Aux États‑Unis, les décès liés à l’alcool sont presque deux fois plus élevés qu’en 1999

Une vaste analyse fondée sur les données du National Vital Statistics System des CDC américains offre un tableau plutôt préoccupant sur la consommation d’alcool chez les habitants des États-Unis: depuis 1999 jusqu’à aujourd’hui, les décès liés à l’alcool auraient presque doublé, avec un pic particulièrement marqué pendant la pandémie de Covid et un aiguë augmentation des décès chez les femmes entre 25 et 34 ans. Les détails de l’analyse ont été publiés dans PLOS Global Public Health.

L’étude. Les chercheurs se sont concentrés sur 14 causes de décès liées à la consommation d’alcool, parmi lesquelles la maladie alcoolique du foie (ALD, de l’anglais alcohol-associated liver disease), des troubles mentaux et comportementaux tels que le syndrome de sevrage et les psychoses alcooliques, et l’intoxication.

De l’analyse est ressorti que, entre 1999 et 2024, les décès dus à l’alcool aux États-Unis ont augmenté de 89%: la majorité des décès serait liée à l’ALD et, dans une moindre mesure, aux troubles mentaux et comportementaux.

Le rôle de la Covid. Le pic le plus élevé a été enregistré en 2021, lorsque plus de 54 000 Américains sont morts: à l’époque nous venions de traverser des confinements sévères liés à la pandémie de Covid, et de nombreuses personnes souffrant déjà de troubles liés à la consommation d’alcool ont eu des difficultés à accéder aux traitements. En 2024, le nombre de décès est tombé mais est resté supérieur d’environ 25% au niveau pré-pandémique.

Femmes jeunes et Autochtones Américains. Les populations les plus touchées seraient les Autochtones Américains continentaux et les habitants autochtones de l’Alaska (désignés AIAN en anglais, pour American Indian/Alaska Native): la mortalité liée à l’alcool chez les hommes AIAN est three fois supérieure à celle des hommes blancs, et celle des femmes AIAN quatre fois supérieure à celle des femmes blanches.

Autre catégorie sur le radar en raison de la flambée des décès, celle des femmes âgées de 25 à 34 ans: dans ce cas, les décès dus à l’alcool seraient passés de 0,9 pour 100 000 en 1999 à 3,2 pour 100 000 en 2024 – indiquant une hausse de 255%. Les décès d’hommes dans la même tranche d’âge ont également augmenté, passant de 2,3/100 000 en 1999 à 6,5/100 000 en 2024 (une hausse de 188%).

Bien que ces chiffres soient inquiétants, ils seraient probablement sous-estimés, car l’analyse n’a pas pris en compte les décès liés à des maladies chroniques provoquées par l’alcool, comme certains cancers ou des événements cardiovasculaires.

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