Ce que le pacte entre les États-Unis et la Chine signifie pour l’économie mondiale

Sur quoi se sont mis d’accord la Chine et les États-Unis maintenant ?

Dans le cadre de leur conflit commercial en cours, la Chine et les États-Unis ont convenu d’une sorte de « pause » pour une période de 90 jours. Pendant cette période, les négociations continueront, mais les droits de douane appliqués sont toujours en vigueur, bien que sensiblement réduits par rapport à leurs niveaux initiaux.

Les États-Unis ont réduit leurs droits de douane sur les importations en provenance de Chine, passant de 145 % à 30 %. De leur côté, la Chine a fixé un tarif de 10 % pour les importations en provenance des États-Unis, alors qu’il était auparavant de 125 %. En d’autres termes, chacun des deux partenaires a abaissé ses droits de douane d’environ 115 points de pourcentage. Cependant, le rapport conclut que certains droits spécifiques à certains secteurs restent exclus du compromis, selon les déclarations du ministre américain du Commerce Scott Bessent à l’issue des négociations à Genève ce week-end.

Les deux pays souhaitent désormais maintenir un contact étroit afin d’échanger régulièrement. Pour ce faire, des réunions de consultation seront organisées régulièrement en Chine, aux États-Unis ou dans un pays tiers, a annoncé le ministère du Commerce chinois.

Comment réagissent les marchés financiers ?

Les marchés financiers ont accueilli cette nouvelle avec soulagement. Beaucoup d’acteurs du marché ont été surpris par la progression des discussions. Dès l’annonce des avancées, l’indice chinois CSI 300 a déjà enregistré une hausse de 1,2 %, tandis que le DAX allemand a flambé à près de 23 912 points lors des premiers échanges, atteignant un sommet historique. Cependant, ces gains se sont atténués au fil de la journée.

L’action du géant danois du transport maritime Maersk a bondi d’environ 10 %. Les titres de BMW et Mercedes-Benz, qui produisent également pour le marché américain et chinois, ont également été très demandés.

En revanche, le prix de l’or, considéré comme une valeur refuge en période de crise, a reculé de plus de deux %, s’établissant à environ 3 216 dollars la once.

Quel a été le déroulement jusqu’à présent du conflit ?

Les discussions à Genève ont succédé à une escalade sans précédent, marquée par l’imposition de droits de douane mutuels. En avril, le sommet de la tension a été atteint lorsque Donald Trump, président des États-Unis, a porté les droits de douane sur les marchandises chinoises jusqu’à 145 %, en réponse à la décision de Pékin d’imposer des tarifs de 125 % sur certains produits américains.

De telles surtaxes rendaient presque impossibles des exportations rentables de chaque côté, ce qui a presque paralysé le commerce entre la Chine et les USA, impactant ainsi l’économie mondiale. Les conséquences restent incertaines, mais les premiers indicateurs, tels que les données commerciales chinoises d’avril, la baisse des volumes de conteneurs expédiés ou encore le moral de l’industrie manufacturière américaine, indiquent une chute significative de l’activité économique.

Et maintenant, quel sera la suite ?

Au fond, rien ne change vraiment sur le fond en ce qui concerne les points de désaccord. La critique formulée par Donald Trump selon laquelle la Chine pratiquerait des « pratiques commerciales déloyales » demeure. Les États-Unis cherchent à modifier les conditions d’accès au marché pour certains secteurs clés tels que les médicaments, les semi-conducteurs et l’acier. La Chine, pour sa part, continue de dénoncer ce qu’elle qualifie de « pratique erronée » des Américains, notamment l’imposition unilatérale de droits de douane.

Néanmoins, depuis le week-end, le ton a sensiblement adouci. Les deux parties ont loué la « construitivité » des discussions. La délégation chinoise a évoqué une « série d’importantes convergences », tandis que Donald Trump a parlé d’un « nouveau départ complet ». Le ministre américain du Commerce Scott Bessent a souligné que les deux pays sont opposés à une désintégration économique : « Nous voulons continuer à commercer. »

Les dégâts causés par ce conflit à l’économie des deux pays étant déjà conséquents, il paraît peu probable qu’une spirale tarifaire ne se poursuive une fois écoulée la période de trêve de 90 jours. Le représentant américain au Commerce Jamieson Greer a indiqué que la mise en place d’un canal de dialogue prévu empêchera toute nouvelle escalade semblable à celle d’avril dernier.

Toutefois, certains observateurs mettent en garde contre une euphorie prématurée. Le niveau actuel des droits de douane reste supérieur à celui de début d’année, et un accord complet demeure encore à confirmer, avertit notamment l’économiste en chef de ING, Carsten Brzeski. « Ce n’est pas parce que le pire scénario a été évité que tout va bien pour autant. »

Que reste-t-il du « bombe tarifaire » de Trump ?

Au début avril, Donald Trump, alors président des États-Unis, avait annoncé des droits de douane généralisés d’au moins 10 % pour la majorité de leurs partenaires commerciaux, accompagnés parfois de hausses drastiques pour plus de 60 pays, sous prétexte de pratiques commerciales « déloyales ». La seule exception concernait le Mexique et le Canada, avec lesquels une entente avait déjà été trouvée à l’avance pour différer une guerre tarifaire totale.

Depuis, certaines hausses ont été suspendues de manière inattendue dans le cadre de négociations ou ont même continué à monter, notamment avec la Chine. À ce stade, aucune des grandes économies partenaires n’a toutefois abouti à une entente définitive avec les États-Unis.

Même en ce qui concerne le Royaume-Uni, avec qui une première entente a été signée la semaine dernière, plusieurs droits de douane restent en vigueur. Le conflit tarifaire est donc loin d’être enterré.

Par ailleurs, un moratoire de 90 jours est en place entre l’Union européenne et les États-Unis, mais il reste incertain si un accord définitif sera trouvé avant la mi-juillet, prolongeant ainsi la période d’incertitude commerciale.

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