Vaccin antigrippal pour les enfants : faut-il le faire ?

Actuellement, en France, pour la vaccination des enfants en âge pédiatrique, il existe deux types de vaccins inactivés et un vaccin vivant atténué. Quelles sont leurs différences et quelle est leur efficacité chez les enfants ?

Faut-il faire le vaccin contre la grippe chez les enfants ?

Faut-il vacciner les enfants contre la grippe ? Avant de répondre, il est essentiel d’examiner les avantages et les inconvénients. Commençons par les premiers :

  • Réduction du risque de maladie. La vaccination contre la grippe chez les enfants diminue la probabilité de tomber malade, ce qui permet de réduire les absences scolaires et les désagréments pour les familles. Cependant, comme nous le verrons, l’efficacité pour prévenir l’infection n’est pas totale.
  • Protection contre les formes graves. Le vaccin protège contre les rares formes graves de grippe pouvant entraîner une hospitalisation, des infections respiratoires secondaires et d’autres complications.

Ce dernier point devient prioritaire lorsqu’il s’agit d’enfants particulièrement vulnérables, c’est-à-dire souffrant de conditions préexistantes qui peuvent favoriser le développement de complications.

La liste de ces conditions est longue et comprend des maladies chroniques touchant différents organes : asthme, dysplasie bronchopulmonaire, fibrose cystique, cardiopathies congénitales ou acquises, diabète, insuffisance rénale, maladies inflammatoires chroniques et maladies tumorales.

Les inconvénients du vaccin

Passons aux aspects négatifs :

  • L’efficacité du vaccin est modérée. Selon une revue systématique de 2018, les vaccins inactivés réduisent le risque de contracter la grippe de 30% à 11% et celui de syndrome grippal de 28% à 20%. Les vaccins atténués ont une efficacité allant de 18% à 4% pour la grippe, et de 17% à 12% pour le syndrome grippal, selon les populations étudiées.
  • Il existe peu d’études sur l’efficacité du vaccin chez les enfants de moins de 2 ans.
  • Tout le monde ne peut pas recevoir la vaccination antigrippale.

Les principales contre-indications

Les principales contre-indications concernent :

  • Âge. Le vaccin inactivé, en version split ou sous-unités, ne doit pas être administré aux enfants de moins de 6 mois. Le vaccin inactivé cultivé sur cultures cellulaires et le vaccin vivant atténué sont contre-indiqués chez les enfants de moins de 2 ans.
  • Syndrome de Guillain-Barré. Si ce syndrome s’est manifesté dans les six semaines suivant une précédente vaccination, il ne faut pas renouveler la vaccination.
  • Maladies aiguës. En cas de maladie aiguë modérée ou grave, avec ou sans fièvre, il est conseillé de reporter la vaccination. Elle peut toutefois être effectuée en cas de maladies bénignes comme un simple rhume.
  • Allergies sévères. Enfants ayant eu des réactions allergiques graves à une composante du vaccin ou à une dose précédente ne doivent pas être vaccinés.
  • Intervalle entre deux vaccins. Un enfant ayant récemment reçu un vaccin à virus atténués doit attendre au moins quatre semaines avant de recevoir le vaccin nasale vivant atténué, sauf si les vaccins sont administrés en même temps.
  • Autres cas. Le vaccin vivant atténué ne doit pas être administré en cas d’immunodépression, d’asthme non contrôlé, ou chez les enfants ayant une allergie grave aux protéines de l’œuf ou à la gentamicine (présentes en traces), et chez ceux sous traitement par des salicylés.

Concernant l’allergie à l’œuf et le vaccin inactivé, il est généralement sûr, car le risque de réaction allergique est faible. Cependant, pour les enfants ayant une allergie grave à l’œuf, il est recommandé de vacciner sous surveillance médicale étroite, dans un environnement sécurisé, pour pouvoir intervenir rapidement en cas de réaction allergique.

Il est également important de souligner qu’il existe en France un vaccin inactivé cultivé sur cultures cellulaires (VIQcc), exempt de protéines d’œuf, qui peut être administré dès 2 ans sans risque d’allergie.

Quand faire le vaccin et quelles sont ses protections ?

