Le 3 juillet 2025, Nichole Ayers, astronaute de la mission Crew-10 de SpaceX et membre des expéditions 72 et 73 à bord de la Station spatiale internationale (ISS), a capturé un phénomène atmosphérique exceptionnel et rare : un sprite rouge géant, ressemblant à une méduse lumineuse, qui s’élevait au-dessus d’un orage situé entre le Mexique et le sud des États-Unis.
Ce type d’observation depuis l’espace offre une perspective unique sur ces phénomènes électriques qui se produisent à haute altitude. La photo témoigne de la beauté impressionnante et de la complexité de ces événements naturels qui restent encore partiellement mystérieux pour la science.
Qu’est-ce qu’un sprite : la méduse lumineuse du ciel
Les sprites, également appelés Événements Lumineux Transitoires (ELTs), sont de minuscules décharges électriques qui apparaissent à haute altitude, au-dessus des nuages orageux. Ils se manifestent par des formes spectaculaires : des ramifications rouges ressemblant à des méduses, des tentacules ou des carottes luminescentes. Leur coloration provient de l’interaction avec l’azote présent dans la mésosphère, à des altitudes comprises entre 50 et 80 kilomètres.
Une image depuis l’espace : la perspective de Nichole Ayers
Depuis la Station spatiale internationale, Nichole Ayers a pu saisir en une seule photo à la fois le coup de foudre d’un éclair et le gigantesque sprite qui s’est déployé vers le haut. Ces images issues de l’espace offrent une vue claire et globale de phénomènes qui sont souvent difficiles à observer depuis la surface de la Terre. La possibilité de voir ces événements dans leur intégralité permet aux chercheurs d’approfondir leur compréhension et d’établir une cartographie plus précise de ces éruptions lumineuses.
Les TLE : quand la lumière échappe aux orages
Outre les sprites, les Événements Lumineux Transitoires incluent également ce que l’on appelle les jets bleus, qui apparaissent comme de puissants jets bleus s’élevant vers le haut, ainsi que les ELVES, des anneaux lumineux qui s’étendent comme des vagues concentriques dans l’atmosphère. Tous ces phénomènes résultent d’une forte activité électrique lors de tempêtes orageuses, souvent associées à des événements météorologiques extrêmes tels que les ouragans. Ces décharges électriques se produisent à des altitudes élevées, où la composition atmosphérique favorise ces phénomènes lumineux éphémères.
Un phénomène encore enveloppé de mystère
Malgré plus de 30 ans d’études — et leur première observation dans les années 1950 —, la science n’a pas encore totalement compris pourquoi seul certains éclairs parviennent à générer ces phénomènes lumineux. La complexité des mécanismes impliqués, ainsi que la variabilité des conditions atmosphériques, rendent l’étude de ces événements difficile. Les chercheurs continuent d’investiguer pour mieux comprendre ce qui déclenche ces phénomènes si spectaculaires mais encore partiellement mystérieux.
Les sprite sur d’autres planètes : une possibilité ?
Des observations récentes indiquent que des phénomènes similaires pourraient également se produire sur d’autres corps célestes. Des détections ont montré que des phénomènes analogues aux sprites pourraient exister sur Jupiter, Saturne, et peut-être même sur Vénus. Cela suggère que ces Événements Lumineux Transitoires ne seraient pas spécifiques à la Terre, mais constituaient une dynamique électrique universelle qui pourrait exister dans l’atmosphère de plusieurs planètes possédant des conditions atmosphériques propices. L’étude de ces phénomènes interplanétaires ouvre de nouvelles perspectives pour la compréhension de la météorologie spatiale et de l’électricité atmosphérique à l’échelle du système solaire.