Le contenu de cette page décrit l’état actuel du conflit commercial entre l’Union européenne et les États-Unis, sans avancée concrète à ce jour. L’Union européenne maintient une position ferme lors des négociations commerciales, malgré quelques gestes d’apaisement qu’elle peut envoyer de temps à autre.
Pas de progrès dans le contentieux douanier entre l’UE et les États-Unis
Jusqu’à présent, aucune avancée significative n’a été enregistrée dans le différend commercial opposant l’UE aux États-Unis. La Commission européenne garde une posture rigoureuse lors des pourparlers, même si elle laisse parfois entrevoir des concessions possibles.
Ce qui est remarquable cette fois, c’est la rapidité avec laquelle la situation s’est déplacée. En effet, après un seul week-end, la date annoncée par le président américain Donald Trump, fixée au 1er juin pour l’imposition de droits de douane de 50 %, a été annulée. Ainsi, le conflit commercial entre l’UE et les États-Unis reste inchangé : la date du 9 juillet est à nouveau retenue comme la prochaine échéance. C’est la date limite fixée pour écarter les mesures de représailles prévues par Trump, qui avaient été évoquées début avril, en cas d’échec des négociations en cours.
Une position européenne résolue face à la fermeté de Trump
Alors que beaucoup de détails concernant les négociations restent flous, il apparaît toutefois clairement que l’Union européenne adopte une posture de fermeté. À l’image de la Chine, les Européens mobilisent leur poids économique pour faire résistance, en renouvelant essentiellement leur refus des exigences américaines — même si le ton reste moins agressif. La Commission européenne refuse d’accepter le seuil de 10 % de droits de douane comme nouvelle norme minimale, et elle n’est pas disposée à renoncer à ses standards alimentaires ou à ses législations numériques en Europe, même sous la pression des États-Unis.
Une stratégie de négociation à l’image de Trump
La méthode “Art of the Deal” de Trump — c’est-à-dire la tactique du dur à cuire dans les négociations — est perçue à Bruxelles de manière mesurée. Selon Bernd Lange, président du comité du commerce au Parlement européen, cette manière de faire relève de sa mise en scène : “C’est une stratégie de théâtre, où il faut faire beaucoup de bruit pour obtenir un résultat moindre”. Trumps principe serait : “Se montrer énergique pour obtenir des concessions moindres”.
Une escalade qui rappelle le conflit sino-américain
L’intensification du week-end, qui s’inscrit dans la pratique de Trump face à ses adversaires malveillants, rappelle celle de la rivalité américano-chinoise, qui s’était finalement conclue par une désescalade. À Bruxelles, il est également prévu que l’on prenne en compte le fait que la gestuelle maximale de Trump, qui consiste à menacer lourdement, semble perdre de sa crédibilité face à ses récents reculades fréquentes.
Nouvelle campagne de négociation à partir d’aujourd’hui
Les Européens maintiennent leur ligne de conduite : ils estiment que leur comportement est irréprochable et que les menaces tarifaires de Washington ne se justifient en rien. Leur objectif demeure d’écarter autant que possible les sanctions et menaces américaines, a expliqué Bernd Lange, qui doit partir aujourd’hui pour une visite à Washington avec une délégation européenne.
Concernant les menaces à peine voilées de Trump, Lange indique qu’il ne s’attend pas à ce que le président américain fasse marche arrière. L’Europe souhaite éviter toute escalation, mais si Trump maintient des tarifs de 10 à 25 %, la réponse sera une série de droits de douane européens, qui pourraient peser plus de 100 milliards d’euros en produits américains.
Propositions concrètes de l’Union européenne
Les négociateurs européens font montre de bonne volonté concernant le problème principal soulevé par Trump, celui d’un déficit commercial américain croissant. Selon le journal Handelsblatt, trois propositions concrètes sont déjà sur la table. La première consiste à acheter davantage de gaz naturel liquéfié (GNL) provenant des États-Unis. Ensuite, l’UE envisage de réduire les droits de douane sur certains produits industriels, automobiles et denrées agricoles. Elle veut aussi supprimer ou alléger certains obstacles non tarifaires, comme les processus d’homologation de produits.
D’autres pistes évoquées incluent l’augmentation des achats de composants technologiques, notamment pour l’intelligence artificielle, la coopération conjointe pour limiter la surcapacité industrielle en Chine, ainsi que le renforcement des contrôles à l’investissement et à l’exportation.
Toutefois, malgré ces propositions, un compromis définitif semble encore difficile à atteindre, comme cela a été le cas pour les autres grands différends commerciaux déclenchés par Trump.