Comment fonctionne le vaccin MPRV contre la rougeole, la parotidite, la rubéole et la varicelle ?

Vaccinothérapie : l’importance du vaccin tetravalent MPRV en France pour la prévention des maladies graves

Le vaccin MPRV, principalement administré aux enfants, peut également être proposé aux adultes qui n’auraient pas été immunisés ou n’auraient pas encore contracté l’une de ces infections. Il est crucial de comprendre pourquoi ce vaccin joue un rôle essentiel dans la prévention de complications graves liées à ces maladies.

Vaccin MPR et Vaccin MPRV : quelles maladies protègent-ils et quelles différences existent ? Sont-ils obligatoires ? Quand doivent-ils être administrés ?

Il est important de commencer par souligner que ces vaccins sont d’une importance capitale, car ils offrent une protection contre des maladies infectieuses très contagieuses, qui, dans certains cas (notamment chez les nourrissons, les personnes immunodéprimées, ou lors de grossesse), peuvent entraîner des conséquences graves. Nous allons répondre ci-dessous aux questions les plus fréquentes concernant ces vaccins.

Vaccins MPR et MPRV : contre quelles maladies protègent-ils ?

Le vaccin trivalent MPR, aussi appelé vaccin contre la rougeole, la parotidite et la rubéole, protège contre ces trois maladies provoquant des éruptions cutanées. Depuis quelques années, un vaccin monovalent contre la varicelle est également disponible. Plus récemment, un vaccin combiné tetravalent (ou quadrivalent), nommé MPRV, a été mis sur le marché français, offrant une protection contre les quatre maladies.

Mais pourquoi est-il si important de se protéger contre la rougeole, la parotidite, la rubéole et la varicelle ?

Le vaccin contre la rougeole

La rougeole est une maladie virale hautement infectious causée par un virus du famille des Paramyxoviridae. Elle se transmet par voie aérienne via les gouttelettes respiratoires expulsées lorsque la personne infectée tousse ou éternue. La rougeole est l’une des maladies les plus contagieuses : on estime qu’un sujet atteint peut transmettre le virus à 12 à 18 personnes.

Les premiers symptômes ressemblent à ceux d’un rhume (toux, rhinorrhée, conjonctivite) accompagnés d’une fièvre élevée. Après quelques jours, apparaissent des taches blanches à l’intérieur de la bouche, appelées « taches de Koplik », ressemblant à une tête d’épingle. Environ trois ou quatre jours après, une éruption cutanée spécifique apparaît, composée de points rouges vifs, débutant derrière les oreilles et sur le visage, puis gagnant tout le corps.

L’éruption dure entre quatre et sept jours, puis s’estompe progressivement, en commençant par le cou. Parfois, une desquamation de la peau peut apparaître quelques jours après la disparition de l’éruption.

Chez les nourrissons et les personnes immunodéprimées, les complications sont plus fréquentes — notamment l’otite moyenne (7-9% des cas) et la diarrhée (6%). Une complication grave peut survenir : la pneumonie, présente dans un cas sur 20, et l’encéphalite, dans un cas sur 1.000. La mortalité liée à la rougeole est estimée à 1 décès pour 1.000 à 3.000 personnes infectées.

Une complication extrêmement rare (1 cas sur 100.000) est la panencéphalite subaiguë sclérosante (PESS), une forme de encéphalite chronique qui se manifeste plusieurs années après l’infection et entraîne le décès du patient.

Le vaccin contre la parotidite

La parotidite, souvent appelée « oreillons », est aussi une maladie virale très contagieuse, se transmet via la salive ou les sécrétions nasales, notamment lors de la toux ou des éternuements, ou par partage de vaisselle ou de couverts.

Les premiers symptômes incluent une douleur lors de la mastication ou la déglutition, suivie d’un gonflement douloureux d’une glande salivaire située devant et en dessous de l’oreille, la parotide. La glande peut gonfler d’un ou des deux côtés, et d’autres signes comme des frissons, des maux de tête, des douleurs abdominales ou une fièvre peuvent apparaître.

