Guide complète sur les crises d’épilepsie chez les enfants : comment réagir et quand consulter un médecin

Les convulsions représentent l’un des troubles neurologiques les plus courants chez les enfants. Il s’agit d’événements qui peuvent provoquer une grande frayeur et de l’inquiétude chez les parents, mais il est important de savoir qu’elles sont souvent bénignes et facilement gérables avec une information adéquate. Ces phénomènes, bien que impressionnants, ne signent pas nécessairement une pathologie grave, surtout lorsqu’on connaît les bonnes démarches à suivre.

Comment reconnaître les convulsions

Les convulsions, ou crises convulsives, sont une manifestation fréquente des crises d’épilepsie. Elles se caractérisent par des contractions musculaires involontaires, violentes et souvent chaotiques, pouvant impliquer certains groupes musculaires (dans le cas des crises partielles) ou tout le corps (dans les crises généralisées). Les symptômes chez l’enfant peuvent varier considérablement, ce qui complique parfois la différenciation entre une véritable crise épileptique et d’autres mouvements non épileptiques.

Il est important de noter que chez les nourrissons et les très jeunes enfants, il est courant d’observer des mouvements, des frissons, des tremblements ou d’autres signes qui peuvent ressembler à des crises, mais qui sont en réalité normaux pour leur âge. Cependant, certains signes doivent alerter : par exemple, une perte de conscience, une chute soudaine, une rigidité musculaire, des secousses rythmiques des bras ou des jambes, un regard fixe ou dévié d’un côté, une salivation abondante, une perte de contrôle des urines, une coloration bleutée de la peau (cyanose) souvent visible sur les lèvres, ou une phase post-critique qui suit la crise.

Les crises tonico-cloniques, combinant perte de conscience, contraction musculaire tonique et secousses clonique régulières, sont parmi les plus typiques. À leur fin, il se produit souvent une période de confusion, de fatigue et de somnolence.

Les causes des convulsions chez l’enfant

Souvent, il est difficile de déterminer la cause précise d’une crise chez un enfant. Un épisode peut survenir de manière sporadique ou accidentelle et ne pas se reproduire par la suite. Même avec des examens approfondis, la cause reste souvent inconnue. En général, plusieurs facteurs peuvent perturber la communication électrique entre les cellules du cerveau, tels que :

  • un déficit de glucose dans le sang (hypoglycémie);
  • des intoxications par diverses substances, comme des médicaments ou des drogues;
  • des lésions cérébrales dues à des maladies, des infections ou des traumatismes (y compris ceux présents dès la naissance);
  • des syndromes génétiques spécifiques.

Parmi ces causes, la fièvre est de loin la plus fréquente chez l’enfant. Les convulsions fébriles représentent un phénomène très commun chez les jeunes, touchant habituellement des enfants en bonne santé entre 6 mois et 5 ans. Même si ces crises peuvent sembler alarmantes, il est rassurant de savoir que :

  • la majorité des convulsions fébriles sont bénignes ;
  • elles surviennent en même temps que la fièvre, sans qu’il y ait une infection cérébrale ;
  • elles ne causent pas de dommages neurologiques permanents ;
  • elles n’augmentent pas significativement le risque d’ développer une épilepsie à long terme ;
  • il n’est pas nécessaire de traiter agressivement la fièvre pour éviter la survenue de ces crises. En effet, elles peuvent apparaître aussi bien avec une fièvre modérée qu’avec une température très élevée.

En résumé, ces événements sont bénins, imprévisibles, et il n’existe malheureusement pas de méthode efficace pour en prévenir leur apparition. Selon les recommandations du National Institute for Health and Care Excellence, l’utilisation de médicaments antipyrétiques ne prévient pas les convulsions fébriles et ne doit pas être instaurée uniquement dans ce but. Leur rôle principal est de soulager l’inconfort lié à la fièvre.

Que faire si mon enfant a une convulsion ?

