Protocole de Cartagena : définition, objectifs et pays signataires en 2024

À la fin du XXe siècle, de nombreux représentants issus des communautés scientifique, économique et politique de divers pays à travers le monde se sont rassemblés pour discuter d’une industrie nouvelle qui révolutionnait à la fois la science et le commerce. Il s’agissait de l’industrie de la biotechnologie. Considérée comme l’une des industries mondiales à la croissance la plus rapide et d’une importance cruciale, elle nécessitait l’établissement d’un cadre réglementaire précis. L’objectif était de garantir la protection de l’environnement tout en favorisant le commerce international. C’est dans cette optique qu’a été adopté le Protocole sur la sécurité de la biotechnologie, aussi appelé Protocole de Cartagena. Cette étape a représenté un jalon essentiel et incontournable pour assurer la sécurité internationale face aux multiples enjeux liés à l’industrie biotechnologique.

Souhaitez-vous comprendre en quoi consiste précisément le Protocole de Cartagena ? Poursuivez votre lecture de cet article de EcologieVerde, dédié au Protocole de Cartagena : qu’est-ce que c’est, ses objectifs et les pays signataires.

Qu’est-ce que le Protocole de Cartagena ?

Les principes du Protocole de Cartagena portent principalement sur la Sécurité de la biotechnologie appliquée dans le cadre des divers accords sur la biodiversité qui, à l’échelle internationale, réglementent les mouvements de différentes espèces d’un pays à un autre, en particulier ceux des Organismes Vivos Modifiés (OVMs).

Ce protocole de biosécurité a été initialement rédigé en 1999 dans la ville colombienne de Cartagena des Indes, d’où son nom, mais il n’a été officiellement adopté et finalisé qu’un an plus tard, à Montréal, au Canada. Il s’inscrit comme un accord complémentaire à la Convention sur la diversité biologique. Enfin, ce protocole est entré en vigueur le 11 septembre 2003.

Son objectif ultime est de favoriser un environnement propice à l’utilisation des technologies innovantes tout en garantissant leur durabilité en matière de protection de l’environnement. Le Protocole de Cartagena permet à la biotechnologie internationale de tirer le meilleur parti de ses recherches tout en minimisant au maximum les risques que cette activité peut entraîner, tant pour l’environnement que pour la santé humaine. Si vous souhaitez en apprendre davantage sur ce qu’est la biotechnologie et ses usages, n’hésitez pas à consulter cet autre article de EcologieVerde.

Dans les sections suivantes, nous examinerons en détail les objectifs précis fixés par ce Protocole, ainsi que la liste des pays qui l’ont signé.

Objectifs du Protocole de Cartagena

Les principes du Protocole de Cartagena visent avant tout à assurer la sécurité de la biotechnologie moderne transfrontalière, notamment dans l’utilisation des Organismes Vivos Modifiés. Il est essentiel de garantir cette sécurité car la biotechnologie appliquée à la biodiversité peut, si elle n’est pas correctement encadrée, présenter des effets indésirables sur la conservation et l’utilisation durable des ressources naturelles. Pour cela, le protocole comprend 40 articles et 3 annexes qui couvrent tous les objectifs fixés lors de la conférence de Montréal, notamment ceux relatifs à la sécurité biotechnologique concernant :

  • Les produits pharmaceutiques.
  • Les procédures pour l’utilisation d’organismes vivants modifiés destinés à un usage direct comme aliments pour l’homme ou l’animal.
  • L’évaluation et la gestion des risques pour éviter d’éventuels effets néfastes sur les organismes modifiés dans leur conservation ou leur utilisation durable en tant que partie intégrante de la biodiversité.
  • La manipulation, le transport, l’emballage et l’identification par le biais du Centre d’échange d’informations sur la sécurité de la biotechnologie.
  • Le développement des capacités, la sensibilisation et la participation du public concernant la sécurité lors du transfert, de la manipulation et de l’usage des organismes modifiés, en veillant à leur conservation et utilisation durables ainsi qu’aux risques pour la santé publique.
  • Les aspects socioéconomiques, les mécanismes, les ressources financières, la responsabilité et la réparation en lien avec les normes et procédures internationales encadrant les déplacements transfrontaliers d’organismes vivants modifiés.

Protocole de Cartagena : qu’est-ce que c’est, ses objectifs et les pays signataires - Objectifs du Protocole de Cartagena

Pays signataires du Protocole de Cartagena

Au total, 170 pays ont signé le Protocole de Cartagena. Chacun d’eux a exprimé son accord et s’est engagé dans la mise en œuvre de cet accord international essentiel, créé pour assurer la sécurité des procédés biotechnologiques liés à la diversité biologique.

Classés selon leur continent ou leur région géographique, voici quelques exemples de pays signataires du Protocole de Cartagena :

  • Afrique : Angola, Burkina Faso, Cameroun, République démocratique du Congo, Éthiopie, Ghana, Kenya, Madagascar, Mozambique et Sénégal.
  • Amérique du Sud et Centre-Amérique : Bahamas, Belize, Brésil, Colombie, Cuba, Équateur, Guatemala, Mexique, Paraguay et Venezuela.
  • Asie et Pacifique : Cambodge, Chine, Inde, Japon, Jordanie, Malaisie, Pakistan, Qatar, Thaïlande et Vietnam.
  • Europe centrale et orientale : Albanie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, République tchèque, Slovénie, Monténégro, Pologne, Roumanie, Serbie et Ukraine.
  • Europe de l’Ouest : Autriche, Belgique, Espagne, Finlande, France, Italie, Norvège, Portugal, Suisse et Turquie.

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Bibliographie
  • Protocole de Cartagena. Accéder aux informations sur les accords multilatéraux de l’ONU.
  • Secrétariat de la Convention sur la biodiversité (2000). Protocole de Cartagena sur la sécurité de la biotechnologie. Centre mondial du commerce, Montréal (Canada).
  • Martin, I. J. (29/11/2018) : Un accord finalisé lors de la COP sur la biodiversité, malgré des critiques quant à son application. Agence EFE : Vert – Biodiversité.
  • Rédaction EFE : Vert (20/12/2016) : COP13, 72 accords pour protéger la biodiversité. Agence EFE : Vert – Biodiversité.
  • Rédaction EFE : Vert (18/11/2018) : La COP14 sur la biodiversité cherche à respecter la maxime « investir dans la biodiversité pour les gens et la planète ». Agence EFE : Vert – Biodiversité.
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