Ce malaise est causé par les contractions de l’utérus, qui se contracte durant son processus de involution, passant d’environ un kilogramme à une trentaine de grammes. Mais pourquoi surviennent-elles ? Quelle est leur véritable fonction ?
La période du post-partum, c’est-à-dire les deux heures suivant l’expulsion du placenta après la naissance du bébé, marque le début du puerperium. Cette phase est à la fois délicate et intense pour la mère et pour le nouveau-né, car elle implique les premiers ajustements physiques à cette nouvelle condition. Parmi les phénomènes qui peuvent toucher la femme au cours de cette période, il existe ce qu’on appelle communément les « cramps utérins ». Mais comment se manifestent-ils et pourquoi apparaissent-ils ? Commençons par préciser que ces contractions utérines après l’accouchement ont une fonction hémostatique ; elles jouent un rôle essentiel pour prévenir les risques de saignement excessif. Mais entrons dans le détail.
Qu’est-ce que les cramps utérins ?
Que sont précisément ces cramps utérins ? Les phénomènes liés au retour des organes et des systèmes reproducteurs de la femme à leur état antérieur à la grossesse commencent immédiatement après l’accouchement et se prolongent tout au long du postpartum.
Durant cette période, on observe des réactions générales affectant le système cardio-vasculaire, respiratoire, urinaire et digestif, mais aussi des phénomènes locaux touchant spécifiquement l’appareil génital. Parmi eux, figure la contraction de l’utérus, qui intervient pour limiter la perte de sang après l’accouchement (il est d’ailleurs souvent appelé « formation du globe de sécurité » pour décrire la forme que prend l’utérus lors de sa contraction, ainsi que pour souligner les bénéfices en termes de sécurité). Cette contraction importante de l’utérus peut provoquer des douleurs viscérales, ressemblant à des crampes menstruelles, souvent désignées par le terme de « cramps utérins ».
Mais concrètement, quand surviennent ces cramps utérins ? Ils peuvent débuter dès les premières deux heures après la naissance et persister durant la première semaine du postpartum. Comme nous le verrons dans le paragraphe suivant, leur intensité est fortement influencée par l’hormone appelée oxytocine.
Causes et symptômes des cramps utérins
Pourquoi ces cramps utérins apparaissent-ils ? Lors de l’expulsion du placenta, processus appelé « lochiar », une perte de sang physiologique survient. Pour que cette hémorragie se résorbe rapidement, il est nécessaire que des mécanismes hémostatiques se mettent en place, principalement grâce à la contraction des muscles utérins. Dans ce contexte, un rôle crucial est joué par l’oxytocine. Cet hormone atteint son pic maximal dans les 15 à 60 minutes suivant la naissance, en réaction aux sensations que ressent la mère lors de la rencontre avec son bébé et à l’expulsion du placenta.
Les niveaux élevés d’oxytocine, qui ont facilité la séparation du placenta et la formation du « globe de sécurité », sont également indispensables après l’accouchement pour maintenir l’hémostase mécanique, réduire les pertes sanguines et renforcer le lien mère-enfant. La sécrétion d’oxytocine est stimulée par la succion du sein et le contact peau à peau entre la mère et le bébé, surtout si cela se produit dans un environnement calme et dépourvu de perturbations. L’oxytocine agit simultanément sur l’utérus, provoquant la contraction de la musculature utérine, et sur les cellules musculaires entourant les alvéoles mammaires, permettant la sortie du colostrum (le premier lait).
L’hémostase mécanique, ou formation du « globe de sécurité », se manifeste chez la mère par une sensation de crampe dans le bas-ventre, ce qui est caractéristique des cramps utérins. Parmi les autres symptômes, on trouve la douleur localisée au niveau du bas du dos, qui peut parfois irradier vers la racine des cuisses. L’intensité de ces contractions varie beaucoup d’une femme à l’autre, étant plus fréquentes chez celles ayant déjà eu plusieurs enfants, en particulier à partir du deuxième ou troisième accouchement. En effet, après plusieurs naissances, l’utérus doit travailler davantage pour retrouver sa forme et sa taille d’avant la grossesse.
Parfois, ces cramps peuvent être extrêmement douloureux en raison de la présence de caillots que l’utérus tente d’expulser spontanément en augmentant ses contractions. À surveiller, la présence de caillots ou de pertes sanguines accrues au fil des jours, ce qu’on appelle lochies.
Traitements et remèdes pour soulager les cramps utérins
« Lors de l’allaitement, je ressens de violents crampes abdominales… Existe-t-il des solutions pour soulager ces cramps utérins ? » Comme nous l’avons vu, ces douleurs sont dues aux contractions de l’utérus, qui se contracte et se réduit lors de son processus de reprise, passant d’environ un kilogramme à une trentaine de grammes, et qui revient dans la cavité pelvienne après la naissance. Pour atténuer ces cramps post-partum, il est souvent conseillé de prendre de l’ibuprofène ou du paracétamol, mais uniquement après consultation médicale préalable.
Il est également possible d’utiliser des méthodes non médicamenteuses : par exemple, appliquer une bouillotte d’eau chaude sur le ventre ou dans le bas du dos peut aider à soulager les douleurs. Ces crampes disparaissent généralement d’elles-mêmes au bout de 4 à 7 jours après l’accouchement.
Mais quand faut-il s’alarmer ? Si ces douleurs persistent plus de 7 à 10 jours ou si la prise d’analgésiques classiques ne permet pas de les réduire, il faut consulter rapidement une sage-femme ou un gynécologue. Dans certains cas, des cramps utérins persistants peuvent être liés à la présence de caillots que l’utérus essaie d’éliminer en se contractant intensément, ce qui nécessite une prise en charge médicale particulière.