Quand faire le vaccin contre la grippe ? Étant donné que la maladie apparaît généralement en hiver, il est conseillé, lorsque la disponibilité le permet, de faire la vaccination en automne, entre octobre et mi-novembre. Cela permet au système immunitaire de développer une réponse protectrice en environ deux semaines, évitant d’arriver à l’hiver « à découvert ». Bien sûr, même si la vaccination intervient tard dans la saison, comme en décembre ou plus tard, elle reste tout de même recommandée.

Mais quel vaccin choisir ? Actuellement en France, pour la vaccination pédiatrique, il existe deux vaccins inactivés (administrés par injection) et un vaccin vivant atténué (administré en spray nasal). Tous deux sont quadrivalents, c’est-à-dire qu’ils contiennent deux souches de virus de type A et deux de type B.

Les vaccins inactivés se administrent par une injection intramusculaire, généralement dans la partie externe de la cuisse chez les enfants de moins de 2 ans, et dans le muscle deltoïde du bras chez les plus grands. Plus précisément :

  • Le vaccin inactivé split ou à sous-unités (VIQ) peut être utilisé dès 6 mois jusqu’à 9 ans.
  • Le vaccin inactivé cultivé sur cultures cellulaires (VIQcc) est autorisé à partir de 2 ans et plus.

Le vaccin vivant atténué se présente sous la forme d’un spray nasal, à utiliser en pulvérisant moitié dose dans chaque narine. Il est disponible pour les enfants de 2 à 18 ans.

Chez les enfants et adolescents non vaccinés précédemment, il est recommandé de réaliser deux doses, espacées d’au moins quatre semaines. La majorité du temps, l’efficacité des deux types de vaccins est comparable. Le choix dépend principalement de l’âge de l’enfant, de la disponibilité du vaccin et de la décision du professionnel de santé qui connaît le mieux le profil de l’enfant.

Combien de temps dure la protection et d’autres précisions

Combien de temps la vaccination protège-t-elle les enfants ? En général, la protection dure environ six mois. Il faut aussi savoir que le vaccin contre la grippe ne protège que contre l’infection par le virus grippal précisément, ne couvrant pas d’autres maladies saisonnières. Chaque année, le vaccin est adapté pour inclure les souches de virus qui devraient être les plus circulantes et virulentes. Bien qu’efficace, il n’offre pas une protection à 100%.

Le vaccin antigrippal : quels risques pour les enfants ?

Des réactions indésirables peuvent-elles survenir après la vaccination ? Comme pour tout médicament ou vaccin, il existe un risque d’effets secondaires, mais ils sont généralement légers et temporaires. La vaccination contre la grippe est considérée comme sûre.

Les effets indésirables fréquents incluent fièvre, douleur ou rougeur au site d’injection, douleurs musculaires, malaise général et mal de tête. Ces symptômes disparaissent généralement en 48 heures et peuvent être traités avec des médicaments antipyrétiques ou antalgiques si besoin.

Le vaccin en spray nasal peut entraîner congestion nasale, écoulement nasal, toux, malaise ou perte d’appétit, qui s’estompent généralement dans la même période.

De façon très rare, une réaction allergique grave, un angio-œdème ou une augmentation légère du risque de convulsions fébriles peuvent être observés.

Concernant la possibilité que des enfants vaccinés avec un vaccin vivant atténué transmettent la maladie à d’autres, cela est extrêmement improbable. Une étude indique que la probabilité qu’un enfant transmette la grippe à un autre après avoir été vacciné est de seulement 0,58%.

En résumé, que faut-il retenir ?

  • L’efficacité protectrice n’est pas totale.
  • La vaccination est sûre et les effets secondaires sont faibles et temporaires.
  • L’utilité réelle de la vaccination pour prévenir la transmission et éviter les complications, notamment chez les enfants de moins de 2 ans, reste sujette à discussion.

Pour cette raison, malgré la possibilité d’un vaccin gratuit et recommandé pour les enfants dès 6 mois jusqu’à 6 ans, voire davantage pour certains enfants à risque en raison de maladies chroniques ou autres conditions, la décision finale appartient toujours au pédiatre, qui connaît en profondeur le dossier médical du jeune patient.

Article pensé et écrit par :
Avatar de Julie Ménard
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