Ne pas s’inquiéter si votre bébé dort beaucoup : conseils pour comprendre son sommeil

Chaque enfant est unique, avec des besoins spécifiques qui peuvent influencer la quantité d’heures de sommeil nécessaires. En général, chez le nouveau-né, ces besoins en sommeil sont particulièrement importants. Toutefois, il existe certains signes d’alerte à surveiller et à corriger, car ils peuvent indiquer un sommeil irrégulier ou la présence éventuelle de pathologies.

Un sommeil excessif chez le nouveau-né, une réalité ou une exception ?

Lorsqu’un nouveau-né dort de manière prolongée, allant jusqu’à avoir des difficultés à se réveiller pour manger et que ces épisodes de sommeils prolongés deviennent fréquents et réguliers, il est compréhensible que les parents s’inquiètent. Une situation particulièrement préoccupante est celle du nouveau-né léthargique : il se trouve dans un état de sommeil profond anormal, précédé d’une grande fatigue, d’une faiblesse et d’un manque d’énergie, ce qui peut indiquer une condition grave.

Mais existe-t-il vraiment des nouveau-nés qui dorment « trop » ? La réponse est nuancée. Un bébé qui dort trop est généralement celui qui présente des signes de somnolence prolongée par rapport aux recommandations pour son âge. Il faut garder à l’esprit que chaque bébé est différent et a des besoins spécifiques, influencés par plusieurs facteurs. Selon des spécialistes de la National Sleep Foundation, un nouveau-né a besoin en moyenne de 14 à 17 heures de sommeil par jour, voire 18 à 19 heures dans les premières semaines après la naissance. Pendant ces premiers mois, il se réveille en moyenne toutes les deux à trois heures pour être allaité. À cette étape, il ne distingue pas encore très bien le jour de la nuit, un apprentissage qui interviendra plus tard.

Bien que le sommeil soit crucial pour la santé et le développement du nourrisson, il est important de noter qu’il y a peu d’études approfondies sur le sommeil durant les premières semaines et les premiers mois de vie. Certains bébés peuvent dormir davantage sans qu’il y ait de problème de santé apparent, tout comme d’autres ont besoin de moins de sommeil.

Par ailleurs, certains nouveau-nés, notamment ceux nés prématurément, avec un poids inférieur à la moyenne ou ayant nécessité un traitement médicamenteux, tendent à dormir plus longtemps. Dans ces cas-là, ces périodes de sommeil supplémentaires jouent un rôle essentiel pour la maturation du cerveau et le développement général de l’enfant.

Une étude publiée dans Nature Pediatric Research a examiné le suivi du sommeil chez des nouveau-nés prématurés, utilisant la technique de l’EEG (électroencéphalogramme) en unité de soins intensifs néonatals, avec un âge gestationnel moyen d’environ 36 semaines. Bien que d’autres recherches soient nécessaires pour confirmer ces résultats, il apparaît que plus un bébé est en avance ou en retard par rapport à la date prévue d’accouchement, plus il présente de phases de sommeil « tranquilles » ou « actives » (ces dernières étant caractérisées par des mouvements oculaires et un sommeil moins profond). Les bébés prématurés, même sans pathologies, ont besoin de récupérer et de rattraper leur développement, ce qui explique cette différence.

Pour évaluer si un nouveau-né présente un sommeil excessif ou un état de léthargie, il est utile de prendre en compte plusieurs facteurs, tels que :

  • la croissance et le développement général ;
  • le poids ;
  • le comportement durant les périodes de veille ;
  • la réactivité ;
  • la force de succion lors de l’allaitement ou de l’alimentation au biberon (en effet, en cas de faiblesse ou de léthargie, la difficulté à s’alimenter pourra être encore plus évidente) ;
  • l’apparition de signes de malaise ou de mal-être général.

En cas de doute ou d’inquiétude concernant le sommeillonge de l’enfant, il est primordial de consulter un pédiatre. Ce dernier pourra déterminer si le sommeil excessif est simplement normal ou s’il s’inscrit dans une problématique plus sérieuse, notamment si le bébé ne parvient même pas à se réveiller pour manger, qu’il paraît peu réactif ou qu’il montre d’autres signes de déshydratation ou de faiblesse.

Quelques conseils pour gérer le sommeil du bébé

« Que faire lorsque le nouveau-né dort trop ? » En réalité, il faut d’emblée préciser qu’un bébé qui « dort trop » — c’est-à-dire dont le seul problème serait une durée de sommeil supérieure à celle recommandée selon son âge — n’existe pas vraiment. La clé réside dans la surveillance et l’adaptation aux besoins spécifiques de chaque enfant.

