Tour Analemma : le gratte-ciel suspendu à un astéroïde

Jusqu’où peut-on construire un gratte-ciel ?

Jusqu’où peut atteindre la hauteur d’un gratte-ciel ? Selon une étude menée par le cabinet d’architecture new-yorkais Clouds Architecture Office (Clouds AO), la réponse serait stupéfiante : 32 000 mètres. C’est la hauteur envisagée pour l’Analemma Tower, une tour suspendue dans l’espace, soutenue par un astéroïde placé en orbite géostationnaire. Son nom provient de la courbe géométrique en forme de huit, l’analemme, qui représenterait la trajectoire quotidienne que suivrait la tour au-dessus d’une métropole comme Paris, Londres ou Dubai. Un projet audacieux, voire carrément utopique, que ses concepteurs ont détaillé en expliquant toutes les possibilités et limites. Nous allons examiner tout cela en profondeur, voir de quoi il s’agit exactement, et mesurer la faisabilité réelle de cette idée hors du commun.

Une tour suspendue, sans contact avec la Terre

La première particularité de cette mégatour, c’est qu’elle n’aurait aucun contact direct avec le sol. Elle serait maintenue en suspension grâce à des câbles ultra-résistants, reliés à un astéroïde placé artificiellement au-dessus de l’atmosphère terrestre — un véritable tour de force technique, mais pas impossible à concevoir, selon ses inventeurs. À la base du bâtiment se trouveraient des bureaux et des magasins, dans sa partie centrale des logements et des espaces de loisirs, tandis qu’à ses extrémités, vers 32 000 mètres d’altitude, se situeraient des zones offrant des vues panoramiques exceptionnelles.

Une autonomie totale pour la tour

La tour serait entièrement autosuffisante en énergie. Elle serait alimentée par des panneaux solaires installés sur sa partie supérieure, orientée en permanence vers le soleil, assurant ainsi une production d’électricité continue. En ce qui concerne l’eau, elle serait fournie par un système innovant basé sur la condensation atmosphérique et le recyclage interne des eaux usées. Pour naviguer dans ses centaines d’étages, un ascenseur électromagnétique sans câbles, rapide et sûr, permettrait de se déplacer aisément d’un niveau à l’autre.

Un accessibilité à distance, uniquement par drone

La Tour Analemma ne pourrait pas être atteinte à pied ou par des moyens classiques. Étant suspendue dans l’espace, elle serait uniquement accessible via des drones ou des capsules volantes à grande vitesse. Les créateurs du projet privilégieraient une construction située au-dessus de Dubai, notamment en raison de la proximité de l’une des plus grandes concentrations de gratte-ciel au monde, comme le Burj Khalifa. De plus, les coûts de construction seraient nettement inférieurs à ceux de projets similaires réalisés à New York ou ailleurs, se situant à environ un cinquième du prix.

Les défis techniques et les limites actuelles

Malgré l’enthousiasme de ses concepteurs, la Tour Analemma reste, pour le moment, un projet relevant davantage de la science-fiction. Les obstacles techniques et logistiques sont nombreux : d’abord, la capture et la stabilisation d’un astéroïde en orbite semblent relever de l’exploit technologique — d’après Clouds AO, ils évoquent la mission de la NASA « Asteroid Retrieval and Utilization » planifiée pour 2021, mais finalement abandonnée. Ensuite, l’utilisation de matériaux expérimentaux comme le graphène ou les nanotubes de carbone reste encore à prouver à grande échelle. Vivre à 32 000 mètres d’altitude poserait aussi d’énormes défis : on bénéficierait d’environ 45 minutes supplémentaires de lumière par jour, certes, mais il serait impossible de sortir sur une terrasse ou une fenêtre sans équipement de protection, compte tenu de températures extérieures pouvant atteindre -40°C.

« Les astronautes vivent à bord de la Station spatiale depuis des décennies, alors pourquoi pas ? » relativisent avec humour, voire optimisme, les architectes de Clouds AO. Fous ou visionnaires ? Laissons le soin à l’avenir de nous le dire. »

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