Chez l’enfant, la maladie se résout généralement en quelques jours. En revanche, chez l’adulte, les complications sont plus fréquentes : dans 20 à 30 % des hommes, surtout après la puberté, une orchite peut survenir, caractérisée par un gonflement des testicules. Cette complication peut, dans de rares cas, mener à une infertilité.

Le vaccin contre la rubéole

Comme la rougeole et les oreillons, la rubéole est une maladie virale à l’origine d’une exanthème, causée par le Rubivirus. Elle se transmet par voie respiratoire ou contact direct avec les sécrétions nasales ou orales du malade.

Les symptômes, souvent légers, apparaissent généralement entre cinq et dix jours. Il est fréquent que la personne soit asymptomatique. Chez l’adulte, la maladie peut se manifester par une légère fièvre, des maux de tête, une éruption rose (malléolaire) apparaissant derrière les oreilles, puis sur tout le corps, durant deux à trois jours ; des gonflements des ganglions lymphatiques sont également observés, notamment à la base du crâne. Des douleurs articulaires et des conjonctivites peuvent aussi survenir.

La rubéole durant la grossesse représente un risque majeur : si la mère contracte la maladie au début de la grossesse, elle peut transmettre l’infection au fœtus, ce qui peut entraîner un avortement ou des malformations, telles que des défauts cardiaques, une cécité, une surdité ou un retard mental.

Le vaccin contre la varicelle

La varicelle est une maladie causée par le virusVaricella-Zoster, hautement contagieuse en phase initiale d’éruption. Elle se transmet principalement par voie aérienne par les gouttelettes respiratoires, mais aussi par contact direct avec les lésions cutanées.

Elle débute par un exanthème (éruption de petites taches rouges prurigineuses), accompagné d’une fièvre modérée et de symptômes généraux légers tels que malaise ou céphalées. En quelques jours, des papules roses apparaissent, puis évoluent en vésicules, pustules, puis en croûtes qui tombent, avec une évolution généralement bénigne sur une période de 7 à 10 jours. La maladie peut être plus sévère chez l’adolescent et l’adulte, notamment chez les immunodéprimés, chez qui elle peut prendre une tournure grave, voire mettre en danger la vie.

Après guérison, le virus reste latent dans les ganglions nerveux. Environ 10 à 20 % des cas, le virus se réactive des années plus tard, provoquant le zona (ou « feu de Saint-Antoine »), une maladie douloureuse.

Chez la femme enceinte, si la varicelle survient lors du premier trimestre, elle peut entraîner une maladie congénitale, provoquant cicatrices, anomalies oculaires, microcéphalie ou retards du développement.

Le vaccin contre la varicelle est obligatoire en France, tout comme ceux contre la rougeole, la parotidite et la rubéole. Il peut être administré soit en vaccin combiné, soit séparément par choix, avec un vaccin monovalent dédié à la varicelle. La vaccination peut se faire de deux manières :

– Le vaccin quadrivalent MPRV, protégeant contre rougeole, oreillons, rubéole et varicelle ;
– Le vaccin trivalent MPR, auquel on peut ajouter séparément la dose de varicelle via le vaccin monovalent.

Le choix entre vaccin monovalent ou combiné dépend de l’âge, de l’état vaccinal et des recommandations médicales.

Composition des vaccins MPR et MPRV et calendrier d’administration

Ces vaccins contiennent des souches vivantes atténuées des virus responsables des quatre maladies. Ces souches sont suffisamment affaiblies pour provoquer une forme très bénigne de la maladie, tout en stimulant le système immunitaire. En raison de la présence du virus vivant, la vaccination est contre-indiquée chez les personnes immunodéprimées, dont la réponse immunitaire peut ne pas suffire à éliminer le virus.

Les vaccins MPR et MPRV sont administrés en deux doses :

– La première, entre 12 et 15 mois ;
– La seconde, entre 5 et 6 ans.

Il est possible de donner le vaccin combiné ou séparément, selon la formule choisie, dans la même séance ou en deux injections placées à des emplacements différents.

Pour les adolescents ou adultes non encore immunisés, la règle est également de deux doses, espacées d’au moins un mois.

