L’infezione da epatite B chez l’enfant est souvent asymptomatique, mais cela ne signifie pas qu’elle soit bénigne : l’absence de symptômes facilite en réalité une progression vers une forme chronique, qui peut rester silencieuse pendant des années avant de causer des dégâts graves au foie. Il est donc crucial de comprendre pourquoi la vaccination précoce est fortement recommandée, aussi bien en France qu’ailleurs.
« Pourquoi devrions-nous déjà faire vacciner notre bébé contre l’hépatite B ? » se demandent souvent les parents, notamment ceux de petits nourrissons comme Paolo, âgé de seulement quelques semaines. N’ayant jamais rencontré de cas dans leur entourage, ils pensent peut-être que la maladie est rare ou peu risquée. Pourtant, l’hépatite B, ou hepatitis B en anglais, est une infection viral du foie qui peut passer inaperçue tout en ayant la capacité de devenir chronique, puis d’engendrer d’importants dommages hépatiques à long terme. La réalité est que cette infection est bien plus répandue qu’on ne le croit, et chez les jeunes enfants, le risque de devenir porteur chronique est élevé. C’est précisément pour cette raison que la vaccination dès le plus jeune âge est recommandée : afin de protéger les enfants d’une infection potentiellement grave mais souvent silencieuse.
Dans cet article, nous décrirons en détail comment se contracte l’hépatite B, comment elle se transmet, comment on peut la diagnostiquer, et surtout pourquoi la vaccination revêt une importance capitale dans la prévention de cette maladie.
Qu’est-ce que l’hépatite B ?
C’est une maladie infectieuse affecting le foie, causée par le virus de l’hépatite B (VHB). Lorsqu’un individu est infecté, le virus envahit les cellules du foie et peut provoquer une inflammation. cette inflammation peut être aiguë, c’est-à-dire passagère, ou chronique, persistante sur le long terme. Dans certains cas, l’infection se résout spontanément sans conséquence, mais dans d’autres, elle peut évoluer lentement vers des complications graves telles que la cirrhose ou le cancer du foie, notamment le carcinome hépatocellulaire.
L’hépatite B demeure l’une des principales causes de maladies du foie dans le monde, avec plus de 250 millions de personnes porteurs chroniques à l’échelle planétaire.
Les causes de l’hépatite B
Le principal facteur responsable est le virus de l’hépatite B (VHB, en anglais Hepatitis B Virus), un virus à ADN très résistant et hautement infectieux. Il peut survivre à l’extérieur du corps pendant jusqu’à sept jours tout en conservant sa capacité à infecter. Il suffit d’un contact avec une quantité très faible de sang contaminé pour contracter l’infection.
« Comment se transmet l’hépatite B ? » Il est important de préciser que, contrairement à certaines idées reçues, le virus ne se transmet pas par contact occasionnel : embrassades, poignées de main, éternuements ou partage de repas ne présentent pas de risque. En revanche, le contact avec des objets personnels contaminés (rasoirs, brosses à dents) ou des instruments tranchants contaminés (aiguilles, outils de tatouage ou de piercing) peut être dangereux, à condition qu’ils ne soient pas stérilisés correctement.
Les principales voies de transmission de l’hépatite B sont :
- La transmission périnatale, c’est-à-dire de la mère à l’enfant lors de l’accouchement, qui est la voie la plus courante dans les pays où le virus est endémique.
- Les relations sexuelles non protégées avec une personne porteuse du virus.
- La transmission par voie parentérale, c’est-à-dire par contact direct avec du sang contaminé, notamment via des aiguilles, seringues, instruments chirurgicaux ou dentaires sales ou mal stérilisés.
Chez les très jeunes enfants, la transmission verticale (de mère à enfant) est la plus préoccupante : si le virus leur est transmis à la naissance, le risque de devenir porteur chronique est très élevé, même en l’absence de symptômes visibles. Par ailleurs, des contacts prolongés avec un membre infecté de la famille ou un porteur chronique peuvent également constituer un risque d’infection dans les premières années de vie. Cependant, l’allaitement n’est pas contre-indiqué chez les mères porteuses de l’infection chronique, sous réserve de respecter certaines précautions. Chez un enfant infecté de façon chronique, la fréquentation scolaire ne pose pas de problème particulier, et la maladie ne doit pas empêcher la vie quotidienne.
L’hépatite B peut-elle se transmettre par la salive ?
Oui, l’infection peut aussi se transmettre par contact avec la salive, ainsi que par d’autres liquides biologiques comme les larmes, l’urine, le liquide vaginal ou le sperme. Cependant, cette voie de transmission est moins courante que la transmission par le sang ou les liquides organiques en contact direct. Il est donc important d’être prudent à ce niveau, notamment lors de contacts étroits avec une personne infectée.
