Les allergies au pollen sont-elles réellement en augmentation ?

Si vous souffrez d’une allergie saisonnière, souvent appelée « pollens », vous avez peut-être remarqué qu’au cours des dernières années, la situation semble empirer : la saison elle-même s’allonge, et il semble y avoir davantage de pollens dans l’air qu’auparavant.

Eh bien, ce n’est pas seulement une impression : comme l’explique la professeure Christine Cairns Fortuin de l’Université d’État du Mississippi dans un article publié sur The Conversation, les allergies saisonnières se aggravent réellement, et la responsabilité en incombe notamment au changement climatique.

Pourquoi le pollen nous fait-il éternuer ?

Avant d’aller plus loin, il est utile de préciser que l’étude de Fortuin se concentre sur la région du Sud-Est des États-Unis, où réside la professeur, une zone devenue un cas d’étude pour l’aggravation des problèmes allergiques. Cependant, ses explications sont applicables à l’échelle mondiale, car le problème reste le même : au printemps, les plantes diffusent dans l’air des gamétophytes mâles, dans l’espoir de fertiliser ceux des plantes femelles.

Ces pollens, pour des raisons encore peu comprises (les allergies restent en partie mystérieuses d’un point de vue médical), déclenchent la réaction des défenses immunitaires chez certaines personnes, qui se retrouvent alors avec le nez qui coule, les yeux irrités, et d’autres symptômes typiques d’une crise allergique. Même ceux qui ne sont pas allergiques peuvent subir les effets d’une forte concentration de pollens dans l’air, car il s’agit néanmoins de microparticules qui perturbent notre système respiratoire.

Une tempête parfaite

Voici la théorie, mais pourquoi semble-t-il qu’il y ait de plus en plus de pollens dans l’air ? La « faute » revient aux plantes qui utilisent le vent pour disperser leurs gamétophytes : une méthode très peu précise. Pour contourner cela, elles produisent en grande quantité du pollen, en espérant que quelques grains atteindront leur cible. Ces dernières années, plusieurs études (notamment celle-ci) ont montré que le volume de pollen produit par les plantes ne cesse d’augmenter, et que l’allongement de la saison des allergies est lié à l’augmentation des températures.

De plus, le réchauffement climatique contribue à la formation de vents toujours plus forts et fréquents, ce qui facilite la propagation du pollen. Les tempêtes, elles aussi de plus en plus fréquentes, jouent un rôle dans cette diffusion, et celles qui sont plus violentes peuvent même fragmenter les grains de pollen, produisant ainsi des particules encore plus fines capables d’atteindre nos poumons. En somme : il fait plus chaud, il y a plus de vent, les précipitations sont plus fréquentes, et les plantes produisent davantage de pollen. C’est la recette idéale pour une tempête allergique sans précédent.

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