Psychologie infantile : définition et domaines d’intervention pour le développement des enfants

Cette branche de la psychologie suit le développement de l’enfant, sa croissance et ses comportements depuis les premiers mois jusqu’aux limites de l’adolescence. Dans certains cas, elle peut représenter un accompagnement précieux non seulement pour le jeune, mais également pour l’ensemble du foyer familial.

Qu’est-ce que la psychologie infantile et quels en sont les domaines de compétence ?

La psychologie infantile est une discipline spécifique qui s’intéresse au développement de l’enfant, à sa croissance et à ses comportements depuis ses tous premiers mois jusqu’à l’âge de trois ou quatre ans, puis durant la période de l’enfance (de 3 à 10 ans) jusqu’aux seuils de l’adolescence. Au-delà de cette étape, on parle généralement de psychologie du développement. Mais concrètement, en quoi consiste le travail de l’éducateur ou du psychologue spécialisé dans la petite enfance ? Ce professionnel, formé spécifiquement aux différentes phases de la croissance de l’enfant, intervient généralement en posant un diagnostic en lien avec les problématiques rencontrées et/ou en proposant des interventions de soutien psychologique.

Dans le cadre des sciences psychologiques, cette branche se concentre sur les changements et transformations que l’enfant traverse sur le plan émotionnel, physique, affectif, comportemental, social et cognitif au fil de ses années. Chaque étape du développement s’inscrit dans un processus complexe, auquel la psychologie infantile essaie de répondre en cherchant à comprendre quels phénomènes sont constants tout au long de la vie de l’individu et lesquels nécessitent un regard plus approfondi ou une évaluation particulière.

Plus spécifiquement, qu’est-ce que la psychologie infantile étudie ? La littérature spécialisée offre de nombreuses perspectives, et il serait impossible de faire l’impasse sur les travaux de Jean Piaget, qui a été l’un des premiers à s’intéresser de manière approfondie au développement cognitif à différentes étapes de la vie. Son apport majeur a permis d’éclairer la compréhension des processus d’apprentissage de l’enfant.

Piaget a identifié plusieurs stades de développement cognitif, soulignant que la pensée de l’enfant diffère qualitativement de celle de l’adulte. Il a montré que ce processus évolue à travers une interaction entre deux mécanismes fondamentaux : l’assimilation et l’accommodation. L’assimilation correspond à la capacité d’intégrer de nouvelles expériences dans des schémas existants, tandis que l’accommodation désigne la modification de ces schémas pour mieux s’adapter à la réalité. Ces processus sont essentiels à la construction de la pensée chez l’enfant.

Puis, Piaget a démontré qu’il existe une différence qualitative dans les modes de pensée de l’enfant par rapport à ceux de l’adulte, en ajoutant que le développement cognitif conditionne la capacité d’adaptation dans l’environnement social et physique. En somme, la psychologie de l’enfant s’attache à observer comment, durant les différentes phases de l’enfance, l’enfant évolue en termes cognitif, linguistique, social et émotionnel.

Psychologie infantile : quels troubles peut-elle aider à traiter ?

La psychologie de l’enfant construit ses connaissances à partir de la physiologie du développement humain, en se basant sur les recherches menées au fil des années. Prenons par exemple le développement du langage : il a été constaté que la plupart des enfants commencent à prononcer leurs premiers mots vers un âge précis. Ces observations ont permis de définir des repères, même si, dans toute cette démarche, la variabilité individuelle demeure un principe essentiel en pédiatrie et en psychologie de l’enfant.

De ce fait, il est légitime de dire que la psychologie de l’enfant s’attache à étudier ces facteurs qui contribuent à la croissance psychologique. Ces facteurs peuvent être influencés par le contexte familial, les relations avec les pairs, dans différents environnements de vie (école, loisirs, etc.). C’est dans cette interaction entre l’environnement et les particularités de chaque enfant que se dessinent les éléments pouvant soit favoriser la développement, soit représenter des risques de troubles psychologiques.

Il est également essentiel de souligner que, surtout durant la toute première enfance, l’accompagnement ne concerne pas uniquement l’enfant présentant des difficultés, mais aussi l’ensemble de la famille. La famille constitue un tout indissociable dans le processus de développement, et toute intervention doit en tenir compte.

La démarche d’aide est adaptée selon les caractéristiques de chaque enfant, de chaque famille et selon la nature des problématiques évoquées. En général, cet accompagnement commence par des échanges avec les parents, afin de mieux connaître l’histoire et les traits du petit, puis se poursuit par l’observation en situation (jeux, interactions avec ses pairs ou avec les adultes). Tout cela permet à l’éducateur ou au psychologue de recueillir un ensemble complet d’informations, indispensables pour aider à restaurer le bien-être psychique et physique de l’enfant. Parallèlement, les parents sont guidés dans la compréhension des difficultés de leur enfant, et un soutien spécifique leur est proposé pour mieux répondre à ses besoins émotionnels et affectifs.

Du point de vue clinique et diagnostique, la psychologie infantile distingue plusieurs types de troubles, que l’on peut regrouper en cette manière :

  • Les troubles anxieux, notamment le trouble phobique social ou scolaire, où l’enfant manifeste une peur ou une anxiété intense qui l’empêche d’aller à l’école ou de participer à certaines activités.
  • Les troubles spécifiques de l’apprentissage (TSA), comprenant la dyslexie, la dysorthographie ou la dyscalculie.
  • Le trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH).
  • Les troubles du spectre autistique, englobant notamment l’autisme de haut niveau (tel que le syndrome d’Asperger) ou d’autres formes de troubles du développement, se manifestant par des difficultés dans la structuration des relations sociales, des troubles du langage ou des comportements répétitifs.
  • Les troubles du comportement perturbateur, comme le trouble oppositionnel provocateur.
  • Les troubles du comportement alimentaire, qui tendent à se faire plus fréquents durant l’enfance, souvent se manifestant par une grande sélectivité ou des difficultés à gérer le repas.
  • Les psychoses infantiles, plus rares, classifiées dans le DSM-5 parmi les « troubles du développement généralisés ».

Il peut souvent être difficile d’identifier la cause exacte de ces problématiques, mais certains facteurs familiaux ou environnementaux jouent souvent un rôle clé, tels que : une séparation, un décès, un déménagement ou un changement de routine importante, un évènement traumatique, ou encore des éléments génétiques ou culturels.

Quand faire appel à un psychologue pour enfants ?

Il n’est pas toujours évident de repérer précocement les signes d’un problème psychologique chez un jeune enfant. La croissance humaine étant un processus complexe et différencié, certains aspects liés à la personnalité, aux émotions ou aux compétences peuvent encore évoluer et se définir avec le temps. Comprendre que des difficultés psychologiques sont en jeu n’est pas simple, car l’enfant peut exprimer ses détresses de diverses manières. Il est fréquent en effet que certains troubles se traduisent par des manifestations physiques : maux de ventre ou de tête, par exemple, ou par une difficulté à atteindre des autonomies personnelles ou sociales. La socialisation avec les pairs peut aussi poser problème.

Dans ces circonstances, l’observation attentive et l’écoute vigilante de l’adulte sont essentielles. Ces éléments lui permettront de détecter tout signe de détresse ou de mal-être chez l’enfant. Au besoin, il pourra recourir à un soutien psychologique spécialisé, afin d’accompagner et de soulager le jeune et sa famille dans cette étape souvent difficile.

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Avatar de Julie Ménard
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