Les symptômes de l’hépatite B
Chez de nombreux adultes, l’infection ne provoque pas de symptômes visibles. Lorsqu’ils apparaissent, ils sont généralement les suivants :
- Fatigue intense et prolongée ;
- Fièvre modérée ;
- Maux musculaires et articulaires ;
- Nausées, vomissements et perte d’appétit ;
- Selles claires et urine foncée ;
- Coloration jaunâtre de la peau et des yeux (ictère) ;
- Prurit généralisé (démangeaisons).
La période d’incubation de l’hépatite B varie généralement entre un et six mois. Chez les enfants, l’infection est souvent asymptomatique ou peu symptomatique, mais cela ne doit pas faire penser qu’elle est bénigne : c’est précisément cette absence de signes qui favorise la progression vers la forme chronique, pouvant rester silencieuse pendant des années avant de causer des dégâts irréversibles.
Diagnostic de l’hépatite B
La détection de l’hépatite B repose sur une prise de sang simple, qui recherche la présence de marqueurs spécifiques :
- HBsAg : indique une infection en cours ;
- HBcAb : témoigne d’un contact antérieur ou actuel avec le virus ;
- HBsAb : signes d’une immunité acquise, suite à une guérison ou à la vaccination.
En cas de chronicité, un bilan plus approfondi est nécessaire, notamment :
- la charge virale (taux de HBV-DNA) pour mesurer la quantité de virus dans le sang ;
- l’évaluation des transaminases pour contrôler la fonction hépatique ;
- la réalisation d’examens d’imagerie, comme l’échographie ou l’élastographie, pour évaluer d’éventuels signes de lésions ou de fibrose du foie.
L’hépatite B chronique
Lorsqu’un virus de l’hépatite B persiste dans l’organisme pendant plus de six mois, on parle d’hépatite B chronique. Chez l’enfant, cette chronicité concerne :
- environ 90 % des nourrissons infectés à la naissance ;
- environ 30 % des enfants de moins de 5 ans ;
- entre 5 et 10 % des adultes infectés.
Quelles sont les perspectives de vie pour ceux qui vivent avec une hépatite B chronique ? La forme chronique peut évoluer lentement sur plusieurs décennies, entraînant fibrose, cirrhose et éventuellement un cancer du foie. Cependant, grâce aux progrès de la médecine, de nombreuses personnes atteintes peuvent vivre longtemps en limitant les complications, si elles sont suivies régulièrement et si elles bénéficient d’une prise en charge adaptée.
Traitement et guérison de l’hépatite B
L’hépatite B peut-elle être guérie ? Peut-on en guérir définitivement ?
Dans la majorité des cas, l’hépatite B aiguë se résout spontanément sans traitement spécifique. Cependant, il est essentiel de veiller à :
- un repos suffisant ;
- une alimentation équilibrée ;
- une bonne hydratation ;
- un suivi médical régulier pour surveiller l’évolution de l’infection.
En cas d’hépatite B chronique, le traitement vise à réduire la réplication virale et à prévenir les complications graves. On utilise alors :
- des médicaments antiviraux, tels que le tenofovir ou l’entecavir ;
- des contrôles réguliers par échographie et dosages de la charge virale ;
- la surveillance de la fonction hépatique.
Le vaccin contre l’hépatite B
Le vaccin contre l’hépatite B est l’un des plus efficaces et sûrs disponibles aujourd’hui. Il a permis de réduire drastiquement la fréquence de la maladie, notamment dans les pays où la vaccination a été instaurée dès l’enfance.
En France, la vaccination est obligatoire pour tous les nouveaux-nés depuis 1991, intégrée dans le vaccin hexavalent qui protège également contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, la poliomyélite et Haemophilus influenzae b. La série de vaccins est administrée selon le calendrier suivant :
- à 2, 4 et 11 mois pour la majorité des nourrissons ;
- pour les bébés nés de mère infectée, une dose d’immunoglobulines spécifiques est administrée dans les 12 premières heures de vie, en complément du vaccin, afin de réduire considérablement le risque de transmission verticale.
Ce vaccin est bien toléré, ne contient pas de virus vivants, et ne peut en aucun cas provoquer la maladie. Les effets indésirables sont généralement légers, tels qu’un léger rougeur au site d’injection ou une fièvre passagère. La vaccination offre une protection très efficace : après la série complète, elle permet de prévenir l’infection dans environ 95 % des cas, protégeant ainsi toute une génération contre cette menace silencieuse du foie.