Pourquoi sommes-nous moins intelligents en groupe ? Les effets de la psychologie de groupe sur la cognition

La tentation du conformisme : quand la pression sociale influence nos décisions

Combien de fois, en repensant aux décisions prises avec des amis, se dit-on qu’on aurait peut-être fait mieux en restant seul ? De nombreux psychologues et sociologues expliquent que cette tendance s’explique par un phénomène psychologique profondément enraciné en nous. Il s’agit d’un réflexe qui nous pousse, motivé par un instinct de survie lié à notre besoin d’appartenance, à nous conformer aux comportements du groupe. Ce besoin de se fondre dans la masse facilite l’acceptation par le groupe en créant un sentiment d’unité et de cohésion. Ce comportement, observé depuis les années 1950, a été nommé groupthink. Il a été mis en lumière dans les années 1970 par les travaux du psychologue américain Irving Janis, qui ont permis à la communauté scientifique de mieux comprendre ce phénomène.

Le besoin d’appartenance et ses dangers

Le sens d’appartenance. Irving Janis a défini les caractéristiques essentielles du groupthink, un comportement qui pousse parfois les individus à agir de manière irréfléchie simplement pour être acceptés par leur groupe de référence. L’un des effets les plus préoccupants de cette dynamique est la déindividuation. Cela correspond à une perte de conscience individuelle, où chaque membre du groupe se sent réduire à un simple spectateur, ou même à une présence invisible, se sentant protégé par la masse. Cette déresponsabilisation peut mener à des comportements violents ou extrêmes, notamment lorsque l’identité du groupe prime sur celle de chaque individu. On retrouve ce genre de situations dans des bandes de jeunes violents ou dans certaines sectes, où la normalité et les valeurs personnelles se dissipent sous la pression collective.

Ces dynamiques soulignent l’importance de l’autonomie individuelle face à la pression du groupe, mais elles rappellent aussi combien notre besoin d’intégration peut devenir un piège lorsque la volonté collective nous pousse à agir contre nos principes ou notre jugement personnel.

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Avatar de Julie Ménard
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