Les déserts rocailleux, également appelés « reg » , « hamada » et « gibbers », constituent des régions arides caractérisées par une surface recouverte de roches, gravier ou cailloux, avec peu ou pas de sable. Ces déserts représentent une grande partie des zones désertiques de la planète et jouent un rôle majeur dans leur écologie. Ils se forment principalement par l’érosion de leurs roches, causée par le vent, l’eau et les variations de température. Parmi les exemples célèbres, on trouve le désert du Gobi, le désert d’Atacama et la Hamada du Draa. Dans cet article d’EcologieVerde, nous allons vous en dire plus sur tout ce que vous devez savoir concernant ce que sont les déserts rocailleux, comment ils se forment et quelques exemples.
Que sont les déserts rocailleux
Les déserts rocailleux sont de vaste étendues arides caractérisées par une surface principalement constituée de pierres, gravier et rochers, plutôt que de sable. Contrairement aux déserts de sable, où dominent de gigantesques dunes mobiles, ces zones présentent un sol dur et rocheux qui peut s’étendre sur plusieurs kilomètres. On retrouve ces déserts dans diverses régions du monde, représentant une part importante des zones désertiques de la planète.
Selon leur localisation, ces déserts portent différents noms : dans le nord de l’Afrique, notamment dans le Sahara, on parle de « reg ». Ce terme désigne une plaine recouverte de pierres et cailloux compactés, souvent révélée après que le vent ait évacué les particules fines de sable. En zones montagneuses ou en hautes plateaux désertiques, on utilise souvent le terme « hamada », qui désigne des surfaces rocheuses dures, façonnées par l’érosion éolienne et les variations de température. En Australie, ils sont désignés par le terme « gibbers », évoquant ces plaines dominées par des amas arrondis de cailloux polis par le vent et le temps.
De prime abord, les déserts rocailleux peuvent paraître inertes ou hostiles, mais en réalité, ils possèdent des caractéristiques uniques qui les distinguent d’autres types de déserts :
- Surface rocheuse et stable : contrairement aux dunes mouvantes, les plaines caillouteuses offrent un sol plus solide, facilitant la circulation des véhicules ou des animaux.
- Variations extrêmes de température : ces déserts connaissent d’importants écarts thermiques, avec des journées très chaudes et des nuits glaciales.
- Basse végétation : peu d’espèces végétales y survivent, faute d’eau et de sol peu fertile. Seuls certains végétaux résistants à la sécheresse, comme les petits arbustes ou certains cactus, y poussent en nombre limité.
- Erosions visibles : on observe souvent des formations rocheuses altérées par la pression du vent et le déplacement de cailloux, créant des paysages aux formes étonnantes.
Il peut également être utile de s’intéresser aux Facteurs biotiques et abiotiques qui influencent ces milieux désertiques.
Comment se forment les déserts rocailleux
La genèse de ces déserts repose sur un processus géologique et climatique qui s’étale sur des milliers, voire des millions d’années. Voici les principales étapes de leur formation :
1. Érosion des roches : fragmentation par agents naturels
Le début de la formation des déserts rocailleux consiste en le phénomène de météorisation ou de dégradation mécanique, qui fragmente les grandes roches en particules plus petites sans modifier leur composition chimique. Ce processus est principalement dû à :
- Variations extrêmes de température : durant la journée, la chaleur intense pousse les roches à se dilater, tandis que la nuit froide provoque leur contraction. Avec le temps, cette répétition d’expansion et de contraction crée des fissures qui finissent par décomposer la roche.
- Action du vent et de l’eau : bien que le climat désertique soit sec, les pluies occasionnelles et les vents forts contribuent à user les roches, accélérant leur fragmentation. Vous pouvez consulter notre article sur la Erosion hydrique : définition, types, causes et conséquences pour en savoir davantage.
