Maladie infectieuse grave aujourd’hui rare en France grâce à la vaccination, la poliomyélite reste pourtant une menace dans certaines régions du monde. Comprendre cette maladie et continuer à se protéger est essentiel pour empêcher son retour.
Qu’est-ce que la poliomyélite ?
La poliomyélite, souvent appelée simplement « polio », est une maladie virale très contagieuse, qui touche principalement les enfants de moins de 5 ans. Bien qu’elle soit désormais extrêmement rare dans les pays où la vaccination est obligatoire et bien suivie, elle a été à l’origine de nombreuses paralysies et décès jusqu’à la fin du XXe siècle.
Le virus de la polio peut, dans les cas les plus graves, atteindre le système nerveux central et provoquer une paralysie irréversible, voire la mort. C’est pourquoi cette maladie continue d’être surveillée de près à l’échelle mondiale.
Le virus responsable
La poliomyélite est causée par un virus appelé Poliovirus, appartenant à la famille des Entérovirus, qui regroupe plusieurs virus capables d’infecter l’intestin. Il en existe trois types principaux : type 1, type 2 et type 3.
Le virus entre dans l’organisme par voie orale, puis se multiplie dans l’intestin. Dans la majorité des cas, il n’entraîne aucun symptôme visible. Toutefois, chez certaines personnes, il peut pénétrer dans le système nerveux central et endommager les neurones moteurs, responsables du contrôle des muscles.
Comment se transmet la polio ?
Le virus de la polio est extrêmement contagieux. Il se transmet principalement par la voie oro-fécale, c’est-à-dire par contact avec des mains sales, de l’eau ou des aliments contaminés par des matières fécales. Dans certains cas, la transmission peut aussi avoir lieu via des gouttelettes respiratoires (salive, toux, éternuements).
Ce sont surtout les jeunes enfants qui sont les plus à risque, notamment dans les pays où l’accès à l’eau potable et à l’hygiène est limité. À noter qu’une personne infectée peut transmettre le virus même si elle ne présente aucun symptôme, ce qui rend la maladie encore plus difficile à contrôler.
Quels sont les symptômes ?
Dans environ 70 à 95 % des cas, la poliomyélite est asymptomatique. Lorsqu’il y a des signes, ils sont souvent bénins et ressemblent à ceux d’une grippe :
- Fièvre
- Fatigue
- Maux de gorge
- Nausées ou vomissements
- Maux de tête
- Douleurs musculaires
Ces symptômes disparaissent généralement en quelques jours. Toutefois, dans environ 1 % des cas, le virus atteint le système nerveux central et peut entraîner une paralysie soudaine, souvent d’un seul membre, en particulier les jambes. On parle alors de paralysie flasque aiguë.
Les conséquences de la poliomyélite
Les formes graves de la maladie peuvent provoquer :
- Une paralysie permanente
- Des déformations musculaires ou osseuses
- Des douleurs chroniques
- Des difficultés motrices ou respiratoires
- Un risque accru de fractures ou d’ostéoporose
Dans les cas les plus sévères, lorsque les nerfs contrôlant la respiration ou la déglutition sont atteints, la maladie peut être mortelle.
Des années après l’infection, certaines personnes développent un syndrome post-polio, qui se manifeste par une fatigue extrême, des douleurs musculaires et une faiblesse progressive.
Y a-t-il un traitement ?
Il n’existe à ce jour aucun traitement spécifique pour éliminer le virus une fois qu’il a atteint le système nerveux. Les soins sont uniquement symptomatiques : prise en charge de la douleur, rééducation motrice, assistance respiratoire en cas de besoin.
La meilleure arme reste donc la prévention par la vaccination.
Où en est-on en France ?
Grâce à la vaccination obligatoire, la France n’a plus recensé de cas de poliomyélite autochtone depuis 1989. Le virus ne circule plus sur le territoire national. Cependant, tant qu’il existe dans d’autres pays, le risque d’importation subsiste, surtout avec les mouvements de population.
C’est pourquoi la vaccination contre la polio est obligatoire pour tous les enfants en France depuis 2018 (incluse dans les 11 vaccins obligatoires).
Le vaccin contre la poliomyélite
Il existe deux types de vaccins :
- Le vaccin inactivé (VPI) : administré par injection, utilisé aujourd’hui en France.
- Le vaccin oral vivant atténué (OPV) : anciennement utilisé, mais aujourd’hui réservé à certains programmes dans les zones à haut risque.
En France, le VPI est administré dans le cadre du vaccin hexavalent, qui protège aussi contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’hépatite B et Haemophilus influenzae de type B.
Calendrier vaccinal en France
- 1re dose : à 2 mois
- 2e dose : à 4 mois
- 3e dose : entre 11 et 13 mois
- Rappels : entre 5-6 ans, puis entre 11-13 ans
Un rappel à l’âge adulte peut être proposé, notamment en cas de voyage dans des zones où le virus circule encore.
Le vaccin est-il sûr ?
Oui. Le vaccin utilisé en France est sûr, bien toléré et très efficace. Les effets secondaires sont rares et généralement bénins (rougeur ou douleur au point d’injection, fièvre modérée).
Conclusion : ne pas baisser la garde
La poliomyélite peut sembler appartenir au passé, mais le virus circule encore dans certaines parties du monde. Un relâchement de la vaccination pourrait permettre sa réapparition.
Se vacciner, c’est non seulement protéger son propre enfant, mais aussi contribuer à la protection de l’ensemble de la communauté. Parler de la polio, c’est rappeler l’importance des progrès de la médecine et de la prévention dans la lutte contre les maladies infectieuses.