Assister à une crise d’épilepsie est une expérience bouleversante, même pour les adultes, car elle se déroule en quelques instants mais peut paraître une éternité. Il est crucial de garder son calme et de connaître les gestes à faire pour intervenir efficacement. Voici ce qu’il faut faire en cas de convulsion :

  • Appeler rapidement les secours en alertant les autres si possible, tout en essayant de comprendre ce qui se passe. En absent d’aide, composer le 15 (SAMU) ou le 112 (numéro d’urgence européen) et mettre le téléphone en mode mains libres pour pouvoir continuer à observer la scène;
  • Noter la durée de la crise en regardant une montre ou une horloge, c’est essentiel pour l’éventuelle prise en charge médicale;
  • Mettre l’enfant sur le côté, sur un support plat, afin d’éviter qu’il s’étouffe en cas de vomissements ou de salivation excessive;
  • Éloigner tout objet dangereux ou pointu pour prévenir toute blessure; si possible, desserrer les vêtements trop serrés (par exemple, une chemise ou une ceinture);
  • Observer la crise : les secousses sont-elles symétriques ? La tête est-elle déviée d’un côté ? Que font les yeux ?
  • Rester près de l’enfant jusqu’à la fin de la crise, normalement spontanéèment terminée.

En cas de crise prolongée, qui dure plus de 5 minutes, il est souvent conseillé d’administrer un médicament spécifique, comme le diazépam en gel rectal, dont la famille doit être formée à l’utilisation. Ces médicaments sont délivrés après une évaluation médicale précise, avec des instructions claires sur leur emploi.

Il est tout aussi important de connaître ce qu’il ne faut pas faire durant une crise pour ne pas aggraver la situation. Voici quelques erreurs à éviter :

  • Ne pas tenter de tout gérer seul : il est indispensable d’appeler les secours dès que possible ;
  • Ne pas tenter de faire sortir la langue du bébé ou de l’enfant : cette idée est fausse et peut provoquer des blessures ou des saignements, les dents étant fermées ou pouvant se claquer violemment;
  • Ne pas mettre d’objets dans la bouche ou essayer de forcer l’ouverture de la mâchoire : cela peut causer des traumatismes buccaux graves ;
  • Ne pas tenter de retenir les mouvements convulsifs : il faut laisser la crise suivre son cours, en protégeant simplement l’enfant des coups ou des blessures possibles.

Après la crise, il est vital de faire une évaluation médicale approfondie chez le pédiatre ou le neuro-pédiatre. Un certain nombre d’examens peuvent être réalisés, comme :

  • des prises de sang, pour exclure une infection ou une anomalie métabolique ;
  • un électroencéphalogramme (EEG) pour analyser l’activité électrique cérébrale ;
  • une imagerie cérébrale (IRM ou scanner) pour détecter d’éventuelles anomalies structurales.

Dans le cas des convulsions fébriles bénignes, s’il s’agit d’un premier épisode chez un enfant de moins de 6 ans, présentant une crise généralisée courte, ces investigations ne sont pas systématiques, mais peuvent être nécessaires dans certains cas. En revanche, pour les crises plus complexes ou répétées, ou en l’absence de fièvre, une évaluation approfondie s’impose, notamment en cas de suspicion d’épilepsie.

Souvent, filmer l’épisode de crise peut être une précieuse aide pour le médecin, en permettant d’observer précisément les mouvements ou comportements du jeune patient. Cela facilite le diagnostic et la prise en charge adaptée.

Quand s’inquiéter et consulter un spécialiste

Bien que la majorité des convulsions chez l’enfant soient bénignes, il est essentiel de rester vigilant. La consultation chez un professionnel spécialisé est recommandée dans les cas suivants :

  • les convulsions qui durent plus de 5 minutes ou qui se répètent rapidement sans laisser de période de reprise ;
  • des crises seulement localisées, sans implication du corps entier ;
  • des convulsions qui surviennent sans fièvre ou dans un contexte atypique ;
  • des épisodes répétés sans fièvre, pouvant indiquer une épilepsie en devenir.

Il est utile de garder une trace de chaque épisode en notant les circonstances, la durée, les comportements observés ou en enregistrant avec un téléphone pour fournir des éléments précis au professionnel de santé. Ces informations sont fondamentales pour élaborer un diagnostic précis et un traitement approprié.

Conclusion

Les convulsions en âge pédiatrique, notamment les convulsions fébriles, sont des événements fréquents qui peuvent faire très peur aux parents. Néanmoins, la majorité de ces crises sont bénignes et sans conséquences sur le long terme lorsque l’on connaît les gestes à adopter et que l’on sait comment intervenir. La compréhension des symptômes, la maîtrise des bonnes pratiques lors d’une crise et un suivi médical adapté permettent de gérer cette situation avec confiance et sérénité. Avec les bonnes informations et un accompagnement médical, les parents peuvent faire face à ces moments difficiles en toute sécurité, rassurés quant à la benignité de la majorité des cas.

Article pensé et écrit par :
Avatar de Julie Ménard
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