République tchèque : boom économique et paradis industriel au cœur de l’Europe


Produktion von Batteriesystemen im Skoda-Hauptwerk Mladá Boleslav.

Boom économique en Tchéquie
Merveille industrielle au cœur de l’Europe

Date de publication : 3 octobre 2025 à 10:47

La croissance de l’économie tchèque se poursuit, portée notamment par la production automobile et mécanique. Une contrainte réside surtout dans sa dépendance importante vis-à-vis du voisin allemand, où la conjoncture est ralentie.

En République tchèque, tout va bien – ou plutôt, les voitures sortent des chaînes à un rythme effréné. L’année dernière, 1,4 million de voitures particulières produites, un record. En 2024, la République tchèque fut le seul pays d’Europe à voir sa production automobile progresser; partout ailleurs, c’était la morosité.

« La République tchèque est un pays industriel très traditionnel », affirme Christian Rühmkorf, de la Chambre germano-tchèque de commerce et d’industrie. « Cela remonte vraiment à l’époque des Habsbourgs. Mais l’industrie automobile est d’une importance cruciale. La République tchèque dispose d’ingénieurs et d’ingénieures vraiment bien formés. »

Longue tradition dans l’automobile

Plus de 120 ans de tradition automobile permettent au pays de se prévaloir de sa propre marque tchèque Skoda. C’est presque aussi ancien que l’Allemagne. À cela s’ajoutent de grandes usines de Hyundai en Corée du Sud ou de Toyota au Japon. « Nous avons aussi tous les principaux grands équipementiers automobiles ici, certains disposant même de plusieurs usines », déclare Gerit Schulze, directeur pour la République tchèque chez Germany Trade and Invest, l’agence fédérale de promotion économique.

Autrement, la République tchèque va plutôt bien économiquement par rapport à de nombreux États membres de l’UE. La croissance tourne autour de deux pour cent – soit le double de la moyenne européenne. Le pays affiche le plein emploi. Et les finances publiques sont même en équilibre. La République tchèque s’est imposée, loin des centres d’attention, comme une véritable zone industrielle majeure.

Trop dépendante de l’Allemagne ?

Mais tout n’est pas rose. Christian Rühmkorf relève des difficultés au niveau des investissements. « Les investissements reculent depuis des années. Pas moins de 43 % des entreprises industrielles prévoient d’investir moins en 2025. Et cela met en péril, à long terme, la compétitivité. »

Le pays dépend également énormément de l’économie allemande – environ un tiers de toutes les exportations se dirigent vers ce voisin occidental. L’expert Schulze de Germany Trade and Invest le résume: « Si l’Allemagne a un rhume, l’économie tchèque attrape une grippe. »

Salaires sous la moyenne de l’UE

Autrement dit, le ralentissement de la conjoncture en Allemagne freine aussi la République tchèque. C’est pourquoi ce pays d’Europe centrale cherche depuis longtemps à conquérir de nouveaux marchés, notamment en Asie — Skoda est présent au Vietnam et en Inde.

Les revenus des Tchèques restent encore relativement bas par rapport à la moyenne européenne, autour de 1 500 euros brut par mois. Mais cela devrait changer, assure Gerit Schulze. Pour cela, il faut davantage de haute technologie: « Cela ne se fera pas avec de simples entrepôts ou chaînes d’assemblage comme autrefois; il faut plus de haute technologie, plus de valeur ajoutée, et le pays dispose en réalité de bonnes conditions pour cela. »

Large consensus en faveur de marchés ouverts

Également sur le plan politique, il est possible que les choses bougent: à l’ouverture des élections parlementaires qui débutent aujourd’hui, un changement de gouvernement se profile. Le parti populiste ANO, fondé par l’ancien Premier ministre et homme d’affaires Andrej Babiš, est en tête dans les sondages.

Les grands bouleversements économiques ne sont toutefois pas attendus. Christian Rühmkorf ajoute: « Fondamentalement, il existe en République tchèque un large consensus en faveur de marchés ouverts, de l’intégration européenne et d’un cadre pro-investissement, et cela ne devrait pas changer fondamentalement. »

La République tchèque demeure donc un pays miracle industriel au cœur de l’Europe – avec des opportunités, mais aussi des chantiers pour l’avenir.

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