La présence de l’obscurité peut faire toute la différence en ce qui concerne la fréquence de certains délits. Toutefois, cela dépend beaucoup de la zone où l’on vit, ainsi que du type de crime concerné.
Sécurité réelle ou perception de sécurité ?
Notre expérience quotidienne et diverses études antérieures montrent que les rues peu éclairées augmentent le sentiment d’insécurité, tandis qu’un bon éclairage contribue à rassurer les habitants lorsque la nuit tombe. Il n’était cependant pas évident de savoir si l’obscurité influe réellement sur la fréquence concrète des délits, et pas seulement sur la perception individuelle du risque.
Une équipe de chercheurs de l’Université de Sheffield a analysé les données de plus de 34 600 délits survenus entre 2010 et 2019 dans la région du Yorkshire du Sud, au Royaume-Uni. L’étude s’est concentrée sur des crimes commis durant des plages horaires où, en été, la lumière est encore présente, alors que, en hiver, la nuit tombe plus tôt. Cela a permis aux chercheurs de déterminer si, pour un même type de crime, la présence ou l’absence de lumière pouvait influencer l’incidence de ces délits.
Plus de délits lorsque la nuit tombe (mais lesquels ?)
Après avoir pris en compte divers facteurs de confusion, comme la période de vacances ou la météo, il est apparu plus probable que les délits soient perpétrés durant les heures de nuit. Cependant, sur les 14 types de délits étudiés, seulement cinq ont montré une augmentation significative avec l’obscurité : il s’agit des cambriolages, des vols avec effraction, des actes de vandalismes, des vols de vélos et des dégradations de véhicules. En revanche, pour d’autres infractions, comme le vol à l’étalage, les incendies volontaires ou les crimes à caractère sexuel, aucune corrélation claire n’a été observée.
De plus, le risque accru de certains délits en soirée ne se manifeste pas uniformément dans toutes les zones : il dépend fortement du quartier où l’on se trouve.
Les routes mieux éclairées sont-elles réellement plus sûres ?
Même si cette étude n’a pas directement étudié l’impact de l’éclairage public sur la délinquance, elle semble suggérer que, dès que la nuit tombe, certains types de crimes ont tendance à augmenter. Cette constatation pourrait encourager la conduite d’études plus approfondies sur l’effet dissuasif que pourrait avoir un éclairage urbain intelligent visant à réduire la criminalité, tout en prenant en compte à la fois le potentiel de lutte contre la délinquance et le problème persistent de la pollution lumineuse.
