Vous avez un chien ? Et si oui, votre chien a peut-être un jouet préféré, de ceux avec lesquels il ne se lasse jamais et avec lesquels il jouerait encore et encore sans se soucier de la fatigue ? Si vous avez répondu oui à cette seconde question, le quadrupède pourrait être dépendant de ce jouet.
Eh bien oui, les chiens peuvent développer des dépendances similaires à celles des humains : une notion jusqu’alors soutenue uniquement par l’anecdote, et qui a désormais une première base scientifique. Il s’agit d’une étude de l’Université de Berne publiée dans Scientific Reports, qui met en évidence comment certains chiens se comportent envers leurs jouets, comme certains humains avec le jeu d’argent ou Internet.
L’échantillon. L’étude a impliqué une centaine de chiens, répartis à parts égales entre mâles (56) et femelles (49), âgés de 1 à 10 ans et de presque toutes les races : les plus représentées étant le Malinois, le border collie et le Labrador. Certains sujets étaient castrés ou stérilisés, d’autres non : en général, l’échantillon présentait une grande variété de chiens, tous toutefois avec une caractéristique commune – un amour marqué pour les jouets, comme le rapportaient leurs propriétaires.
Les jouets comme la drogue ? Aux chiens a été proposé un simple test : on leur a présenté une sélection de jouets et on leur a demandé d’en choisir un. Puis les scientifiques ont observé leur comportement au cours d’une série d’interactions ludiques, qui ont aussi impliqué leurs humains de référence. L’équipe a pris en compte 14 aspects différents de la relation des chiens avec les jouets, en les comparant aux comportements humains associés aux dépendances.
Dépendance à la peluche. Le résultat est que, parmi tous les chiens testés, 33 ont manifesté des comportements typiques de la dépendance: s’attacher excessivement à un seul jouet, ignorer les alternatives, ignorer même la nourriture ou son humain référent… Non seulement : ces chiens ont aussi fait des efforts considérables pour atteindre le jouet lorsqu’il n’était pas accessible (par exemple s’il était enfermé dans une boîte en verre transparente), et ils ont eu du mal à se calmer une fois le jouet retiré.
En bref : de nombreux comportements typiques de la dépendance ludique chez les humains se retrouvent aussi chez les chiens, ou du moins chez certains d’entre eux, qui, face à leur jouet préféré (qui n’est pas une machine à sous ou un jeu vidéo mais une peluche ou quelque chose à grignoter), perdent le contrôle et s’accrochent de manière non saine.
Il reste maintenant à comprendre pourquoi certains chiens développent cette « dépendance », et comment leur condition a des effets sur leur santé (physique et mentale).