Qu’est-ce que le paradoxe de Salomon : Explication et analyse en philosophie et en psychologie

L’effet Salomon : pourquoi sommes-nous souvent plus sages pour les autres que pour nous-mêmes ?

Le paradoxe de Salomon évoque cette tendance que nous avons tous à donner de bons conseils aux autres tout en étant moins lucides et rationnels dès qu’il s’agit de nous-même. Cette étonnante contradiction repose en grande partie sur la distance psychologique que nous entretenons avec chaque situation. En effet, il est généralement plus facile d’adopter une perspective objective et de voir les choses clairement lorsque nous ne sommes pas directement impliqués, lorsque nos émotions ne prennent pas le dessus, et que la situation ne nous touche pas personnellement. C’est cette distance qui facilite la prise de décisions rationnelles et efficaces. Par contre, lorsque nous vivons la situation en plein cœur, nos émotions peuvent brouiller notre jugement, rendant la détermination de la meilleure solution beaucoup plus compliquée.

Ce phénomène tire son nom du roi Salomon, célèbre pour sa sagesse selon la Bible. Il était réputé pour sa capacité exceptionnelle à rendre des jugements justes pour les autres, souvent lors de ses décisions difficiles, mais il était également dit qu’il trouvait plus ardu de faire des choix lorsqu’il était lui-même concerné. Autrement dit, il excellait à conseiller et à juger en dehors de sa propre expérience, mais ses propres dilemmes personnels pouvaient le mettre en difficulté.

Des chercheurs de l’Université du Michigan, aux États-Unis, ainsi que de l’Université de Waterloo, au Canada, se sont intéressés à ce comportement connu sous le nom d’effet Salomon, et ont décidé d’étudier ses implications dans le contexte des relations de couple.

Salomon et la dynamique des relations amoureuses

Les chercheurs ont mené une étude auprès de 50 participants engagés dans une relation stable, leur demandant d’imaginer qu’ils avaient été trompés par leur partenaire. Parallèlement, un autre groupe de 50 personnes, également en couple depuis un certain temps, devaient envisager qu’un de leurs meilleurs amis avait été trompé. Dans cette recherche, tous les participants ont été interrogés sur leur capacité à se mettre à la place de toutes les personnes concernées par le conflit, tout en réfléchissant à l’avenir de la relation.

Les résultats ont confirmé ce qu’on pouvait anticiper : ceux qui se mettaient à la place de personnes autres que eux-mêmes, ou qui n’étaient pas directement impliquées dans le conflit, obtenaient des scores bien plus élevés lors des tests d’empathie et de compréhension. En d’autres termes, ils semblaient plus capables d’observer la situation avec recul et d’adopter une vision plus objective.

Ces résultats suggèrent qu’une solution pour mieux aborder et gérer un conflit, surtout lorsqu’il s’agit de notre propre vie, serait de tenter de prendre du recul, d’adopter une perspective extérieure. En essayant de voir la situation comme si nous étions des observateurs extérieurs ou des tiers, nous pourrions alors faire preuve de davantage de rationalité et d’objectivité, facilitant ainsi la recherche de la meilleure solution pour tous.

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Avatar de Julie Ménard
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