Vaccin contre la poliomyélite : Quand le faire et pourquoi il est essentiel pour votre santé

En France, la poliomyélite a été éliminée en 2002. Cependant, il reste essentiel de continuer à vacciner la population jusqu’à ce que le virus soit totalement éradiqué à l’échelle mondiale, afin de préserver cette victoire contre cette maladie dévastatrice.

Ce qu’il faut savoir sur le vaccin antipoliomyélite

Le vaccin contre la poliomyélite offre une protection contre la poliovirémie, une infection virale pouvant provoquer, dans des cas graves, une paralysie irréversible des muscles, notamment des jambes, ou une paralysie respiratoire fatale. Sans vaccination, cette maladie peut entraîner des conséquences lourdes pour la santé.

Il fait partie des six vaccins inclus dans le vaccin combiné hexavalent, administré durant la première année de vie de l’enfant.

Bien que la France et l’Europe aient été déclarées indemnes de poliomyélite depuis plus de 20 ans, il est crucial de poursuivre la vaccination jusqu’à l’élimination complète du virus dans le monde entier, afin de garantir la sécurité collective.

Qu’est-ce que le vaccin antipoliomyélitique ?

Le vaccin contre la poliomyélite protège du poliovirus, le virus responsable de la poliomyélite. À l’origine, trois types de poliovirus circulaient, mais grâce aux campagnes de vaccination, deux d’entre eux (le type 2 et le type 3) ont été totalement éradiqués. Le poliovirus de type 1 demeure cependant responsable d’épidémies, notamment au Pakistan et en Afghanistan.

La transmission se fait principalement par voie oro-fécale, via l’eau ou l’alimentation contaminée. Moins fréquemment, le virus peut également se propager par les gouttelettes respiratoires émises lors de toux ou d’éternuements.

Dans environ 9 cas sur 10, l’infection ne provoque aucun symptôme. Lorsqu’ils se manifestent, ils ressemblent souvent à :

  • de la fièvre ;
  • une grande fatigue ;
  • des vomissements ;
  • des douleurs dans les membres.

Dans 1 à 5 % des cas, la maladie peut se présenter sous forme de méningite. Plus rarement, environ dans un cas sur 200, une paralysie irréversible apparaît, touchant principalement les muscles des membres inférieurs, qui s’affaissent et deviennent flasques. Si la paralysie concerne les muscles respiratoires, cela peut entraîner la mort.

Comment est administré le vaccin et à quel moment ?

Comme mentionné précédemment, le vaccin antipoliomyélitique fait partie du vaccin hexavalent. Le schéma de base consiste en trois doses administrées au cours de la première année de vie, respectivement au troisième, au cinquième, et au onzième mois.

Après le cycle primaire, un rappel est effectué entre 4 et 6 ans lors de la vaccination avec le vaccin combiné diphtérie-tétanos-coqueluche-polio (DTPa) et un second rappel à l’adolescence, généralement vers 12-13 ans, avec le même vaccin.

Il est obligatoire de suivre ces deux étapes, tant pour assurer la protection initiale que pour renforcer l’immunité à long terme.

Les types de vaccins antipoliomyélitiques

Il existe deux types de vaccins contre la poliomyélite : le vaccin de Salk, ou vaccin IPV (vaccin antipoliomyélitique inactivé), et le vaccin de Sabin, ou OPV (vaccin oral antipoliomyélitique).

Le vaccin de Salk, utilisé actuellement en France, est un vaccin à virus inactivé, administré par injection intramusculaire. Il offre une protection contre la maladie elle-même, mais pas contre l’infection en elle-même, car il ne bloque pas la réplication du virus dans le corps. Ainsi, les personnes vaccinées peuvent encore porter et transmettre le poliovirus via leurs selles.

En revanche, le vaccin de Sabin, un vaccin à virus vivant atténué, contenait une version moins virulente du poliovirus. Administré par voie orale, il stimule la production d’anticorps au niveau de la muqueuse intestinale, empêchant le virus sauvage de se multiplier dès l’entrée dans l’organisme, ce qui limitait également sa circulation. Toutefois, ce vaccin pouvait aussi, dans de très rares cas, muter et redevenir dangereux, notamment chez les personnes immunodéprimées, pouvant entraîner une paralysie.

Face à ces risques, et après la quasi-élimination de la poliomyélite, la France a arrêté l’utilisation du vaccin oral et privilégie désormais le vaccin inactivé, plus sûr puisqu’il ne comporte aucun risque de mutation ou de paralysie.

La vaccination contre la poliomyélite en France

Le vaccin IPV (Salk) a été introduit en France dans les années 1960. Cependant, ce n’est qu’en 1983 qu’une campagne nationale de vaccination de masse a été engagée, utilisant le vaccin oral (Sabin). Avant cette initiative, la poliomyélite causait encore environ 3 000 cas de paralysie chaque année en France, un chiffre qui a considérablement chuté grâce à la vaccination.

En 2002, la poliomyélite a été officiellement déclarée éradiquée sur le territoire européen, et la France a arrêté l’utilisation du vaccin oral. Depuis lors, seule la vaccination inactivée est recommandée pour maintenir la protection contre cette maladie.

Aujourd’hui, les cas de poliovirus sauvage de type 1 sont désormais signalés uniquement dans deux pays : le Pakistan, avec 74 cas en 2024, et l’Afghanistan, avec 25 cas la même année.

On observe aussi, dans certains pays européens, la circulation de virus vaccinal, détectée notamment dans les eaux usées, signe que des poliovirus d’origine vaccinale circulent encore dans certains milieux. Ces observations soulignent toute l’importance de maintenir une couverture vaccinale élevée pour prévenir toute résurgence, même en France ou en Europe.

Effets secondaires du vaccin antipoliomyélitique

Les effets indésirables du vaccin IPV (Salk) sont similaires à ceux des autres vaccins contenus dans le schéma combiné hexavalent, à savoir :

  • douleur et gonflement au site d’injection ;
  • fièvre ;
  • fatigue ;
  • perte d’appétit ;
  • vomissements.

Dans de très rares cas (environ un cas sur un million de doses), des réactions allergiques graves peuvent survenir.

Quant au vaccin oral Sabin, qui n’est plus utilisé en France depuis plusieurs années, il pouvait, dans de très rares cas et surtout chez les sujets immunodéprimés, provoquer une paralysie flasque similaire à celle causée par le poliovirus sauvage.

Article pensé et écrit par :
Avatar de Julie Ménard
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