Pourquoi le venin du mamba noir est-il si mortel ? Une composition qui résiste aux antidotes

Quel est le serpent le plus venimeux du monde ? Le record revient au taïpan de l’intérieur des terres, un serpent australien, mais peu après lui se trouvent les mambas, premier d’entre eux étant le mamba noir, connu aussi comme « serpent des sept pas », en référence au temps qui s’écoule entre une morsure et la mort.

Et bien, précisément le venin du mamba noir – ainsi que celui de ses proches, le mamba vert occidental et le mamba vert de Jameson – est au cœur d’une étude menée par l’Université du Queensland qui révèle pourquoi il est si mortel: il produit un effet « extra » qui parvient à contrer même les antidotes. L’étude est publiée dans la revue Toxins.

Mortel à 100%. Le venin du mamba noir est majoritairement composé de neurotoxines (dont les dendrotoxines, qui empêchent la transmission des impulsions nerveuses), et il suffit de 10 milligrammes pour tuer un homme adulte – considérant qu’une morsure en injecte en moyenne environ 100 milligrammes, vous comprendrez pourquoi la morsure du mamba affiche un taux de létalité de 100% à moins d’une intervention rapide avec un antidote.

Deux types de paralysie. Le premier signe de la morsure de mamba est une forme de paralysie appelée paralysie flasque, dans laquelle comme le suggère le nom les muscles s’affaiblissent et perdent la capacité de répondre aux stimuli nerveux. Il existe quatre espèces de mamba, et trois d’entre elles provoquent une paralysie flasque : l’exception est le mamba vert oriental, qui provoque au contraire paralysie spasmodique, caractérisée par des mouvements musculaires incontrôlés.

Ebbene, lo studio dell’Università del Queensland démonstre que les trois autres mambas provoquent aussi ce type de paralysie.

Les limites des antidotes. Lorsque l’on utilise l’antidote contre la morsure de mamba, la paralysie flasque disparaît, mais les toxines injectées par la morsure vont alors attaquer une autre partie du système nerveux, provoquant des spasmes et des contractions involontaires. C’est un effet secondaire qui était déjà connu au niveau anecdote (des personnes traitées par l’antidote semblent aller bien puis commencent à avoir des spasmes douloureux et incontrôlés), et qui est désormais confirmé expérimentalement.

À quoi cela sert-il de le savoir ? Les auteurs de l’étude décrivent ce phénomène ainsi : « C’est comme soigner une maladie et cela en fait émerger une autre ». Cela s’explique par le fait que le venin agit de deux façons : d’abord il bloque les signaux nerveux, puis, face à l’antidote, il passe à l’extrême opposé, stimulant excessivement les muscles. En somme : les antidotes actuels présentent des limites, et cette étude aide à les identifier et à comprendre pourquoi certaines réactions inattendues se produisent.

Étant donné que les mambas causent environ 30 000 victimes par an en Afrique subsaharienne, il s’agit d’une découverte essentielle.

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