Activités pour les vacances : quand les faire et comment bien les planifier

Pour de nombreux enfants et leurs parents, faire ses devoirs pendant les vacances constitue souvent un véritable casse-tête durant l’été. Cependant, il existe plusieurs astuces pour aborder cette période de manière plus sereine et équilibrée. Voici quelques conseils pratiques pour vivre l’été sans stress en évitant que cette corvée ne vienne gâcher les beaux moments de détente.

Quand faire ses devoirs pendant les vacances ?

Avant tout, il est essentiel de s’accorder sur une ligne éducative commune entre adultes référents, c’est-à-dire principalement les parents, mais aussi les enseignants. La cohérence et le consensus permettent à l’enfant de comprendre que cette activité a un sens, même si elle ne plaît pas forcément. Si l’enfant sent que ses figures d’autorité sont en accord, il percevra cette tâche comme faisant partie d’un cadre logique, même si, dans un premier temps, il proteste ou rechigne. Il faut donc instaurer une entente claire qui favorise la compréhension plutôt que la contrainte.

Mais alors, quand est-il préférable de faire ces devoirs, et comment organiser cette période ? Il ne s’agit pas seulement de choisir l’heure de la journée, mais aussi de répartir cet effort sur la durée des vacances d’été, qui s’étendent sur plusieurs mois. La question n’est pas anodine, car une bonne organisation permet de favoriser l’autonomie et la motivation de l’enfant tout en lui laissant le temps de profiter de ses vacances.

Selon mon expérience d’enseignant, les situations varient énormément : certains enfants terminent tout leur cahier d’été dès juin pour ne plus y penser, d’autres attendaient septembre avec le même matériel quasiment intact, certains font des devoirs par sessions courtes, une semaine oui, une semaine non, ou encore ceux qui privilégient juillet ou août. Chaque enfant a ses propres rythmes, ses préférences et ses possibilités.

Les devoirs pendant les vacances peuvent servir à instaurer une activité structurée tout en laissant la place à la détente, à la découverte et à l’expérience. Ils doivent, idéalement, représenter un espace de travail qui ne doit pas Supplanter la période de loisir, mais au contraire, la compléter. La vacance devrait notamment permettre de s’éloigner de tout ce qui est imposé, afin de laisser la place à de nouvelles expériences, qu’elles soient organisées ou non, aussi spontanées qu’improvisées.

Ainsi, les devoirs devront s’inscrire dans une certaine cadre, que l’on peut envisager avec l’enfant. Voici les principaux éléments à prendre en compte pour organiser cette période :

  • le moment de leur lancement : il est judicieux d’attendre un court laps de temps après la fin de l’année scolaire pour faire une coupure. Ensuite, il convient d’avoir une phase de transition pour préparer la rentrée, en achetant par exemple le matériel, en évoquant avec l’enfant comment se déroulera cette période, afin d’entrer en douceur dans cette nouvelle routine ;
  • le choix du moment dans la journée : privilégier des moments où l’enfant n’a pas déjà d’autres activités programmées, par exemple tôt le matin si rien ne s’y oppose, ou après le déjeuner, ou encore en fin d’après-midi. Il ne faut pas forcément faire tous les jours, mais instaurer une habitude afin que cette activité devienne une routine qui diminue la perception de difficulté ;
  • la fréquence des devoirs : il n’est pas nécessaire d’en faire tous les jours, la régularité est plus importante que la quantité ;
  • la durée : pour les plus jeunes, une demi-heure peut suffire, tandis que pour les plus grands, notamment les collégiens, il faut envisager une heure ou un peu plus, en veillant à ne pas transformer cette période en corvée ou en course contre le temps.

Les devoirs pour les vacances, à quoi servent-ils vraiment ?

Pourquoi faut-il faire ses devoirs durant la période estivale ? Qu’apportent-ils concrètement ? Ces questions se posent souvent, mais il est important d’y répondre clairement.