Étant donné qu’il s’agit de vaccins à virus vivants atténués, l’immunité qu’ils confèrent est durable, et aucun rappel n’est généralement nécessaire.

L’efficacité de ces vaccins est très élevée : le vaccin contre la rougeole, par exemple, protège plus de 98 % des personnes ayant reçu deux doses.

Vaccin MPR/MPRV : recommandations pour les adultes

Même chez l’adulte qui n’aurait pas été malade ou vacciné contre ces maladies, il est conseillé de se faire vacciner. En effet, la complication des infections comme la parotidite ou la varicelle est plus fréquente à l’âge adulte.

La vaccination est particulièrement importante pour les femmes en âge de procréer : si une femme contracte la rubéole ou la varicelle durant la grossesse, elle peut transmettre l’infection au fœtus, ce qui peut entraîner des malformations ou des risques pour le développement du bébé. Par précaution, il est recommandé d’attendre au moins 30 jours entre la vaccination et la conception.

Une question fréquente : « Je suis au troisième mois de grossesse et j’ai déjà eu la rougeole, la varicelle et les oreillons. Puis-je faire le vaccin contre la rubéole pendant la grossesse ? » Non. En raison de la présence de virus atténués actifs, les vaccins MPR et MPRV sont contre-indiqués en grossesse, tout comme chez les personnes immunodéprimées, notamment celles sous traitement immunosupresseur ou en chimiothérapie.

Effets secondaires du vaccin contre la rougeole, la parotite et la rubéole

Les effets indésirables possibles après administration du vaccin MPR comprennent :

  • gonflement et douleur au site d’injection ;
  • fièvre (habituellement un ou deux jours) ;
  • apparition d’une éruption cutanée ;
  • crises convulsives fébriles (environ 1 cas sur 2 000 à 3 000 vaccinés) ;
  • diminution du nombre de plaquettes (piastrinopénie), rare, soit 1 cas sur 30 000 vaccinés).

Des cas très rares d’encéphalite ont été rapportés après vaccination, à une fréquence d’environ 1 sur un million de doses administrées, une valeur nettement inférieure au risque d’encéphalite en cas d’infection naturelle par la rougeole.

Contrairement à d’autres vaccins où la fièvre apparaît généralement dans les 24 heures suivant l’injection, dans le cas du MPR, celle-ci survient souvent entre 5 et 12 jours après la vaccination.

Effets secondaires du vaccin contre la varicelle

Les effets indésirables du vaccin contre la varicelle sont similaires à ceux du vaccin MPR : fièvre, douleur ou gonflement au site d’injection, éruption cutanée, crises convulsives (plus rares que pour le vaccin MPR, avec 4 à 9 cas pour 10 000 doses).

Le vaccin MPRV est associé à un risque accru de fièvre par rapport à la vaccination séparée des vaccins MPR et varicelle, mais aucune donnée concluante n’a été rapportée pour le moment concernant une éventuelle augmentation du risque de crises convulsives.

Le vaccin contre la rougeole peut-il provoquer l’autisme ?

Non. Il existe des preuves scientifiques solides qui excluent toute relation causale entre le vaccin contre la rougeole, la rubéole, les oreillons (qu’il soit sous forme de vaccins combinés ou séparés) et le développement de l’autisme.

L’idée selon laquelle le vaccin pourrait être une cause d’autisme a été lancée en 1998 par une étude publiée dans la revue Lancet. Cet ouvrage ne visait pas à établir un lien, mais décrivait simplement 12 enfants atteints d’autisme et de troubles intestinaux chroniques. Andrew Wakefield, l’un des auteurs, a par la suite soutenu l’existence de ce lien, avant que des investigations plus approfondies n’établissent que ses manipulations de données et sa conduite de recherche étaient non éthiques. La publication a été retirée, et il a été prouvé que cette prétendue association n’avait aucune base scientifique.

En conclusion, la vaccination reste la meilleure arme pour prévenir ces maladies graves, et la confiance dans la sécurité des vaccins est soutenue par un consensus scientifique international.

Article pensé et écrit par :
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