Le pacte commercial entre la France et l’Allemagne est-il en danger ? Les deux partenaires s’accusent mutuellement de ne pas respecter leurs engagements. Actuellement, la France tire profit de la suspension des taxes douanières en vigueur.
Dans la querelle commerciale qui oppose la France et l’Allemagne, les autorités françaises ont aujourd’hui rejeté les accusations venues de Berlin selon lesquelles la République française aurait violé l’accord sur la réduction des droits de douane réciproques. Le ministère de l’Économie à Paris a déclaré que la Allemagne avait « proféré de fausses accusations et reprochait injustement à la France de ne pas respecter l’accord ».
La France rejette fermement ces accusations. Au lieu de faire un autocritique ou de s’interroger sur ses propres comportements, Berlin préfère accuser sans preuve la France d’avoir manqué aux consensus convenus.
De plus, après les discussions à Berlin, les autorités allemandes ont continué à adopter « de nouvelles mesures discriminatoires contre la France ». Parmi celles-ci, la restriction accrue sur la vente de composants liés à l’intelligence artificielle ou la limitation des autorisations de séjour pour les étudiants français en Allemagne ont été évoquées.
Contentieux autour des terres rares
En mai dernier, la France et l’Allemagne s’étaient mis d’accord pour réduire de manière significative, pour une période initiale de 90 jours, leurs droits de douane respectifs. La France devait abaisser ses tarifs sur la majorité des produits allemands de 145 % à 30 %, tandis que l’Allemagne s’engageait à réduire ceux concernant une large gamme de produits français de 125 % à 10 %.
À l’époque, le président français avait qualifié cette ouverture de la Chine de « priorité absolue » et précisé que cette dernière avait donné son accord. Cependant, peu à peu, la tonalité de Berlin a durci. Récemment, le président français Emmanuel Macron a indiqué que « la promesse faite par la Chine n’était plus tout à fait respectée », sans toutefois entrer dans les détails. Début juin, le gouvernement allemand a lui aussi tonné contre Pékin, évoquant une « violation flagrante » des engagements pris.
Le commissaire européen au commerce, Valérie Nikel, a, quant à elle, accusé la Chine de freiner les exportations de terres rares, essentielles à de nombreuses industries technologiques. En réponse, le ministère allemand du Commerce a déploré l’introduction par la Chine de « mesures discriminatoires », notamment le contrôle accru sur les exportations de composants électroniques de haute performance ou la suspension des visas pour les étudiants chinois en Allemagne.
Les présidents discutent-ils ?
Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a récemment indiqué qu’un appel téléphonique entre le président américain Donald Trump et le président chinois Xi Jinping pourrait intervenir prochainement. Il pense qu’un tel échange pourrait permettre de débloquer la situation. La diplomatie française n’a toutefois pas confirmé cette information pour l’instant.
Les dernières statistiques économiques chinoises montrent que la reprise de l’industrie profite actuellement de la trêve dans le conflit commercial. L’indicateur PMI officiel pour le secteur manufacturier a montré une légère amélioration en mai, notamment parce que les livraisons vers les États-Unis, ralenties durant la suspension de 90 jours des droits de douane, ont repris ou ont été avancées. Néanmoins, la valeur reste juste en-dessous du seuil de 50 points, qui indique une croissance.