables à jouer, c'est du classique de chez Classique et même l'intelligence Artificielle a le QI d'une huître desséchée au soleil, car si vous attaquez le Crawler de ennemi, les unités hostiles en place ne réagiront pas toujours, laissant le pauvre VCM à son destin funeste.

Si le nouveau gameplay pouvait tirer sa substantifique moelle de cet opus IV, il faut le reconnaître, ce n'est pas gagné, loin de là, C&C IV a trop voulu en faire en s'adaptant aux jeux vidéo plus moderne.





On ne comprendra pas pourquoi avoir imposé une limite de population, pourquoi avoir supprimer la partie purement gestion de production, pourquoi copier sur les MMORPG pour les compétences et pourquoi ces choix en début de partie pour les fonctionnalités du Crawler, des changements qui bouleversent l'essence même de Command & Conquer.

Bien sûr, dans Command & Conquer 4 : Le Crépuscule du Tiberium, tout n'est pas à jeter, l'initiative de proposer un centre unique de commandement et de productivité semble une bonne chose pour les combats éclairs et permet une plus grande réactivité face à l'avancée des ennemis, mais le gameplay des anciens C&C avait ravi la communauté.

Si les décors semblent plus noirs et austères, on regrettera le Design des véhicules qui semblent tout droit sorti d'un cartoon, c'est du désuet de chez Désuet, C & C nous avait habitué à beaucoup mieux question graphisme.





Les acteurs de C& C IV sont à la hauteur, surtout Kane qui ne déroge pas à son personnage, les cinématiques sont grandioses et la musique d'ambiance plutôt bien intégrée, mais tout cela ne font pas de Command & Conquer 4 : Le Crépuscule du Tiberium, un Command & Conquer. et ne marquera pas les fans, ni les nouveaux venus, à trop vouloir en faire, Electronic-Arts est passé à coté de la plaque.

En vérité, Command & Conquer 4 : Le Crépuscule du Tiberium, a perdu son âme.





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