Voici quelques recommandations pour assurer un sommeil sain, sécurisé et plus régulier à votre bébé :

  1. Surveiller le sommeil : tenir un journal avec les horaires de réveil et de sommeil, la durée de chaque phase, permet de mieux connaître ses habitudes et de repérer d’éventuels dérèglements.
  2. Instaurer une routine quotidienne : par exemple, un bain chaud en soirée, un allaitement dans un environnement calme avec des lumières tamisées, à distance des bruits. Ces petits gestes favorisent un sommeil plus reposant et prévisible. Bien que dans les premières semaines il soit difficile de fixer une heure précise, ces habitudes instaurent un cadre rassurant.
  3. Stimuler le bébé durant ses périodes de vigilance : lorsqu’il est éveillé, privilégier des activités favorisant son développement telles que le contact peau à peau, exposer progressivement à la lumière du jour pour différencier jour et nuit, lui parler, le caresser, lui masser le visage ou le ventre. Il faut toutefois éviter tout mouvement brusque, comme changer de position de façon soudaine ou exercer une pression excessive sur le corps ou les articulations.
  4. Assurer la sécurité du sommeil : il est essentiel que l’environnement soit adapté, avec une température ne dépassant pas 20°C, pour favoriser la respiration et réduire les risques d’éveil brusque. La position du bébé sur le dos, sur une surface ferme et stable, sans coussin, couvertures ou autres objets pouvant provoquer un risque d’étouffement, est également impérative. Ces consignes contribuent à prévenir le risque de SIDS (syndrome de mort subite du nourrisson).

Dans les premières semaines, le nourrisson a besoin à la fois de beaucoup de sommeil et d’une alimentation adaptée. Lorsqu’on le allaite, on tend à répondre à ses sollicitations, qui sont souvent irrégulières et dictées par ses besoins. Si le bébé se réveille moins souvent, le principal souci est la crainte qu’il consomme moins de lait, qu’il devienne faible ou qu’il entre dans un cercle vicieux de léthargie. Il est important de souligner qu’en cas de diminution significative ou prolongée de ses réveils, il pourrait s’agir de phases transitoires qui peuvent être surmontées en renforçant une routine de sommeil régulière.

Pour les bébés nourris au lait artificiel, les réveils peuvent être moins fréquents, car la digestion est généralement plus longue que pour le lait maternel. Dans tous les cas, il est crucial de suivre la croissance, le poids et la santé globale de l’enfant, en tenant compte de leur évolution dans le temps.

Doit-on s’inquiéter si le bébé dort beaucoup ?

« Quand faut-il s’alarmer si le nouveau-né dort trop ? » Rappelons que durant les premiers mois, le sommeil est vital pour la croissance et le développement. Il ne faut donc pas s’inquiéter systématiquement en cas de sommeils prolongés, à moins que d’autres signes préoccupants n’apparaissent, à discuter avec le pédiatre. Parmi eux :

  • Des difficultés à se réveiller pour la nourriture ou un manque d’intérêt apparent ;
  • Une léthargie manifeste, avec peu d’énergie, un tonmusculaire faible ou une incapacité à réagir aux stimuli ;
  • Une mauvaise évolution du poids, avec une prise insuffisante ou une perte de poids ;
  • Des signes de déshydratation : urine foncée, peu ou pas de mictions, lèvres et langue sèches, peau froide, irritabilité ;
  • Des périodes de sommeil très longues, avec peu de réveils ou de mouvement ;
  • Une réactivité faible aux stimulations, peu de réaction aux bruits, au toucher ou aux autres stimuli.

Pour déterminer si ces symptômes indiquent un problème plus grave, il est essentiel que le bébé fasse l’objet d’un contrôle médical approfondi. Si le sommeil prolongé n’est dû à aucune pathologie mais entraîne une baisse de l’alimentation ou d’autres désagréments, le spécialiste pourra proposer des mesures pour remédier à la situation.

Cependant, il existe aussi des situations de léthargie persistante qui nécessitent une hospitalisation et une prise en charge urgente, notamment en cas de :

  • Infections ;
  • Hypoglycémie ;
  • Troubles du métabolisme ;
  • Problèmes hépatiques ;
  • Affections cardiorespiratoires ;
  • Pathologies neurologiques.

Ces cas graves, bien que plus rares, rappellent l’importance d’observer attentivement le sommeil et le comportement de nos tout-petits. Toute modification, même minime, doit être signalée rapidement au pédiatre ou au spécialiste pour une intervention rapide, afin de garantir la meilleure prise en charge possible et de prévenir d’éventuelles complications.

Article pensé et écrit par :
Avatar de Julie Ménard
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