2. Élimination des particules fines : déflation et érosion éolienne
Dans les régions arides, le vent joue un rôle crucial dans l’érosion éolienne. La déflation consiste en l’enlèvement des sédiments légers, comme le sable ou la poussière, transportés par les courants d’air. Ainsi, ne subsistent à la surface que les matériaux plus lourds, tels que cailloux et gros gravier.
Pour approfondir, découvrez notre article sur la Erosion éolienne : définition, types et exemples.
3. Compactage et stabilisation du sol
Au fil du temps, l’élimination des particules fines favorise la formation d’une couche de roches et cailloux qui protège le sol sous-jacent contre une nouvelle érosion. Cette couche rocheuse agit comme une barrière naturelle face au vent, stabilisant le paysage et empêchant la surface de se désagréger facilement.
4. Formation d’une surface dure et résistante
Lorsque les cailloux sont exposés en surface, ils peuvent former une croûte compacte, renforcée par la minéralogie du sol et par de rares précipitations, qui consolide cette membrane. Ce processus aboutit à la formation d’un terrain dur, caractéristique des déserts rocailleux, aussi appelés « reg », « hamada » ou « gibbers ».
L’ensemble de ces phénomènes (météorisation, érosion éolienne, déflation, compactage et consolidation) explique la genèse de ces paysages pierreux que l’on retrouve dans différents déserts à travers le monde.
Exemples de déserts rocailleux
Voici quelques-uns des déserts rocailleux majeurs à travers le monde :
- Désert du Sahara (Afrique) : il s’agit du plus grand désert chaud de la planète, avec une superficie d’environ 9,2 millions de km². Si l’on l’associe souvent aux dunes de sable, en réalité plus de 70 % de sa surface est rocailleuse ou pierreuse. Vous pouvez en apprendre plus sur la faune saharienne dans notre article sur les Animaux du désert du Sahara.
- Désert de Gibson (Australie) : couvrant environ 156 000 km², il est constitué en grande partie de ce que l’on appelle localement des gibbers, ces surfaces couvertes de cailloux arrondis poli par l’érosion éolienne.
- Désert de Gobi (Mongolie et Chine) : s’étendant sur près de 1,3 million de km², il est un autre exemple typique de désert rocailleux. Bien qu’il possède quelques zones de dunes, la majorité de ses étendues sont plates, recouvertes de gravier et de rochers, ce qui en fait un désert à climat froid, avec des hivers très rigoureux.
- Désert d’Atacama (Chili) : situé dans le nord du pays, c’est l’un des lieux les plus arides au monde, avec moins d’1 mm de précipitations annuelles dans certains endroits. Si une partie est constituée de dunes, la plus grande surface est composée de roches nues et de gravier. Pour en savoir plus, consultez nos articles sur Pourquoi ne pleut-il pas dans le désert d’Atacama et la Flore et faune de l’Atacama.
- Hamada du Draa (Maroc et Algérie) : cette vaste haute plaine rocheuse située dans le Sahara occidental est un exemple emblématique de hamada, dominée par des rochers érodés et des cailloux roulés.
- Désert de Karakoum (Turkménistan) : occupant environ 70 % du territoire turkmène, il s’étend sur plus de 350 000 km². Même s’il présente quelques dunes, la majorité est rocailleuse, avec des zones de gravier et des sols compactés.
Pour approfondir, si vous souhaitez lire d’autres articles similaires à Déserts rocailleux : ce qu’ils sont, comment ils se forment et exemples, n’hésitez pas à consulter notre catégorie sur les Écosystèmes.
- Désert rocheux ou Hamada. Qatar e-Nature. Disponible sur : https://www.enature.qa/ecosystem/rocky-desert-or-hamada/
- Désert rocheux. Nature Spots. Disponible sur : https://www.naturespots.net/habitats/dunes-deserts/12759-rocky-desert
- Les plus grands déserts de la Terre. Astronoo. Disponible sur : https://astronoo.com/es/articulos/todos-los-desiertos-del-mundo.html