Comment un poisson hors de l’eau souffre pendant au moins 20 minutes avant de mourir : explications et conseils de survie

Les poissons hors de l’eau : une cruauté méconnue

Lorsqu’on entend l’expression « pesce fuor d’acqua », on pense généralement à une personne qui se trouve dans une situation totalement étrangère, hors de son élément. Mais avez-vous déjà pris le temps de vous demander combien de cruauté se cache derrière cette expression ?

Chaque année, des milliards de poissons sont pêchés et laissés à mourir de peur ou de souffrance, souvent en étant extraits de leur environnement naturel. On les voit généralement mourir en souffrant, étouffés à l’air ou dans de l’eau glacée. Pour la première fois, grâce à une étude menée par le Welfare Footprint Institute de Dover, aux États-Unis, il est désormais possible de quantifier la souffrance endurée par ces poissons dit « hors de l’eau » : en moyenne, ils subissent une dizaine de minutes de douleur intense, qui peuvent toutefois s’étendre jusqu’à une heure pour les espèces plus grosses. Les résultats de cette recherche ont été publiés dans la revue Scientific Reports.

Une réelle douleur, une agonie silencieuse

Une anatomie de la souffrance. Pour déterminer précisément le niveau de douleur chez ces poissons, l’étude s’appuie sur un indicateur nommé le Welfare Footprint Framework, développé par le même institut. Cet outil permet d’évaluer la souffrance de façon standardisée. Il analyse différentes étapes de la douleur qu’un animal traverse, ainsi que leur durée. En ce qui concerne les poissons sortis de l’eau, qui dans l’expérience ont été des truites arc-en-ciel, les résultats sont alarmants et même terrifiants.

Il suffit de cinq secondes pour qu’un poisson commence à souffrir, provoquant dans son cerveau une réaction neurochimique similaire à celle que l’on associe aux émotions négatives chez l’humain. L’absence d’eau entraîne alors la défaillance des branchies, provoquant un arrêt du processus respiratoire. Conséquence : un accumulation de dioxyde de carbone (CO2), sans échange d’air possible. Ce processus active les récepteurs de la douleur du poisson, qui ne pouvant évacuer les déchets issus de la respiration, se retrouve en train de s’étouffer lentement. La durée de cette agonie dépend évidemment de la taille du poisson : les plus petits meurent en quelques minutes, alors que les plus gros peuvent souffrir jusqu’à 25 minutes, voire plus d’une heure, dans une douleur intense.

Mettre fin à la cruauté des poissons hors de l’eau !

Les chercheurs espèrent que cette découverte incitera l’industrie de la pêche et de l’aquaculture en France à repenser ses méthodes. L’étouffement à l’air, qui est actuellement la façon la plus rapide de tuer une grande quantité de poissons d’un seul coup, est en réalité extrêmement cruel. Les experts suggèrent à la place d’étudier de plus près une technique appelée électronarcosie : une méthode qui consiste à étourdir les animaux à l’aide d’une décharge électrique, déjà utilisée dans certains abattoirs pour les autres espèces.

Le problème, c’est que même l’électronarcosie n’est pas encore infaillible et efficace à 100 %. Il arrive que certains poissons restent simplement étourdis, sans perdre complètement conscience, jusqu’à leur mort. Par conséquent, l’équipe de chercheurs recommande de continuer à perfectionner cette méthode considérée comme plus « humaine », tout en abandonnant progressivement la pratique cruelle du « poisson hors de l’eau ».

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