Foire aux questions (FAQ)


Eine Kundin steht in einem russischen Supermarkt vor einem Regal.


FAQ

Économie faible
Comment se porte l’économie russe

Date : 27/09/2025 13:24

Hausse des impôts et avertissements de récession : l’industrie de défense maintient l’économie russe en marche, mais de nombreux autres secteurs connaissent des difficultés. Un panorama.

Les signaux d’alerte pour l’économie russe se multiplient. Même des hauts responsables gouvernementaux prévoient une baisse marquée de la croissance. Désormais, le cabinet doit aussi faire payer le peuple via une hausse inattendue de la TVA pour financer les dépenses énormes liées à la guerre.

Le président américain Donald Trump a récemment qualifié la Russie de « tigre de papier », l’économie étant dans un « état épouvantable ». Une crise est-elle réellement envisageable pour le pays ?

Quelles branches traversent actuellement une crise ?

Dans de nombreux secteurs civils, il existe des problèmes évidents. « Une situation difficile dans certains secteurs », déclarait il y a une semaine la patronne de la Banque centrale russe, Elvira Nabiullina, citant notamment l’industrie pétrolière, le charbon et l’acier. Par ailleurs, les constructeurs automobiles se plaindraient aussi de baisses de leurs ventes.

Dans le secteur du logement, le recul des crédits hypothécaires subventionnés par l’État crée une stagnation de longue durée. Et désormais la pression sur le commerce de détail s’alourdit à cause d’une hausse de la TVA.

À quel point la croissance pourrait-elle déraper ?

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a abaissé ses prévisions de croissance pour la Russie et prévoit pour cette année une croissance économique de seulement 1,3 %. Cette prévision demeure toutefois supérieure à celle de l’Allemagne ou de la zone euro, qui n’anticipent qu’un peu moins d’un pour cent de croissance.

Le ministère russe des Finances a abaissé sa prévision de croissance pour 2025, passant de 2,5 % à 1,5 %. Le directeur de Sberbank, German Gref, avait même averti d’une crise : si la Banque centrale n’abaisse pas drastiquement les taux, le pays risquerait la récession.

Comment réagit le gouvernement russe ?

La TVA doit passer de 20 à 22 % à l’approche du tournant de l’année. Mieux encore : les petites entreprises réalisant un chiffre d’affaires de plus de dix millions de roubles (environ 100 000 euros) seront désormais assujetties à cette taxe — jusqu’ici, le seuil était six fois plus élevé.

Cette hausse surprend en partie : en 2024, le président du Kremlin, Vladimir Poutine, avait encore promis de ne pas toucher aux impôts avant 2030. D’autre part, cette mesure était depuis longtemps considérée comme inévitable en raison du déficit budgétaire colossal — jusqu’en août, il s’élevait à 43 milliards d’euros.

L’argent serait nécessaire notamment pour le financement de la défense et de la sécurité, écrit le ministère des Finances. En d’autres termes : pour la poursuite de la guerre.

Comment la guerre pèse-t-elle sur l’économie russe ?

La guerre contre l’Ukraine a bouleversé la logique des prix. De nombreuses entreprises hors du secteur de la défense doivent aussi, en raison de la pénurie de main-d’œuvre liée à la mobilisation, payer des salaires élevés pour retenir ou attirer du personnel.

À cela s’ajoutent les coûts de la guerre. Difficiles à chiffrer, mais les dépenses budgétaires pour les postes défense et sécurité intérieure s’élèvent cette année à 135 milliards d’euros — soit environ 40 % du budget total.

Sont exclues ici les coûts à long terme des sanctions, qui se traduisent par un retard technologique dû aux restrictions à l’importation, et les dégâts de guerre. Car même les régions frontalières russes et surtout l’industrie pétrolière souffrent fortement des attaques menées par l’Ukraine dans sa lutte défensive.

À quel point l’industrie pétrolière russe est-elle touchée ?

L’industrie pétrolière russe souffre depuis longtemps des sanctions. Moscou est contraint de vendre sa matière première avec des rabais sur le marché mondial. L’Inde et la Chine y prélèvent surtout encore leur part.

Désormais, toutefois, l’effet des attaques par drones ukrainiens devient aussi visible. Dans la partie européenne de la Russie, des dizaines de raffineries ont été attaquées, certaines ont dû fermer pendant des mois.

Le vice-Premier Alexandre Nowak a prolongé jusqu’à la fin de l’année l’interdiction d’exporter du carburant, car il manque de l’essence et du diesel sur le territoire. Le gouverneur par intérim de Crim, Sergueï Aksyonov, sur la péninsule annexée, a dû rassurer les habitants par une vidéo, promettant que la situation s’améliorerait dans deux semaines.

Qu’est-ce qui se cache derrière l’affirmation « tigre de papier » de Trump ?

La Russie serait faible et, après plus de trois ans de guerre sans véritables succès, « agit comme un tigre de papier », écrivait Trump sur Truth Social. Après une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, il s’est même dit convaincu que Kiev serait « en mesure, avec le soutien de l’Union européenne, de reconquérir l’ensemble de l’Ukraine dans sa forme originelle ». Vladimir Poutine et la Russie étaient, selon lui, en grande difficulté économique.

Ce commentaire a modifié le ton habituel de Trump envers Moscou. Si sa rhétorique se traduisait par de nouvelles sanctions contre l’économie russe ou par un renforcement du soutien militaire à l’Ukraine, cela constituerait un coup sévère pour la Russie. Le fait d’exercer davantage de pression sur le secteur pétrolier et gazier pourrait encore affaiblir les caisses de guerre russes. Quant à savoir si Trump agira réellement, cela demeure incertain.

Que se passerait-il si la Russie mettait fin à la guerre ?

Une fin de guerre réduirait la pression des sanctions et mettrait fin aux attaques ukrainiennes sur l’industrie pétrolière russe. Par ailleurs, le secteur de la défense resterait le seul dans une formation où la croissance économique est encore soutenue, compte tenu des difficultés des autres secteurs civils.

Ce secteur représente huit pour cent du produit intérieur brut. Un retour à une économie de paix impliquerait une chute massive. De plus, on ignore ce qu’il adviendrait des personnes revenant du front. Un risque de hausse du chômage persiste.

Article pensé et écrit par :
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