Ce que l’on peut retenir, c’est que ces devoirs ne sont pas uniquement là pour renforcer les connaissances acquises en classe – comme faire des opérations, apprendre à écrire ou réfléchir sur la langue – mais aussi pour développer une certaine autonomie dans l’organisation de son temps, ainsi qu’une capacité à se responsabiliser face à ses propres apprentissages. Même si, durant l’année scolaire, les devoirs à faire à la maison sont nombreux, ils ont souvent une fonction répétitive, leur objectif étant de mettre en pratique ce qui a été vu en classe, sans forcément offrir une vraie occasion de réflexion ou de démarche personnelle.

Les devoirs estivaux, en revanche, sollicitent des compétences différentes : la réflexion, la planification, l’autonomie. Ils doivent donc avoir une utilité réelle si l’on veut éviter de transformer cette période en simple course contre la montre pour tout finir à la dernière minute ou en une tâche purement mécanique pour se débarrasser de la nécessité. Si cette activité devient une source de frustration ou un conflit entre l’enfant et ses parents, cela n’aura que peu d’intérêt.

L’organisation, la cohérence, et une attitude basée sur le dialogue et la responsabilisation peuvent faire de ces devoirs un vrai moment de croissance, au lieu d’une source d’hostilité ou de jalousie face au loisir. Ils peuvent même devenir une occasion de partage et d’apprentissage mutuel, permettant à l’enfant d’éprouver que, tout comme ses parents, il peut prendre en charge ses responsabilités avec confiance.

Faut-il aider ou non ses enfants avec leurs devoirs de vacances ?

Un principe célèbre de Maria Montessori disait : « Aide-moi à faire seul ». Ce concept s’applique pleinement aux devoirs de vacances. La question se pose alors : faut-il faire les devoirs à la place de l’enfant ou l’aider à les réaliser ?

Pour répondre à cela, il est utile de revenir à la notion d’autonomie. L’autonomie, c’est la capacité d’établir ses propres règles et de s’y tenir, avec un accompagnement et un soutien progressifs. Elle ne signifie pas laisser l’enfant seul face à tout, mais plutôt partager avec lui un cadre clair, des règles communes, et l’accompagner pour qu’il puisse réaliser ses devoirs seul, tout en ayant quelqu’un à ses côtés en cas de besoin.

Aider l’enfant à faire seul ne veut pas dire le faire à sa place, mais l’encourager à prendre en main son organisation, sa motivation, sa gestion du temps. Il s’agit d’être là pour soutenir ses efforts, pour lui donner confiance, lui apprendre à supporter la fatigue, accueillir la difficulté, ou encore à alterner effort et pause. L’idée est de faire grandir cette capacité étape par étape, sans précipitation.

Voici quelques conseils fondamentaux issus de la pédagogie positive, notamment de Jane Nelsen, auteure du livre « La Discipline Positive » :

  • annoncer à l’avance à l’enfant l’heure à laquelle il devra faire ses devoirs, sans en faire une punition, mais dans un moment calme et détendu, par exemple après la douche ou la collation ;
  • utiliser un ton ferme mais amical pour rappeler cette obligation, même si l’enfant tente de négocier ou de faire un caprice ;
  • accompagner sa décision en validant ses émotions : « Je comprends que tu n’aies pas envie, mais c’est ton engagement, et on en a parlé ensemble. Ensuite, on pourra faire quelque chose de sympa tous les deux ».

Tout cela n’est pas toujours évident, surtout dans les premiers temps, mais si nous restons cohérents, en étant suffisamment flexibles tout en maintenant une certaine constance, l’enfant finira par assimiler qu’il peut prendre soin de ses devoirs de manière autonome. En somme, faire ses devoirs de vacances sans stress est possible : avec un peu d’organisation, de patience, et une attitude bienveillante, cette activité peut passer de tâche pénible à une étape précieuse dans la croissance et l’indépendance de l’enfant.

Article pensé et écrit par :
Avatar de Julie Ménard
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